écrit en décembre 2018 / jeu : le journal du K

Consigne :

jeu 1 : le journal du K

Rédiger un court article sur un évènement (fait divers ou autre) inspiré par le nom du lieu où il se produit. Au choix : Angoisse, Sainte Innocence, Saint Priest les fougères, Bouteilles-saint Sébastien, Saint germain des près, Saint Laurent les Bâtons, Bertic-buré, sainte trie, Gout-Rossignol, Souffrignac, Saint Pompont, Bouzic, Rudeau-ladosse, Faux, Cercles, Pezuls (moins vous en savez en réalité sur cet endroit, mieux c’est)

La légende de Saint Pompon.

Il y a très longtemps, entre Angoisse et Saint Laurent des Bâtons, se trouvait un joli petit village blotti dans un trou de verdure où chantait une rivière accrochant follement aux herbes des haillons d’argent. A la belle saison c’était un petit val qui moussait de rayons.

Les habitants avaient tout pour être heureux. En effet, la joyeuse petite rivière un peu volage, qu’ils appelaient la Pomponnette car elle changeait souvent de lit, avait fait leur fortune.Voici pourquoi : leurs voisins, les habitants d’Angoisse qui étaient frappés de crises dépressives aigües récurrentes se voyaient prescrire des cures par un thérapeute venu de Charleville-Mézières très en vogue à cette époque. Il s’agissait tout simplement d’une sorte de cure de sommeil : le patient s’allongeait près de la rivière, tête nue, la nuque baignant dans le frais cresson bleu et les pieds dans les glaïeuls.Ensuite il suffisait, selon la technique dite du lâcher prise, de se laisser aller à faire un somme en s’abandonnant à mère Nature qui vous berçait chaudement et la guérison était quasiment certaine.

Par ailleurs, leurs autres voisins, habitants du bien nommé village de Laurent les Bastons, avaient eux un problème sérieux de délinquance juvénile si bien qu’il était fréquent de voir arriver des jeunes gens pressés de franchir la Pomponnette pour se mettre à l’abri de la maréchaussée qui n’hésitait pas à leur faire deux trous rouges au côté droit avec leurs beaux pistolets si elle les attrapait…

Comme il n’était pas souhaitable que curistes et délinquants se croisassent en passant la rivière on avait édifié deux ponts, à péage bien sûr d’où la prospérité du village !

Le bonheur de ses habitants eût été parfait s’il n’y avait eu cet anonymat qui finissait par être pesant. En effet le village n’avait pas de nom et cela commença à poser problème lorsque les premières administrations se mirent en place, notamment les services postaux. Alors les administrés se plaignirent au maire qui convoqua une séance extraordinaire du conseil municipal. On délibéra et on décida d’envoyer une délégation à Saint Germain des Près, autre village voisin qui avait la réputation d’héberger une population d’intellectuels. En réalité une bande de poivrots qui passaient le plus clair de leurs journées en terrasse des deux cafés du centre bourg. La délégation avait pour mission de solliciter ces têtes pensantes pour trouver un nom qui conviendrait au village.

Au premier bistrot, siégeait le Haut Conseil en Toponymie Rurale qui, après plusieurs tournées de Juliènas, décréta qu’en raison de sa situation particulière ce village devait s’appeler Pont.

On alla consulter au deuxième bistrot le Haut Conseil Académique de Toponymie de la France Profonde. Celui-ci, qui voulait toujours faire mieux que ses concurrents du café d’en face décida de doubler la mise : ce village grâce à ses deux ponts avait gagné le pompon, il s’appellerait donc Pompont !

Le maire soumit les deux propositions au vote du Conseil Municipal : ce fut la deuxième qui l’emporta.

Plus tard, quand la religion chrétienne s’imposa même dans les campagnes les plus reculées, il fallut christianiser les noms de lieux d’où le rajout du « Saint » et le nom actuel de Saint Pompont.

Cependant, aujourd’hui, la nouvelle école de recherche universitaire en toponymie rurale conteste vivement cette explication. Des chercheurs ont récemment mis à jour des documents qui rapportent qu’en des temps très lointains un grand pin ornait la place centrale du village et cet arbre ne donnait point des pommes de pin comme ses congénères mais des œufs en quantité qui firent la prospérité des habitants . Et les voyageurs qui passaient par là, témoins ébahis de ce phénomène miraculeux, allaient par le pays répétant au sujet de ce village : « Son pin pond! Son pin pond ! », si bien qu’on n’utilisa pas d’autre expression pour le désigner. Lorsque les chrétiens arrivèrent il suffit d’intervertir deux syllabes et le tour était joué.

La publication dans des revues scientifiques de cette deuxième théorie suscite de vives polémiques entre les pomponistes historiques tenants de la première explication et les alterpomponistes (comme ils se désignent eux-mêmes) partisans de la deuxième.

Les débats sont donc loin d’être clos…

F.V.

2 réponses sur “écrit en décembre 2018 / jeu : le journal du K”

  1. No sé porqué pero con un clic abrí una historia y si no me equivocó, eres tú….Francis Valade.
    Antes de llegar al final dije : ya sé quién es, aunque al principio vacilé entre tú y Domi, (en realidad lo mismo).
    Me gusta la historia, divertida, bien escrita.
    Chico, y porqué no te pones a escribir algún libro, seguro que te saldría bien. Por supuesto a Domi también.
    Recuerdos Marie Gonzalez y Jean Luc Poncin.
    De momento estamos en Toulouse con Magali que está pasando los exámenes.

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