Atelier d’écriture Juin 2020 jeu 2 : ainsi soit-il/elle

Jeu 2 : ainsi soit il(elle)

Il arrive qu’on traite une personne d’un nom d’animal : rat, loup, cafard, chien, vipère, mouton… (vous pouvez en trouver d’autres)

C’est en général pour souligner un défaut. Imaginez que cette personne se réveille un jour dans la peau de cet animal. Décrivez alors son comportement venant corroborer (ou pas) le qualificatif reçu.


Longtemps j’en ai voulu à mon père pour les prénoms qu’il m’avait donné. J’aurai aimé me prénommer Gotama (l’homme du choix), Vidya (celui qui possède la force), Bishen ‘(l’homme qui bondit) que sais-je encore mais mon père avait choisi je ne sais pas pourquoi un prénom français « Léon » et le prénom d’un animal sacré Tohr (le paon).

Survivre à l’école avec de tels prénoms était un supplice de chaque jour. Dans la cour les uns après les autres des élèves passaient à côté de moi en braillant Léon, Léon…ou encore ils faisaient la roue en virevoltant sur les mains.

Un soir de dépression profonde je me couchais en décidant de ne plus me réveiller.

Je ne saurais jamais quel Dieu comprit ma détresse mais si le corps finit dans les flammes d’un bucher, le karma est immortel et chacun renait dans l’humanité sous une forme ou une autre : homo sapiens, animal ou même insecte ou plante.

Je me réveillais debout sur le toit de l’école mais j’étais réincarné en un magnifique paon au plumage étincelant.

En Inde le paon est un animal sacré car il est le seul à oser attaquer le cobra et à le vaincre. Le profond respect, mêlé de crainte, qu’inspire le paon expliquait pourquoi les élèves présents dans la cour ce jour-là s’étaient agenouillés, les mains jointes sur la poitrine et la tête baissée.

Alors, de ma voix la plus forte, écartant mes plumes comme on écarte un éventail pour qu’elles fassent une roue multicolore ornée de cent yeux perçants comme des flèches, je paonnais un « Léon » à faire trembler les vitres de tout le quartier et clouer au sol ceux qui avaient, quand je n’étais qu’un enfant ,ridiculisés le magnifique animal sacré pour les indiens et pour les grecs.

JZ

En cette période de violences j’ai préféré parler d’un qualificatif plus gentil envers une personne…Toute petite un de mes oncles m’appelait toujours la grenouille d’une part parce que je ne m’arrêter pas de bouger et de sauter partout, de patauger dans la mer mais aussi de parler tout le temps et de saouler tout le monde: «- arrête de jacasser »me disait-il… lamentable erreur !!!! Le terme « coasser » aurait été plus approprié. Plus tard, c’est lui qu’on a surnommé tonton grenouille et quand il est mort j’ai eu beaucoup de peine et j’ai très mal dormi. Je me suis réveillée le matin dans la peau d’une grenouille fatiguée et toute ridée juste capable de sauter de son lit pour aller se plonger dans une baignoire pleine d’eau … pas de nénuphars , quel drame ! vite au frigo , flute des épinards !et vas y que je saute partout, je descends les marches pour aller à la mer , mais où est elle ? Déçue, je vais voir les copines dans l’étang voisin qui m’invitent à participer à un spécial show de l’été : enfin un vrai récital pour me sortir de ma torpeur et je me mis à parler, coasser, jacasser, chanter, parler, coasser , jacasser , chanter parler, coasser , jacasser , chanter….çà vous saoule non ?

SM Continuer la lecture de « Atelier d’écriture Juin 2020 jeu 2 : ainsi soit-il/elle »

Atelier d’écriture de Juin 2020: jeu 1 fulgurance du souvenir

jeux 1 : la fulgurance du souvenir :

Une odeur, un son, une sensation réveille un souvenir…

La truite fraîchement pêchée…

Lorsqu’un pêcheur me rapporte une truite, la sort de son panier et la passe sous l’eau en la vidant, je me retrouve instantanément aux Laupies, en pleine Cévennes, dans la maison de mes grands parents, où un petit évier de pierre accueillait la pêche d’Elisée, mon cher « bon papa », fervent pêcheur qui traquait les « grosses mémères », comme il les appelait, dans les eaux claires de la Dourbie. Comment exprimer ce parfum de fougères coupées au fond du sac, mêlé à celui de ces belles truites fario, lisses et ornées de petits pois noirs et rouges, enveloppées d’un gel fin ? Entre effluves de fougère, d’amande, d’herbe et de bois, ruissellement de l’eau claire, dans l’évier, je sens une indescriptible odeur qui fait surgir les plus anciens souvenirs de ma petite enfance, gravés dans un coin profond de ma mémoire… C’est comme une grotte dans l’espace-temps de ma petite existence où demeurent éternellement vivantes de pures sensations auréolées de confiance, en un temps où le monde rayonnait de tranquillité sage, tant était souveraine la garantie qu’y apportaient les gestes et le savoir-faire bien rodé de mes grands parents… Bientôt mamie prenait sa poêle, et bon papa savait qu’elle les ferait cuire parfaitement « au bleu » et  l’on mangerait les filets bien détachés et fondants de ses belles « mémères », sublimées par le goût du beurre encore finement crémeux…

SD

J’ai acheté une nouvelle lessive aux huiles essentielles de jasmin et lorsque j’ai étendu mon linge je me suis sentie emportée 60 ans en arrière quand je m’amusais à passer entre les draps humides que venait d’étendre ma mère, cela me permettait de me rafraichir et braver ainsi le sirocco qui me brulait la peau. .. Quel délicieux parfum de mon enfance !

J’ai gardé un instant les yeux fermés pour capter et ressentir intensément cette fragrance omniprésente en Algérie : « oui, je me souviens … dès le matin quand j’ouvrais ma fenêtre, j‘étais littéralement envahie par le parfum envoutant du jasmin ! Alors même que cette mémoire olfactive déclenche en moi une indicible émotion réveillant les souvenirs de cette enfance insouciante j’ai la tristesse de constater que je ne supporte plus cette odeur, elle me provoque une crise d’asthme sans précédent. Mais pourquoi ? pourquoi cette allergie soudaine ? Pourquoi après m’être plongée dans mon passé, je sens les souvenirs qui s’éloignent de plus en plus ? Je dois me rendre à l’évidence, mon corps refuse de se prêter à cette mascarade et je lui en veux terriblement car je voudrais me souvenir de ces si beaux moments que mes parents disparus ne sont plus là pour me les rappeler.

SM Continuer la lecture de « Atelier d’écriture de Juin 2020: jeu 1 fulgurance du souvenir »

Atelier d’écriture 11septembre 2020

ATELIER D’ECRITURE – ALT

Vendredi 11 septembre 2020 

Centre Culturel Terrasson 20 h. 15

Supposons que la vie pourra recommencer ainsi que nos activités avec retrouvailles en chair et en os. Voici donc deux petits jeux pour ne pas rouiller

Jeu 1 Si on me demandais… je répondrais

– Soit vous proposez une réponse à une des questions existentielles du professeur Froeppel puisées dans le texte de Tardieu et « les œuvres posthumes du professeur Froeppel » (1978, Gallimard)

1 Étant donné un mur, que se passe-t-il derrière ?

2 Prolongez une ligne droite à l’infinie : qu’est-ce que vous trouverez au bout ?

3 Prenez un mot usuel. Posez le sur une table, bien en évidence et décrivez- le : de face, de dos et de profil.

4 Où la Seine se jetterait-elle si elle prenant sa source dans les Pyrénées ?

5 Comment faites-vous pour surprendre les personnages indésirables qui se glissent dans vos pensées ? Énumérez divers procédés »

soit vous posez un autre problème existentiel sur ce modèle et lui apportez une réponse

jeu 2 : dans leur tête

Et si vous étiez dans la tête d’un de ces personnages de Sempé, que nous raconteriez vous ?

atelier d’écriture de juin 2020 en terrasse


ATELIER D’ECRITURE – ALT

Juin 2020 

 

 

 

jeux 1 : la fulgurance du souvenir :

Une odeur, un son, une sensation réveille un souvenir…

Jeu 2 : ainsi soit il(elle)

Il arrive qu’on traite une personne d’un nom d’animal : rat, loup, cafard, chien, vipère, mouton… (vous pouvez en trouver d’autres)

C’est en général pour souligner un défaut. Imaginez que cette personne se réveille un jour dans la peau de cet animal. Décrivez alors son comportement venant corroborer (ou pas) le qualificatif reçu.