
ATELIER D’ECRITURE – ALT-
Vendredi23 Avril 2021
Centre Culturel Terrasson ???
Encore une d’inconnue de taille : serons nous déconfinés, je n’ose plus y croire et dans quel créneau horaire ?
Ce n’est pas une raison pour ne pas continuer…sur le blog, il ne faut pas se rouiller.
Jeu 1 Si je peux me permettre…
Ainsi débute le dialogue ou le monologue d’un personnage de fiction (littérature, cinéma) lors de sa rencontre avec un personnage d’une autre fiction. Il explique comment, par un comportement différent, il aurait donné un tout autre cours à l’histoire
Jeu 2 : l’Alexandrin greffé (jeu de l’Oulipo)
Choisissez un des sonnets très connus que je vous propose et transformez le : pour chaque vers, changez un des deux hémistiches en empruntant celui d’un autre poème ( Vous pouvez choisir ces extraits dans plusieurs poèmes différents de votre choix)
Ronsard
Sonnet pour Hélène
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
« Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle ! »
Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre, et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
Jules Laforgue, Le Sanglot de la terre, 1880.
LA CIGARETTE
Oui, ce monde est bien plat ; quant à l’autre, sornettes.
Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort,
Et pour tuer le temps, en attendant la mort,
Je fume au nez des dieux de fines cigarettes.
Allez, vivants, luttez, pauvres futurs squelettes,
Moi, le méandre bleu qui vers le ciel se tord,
Me plonge en une extase infinie et m’endort
Comme aux parfums mourants de mille cassolettes1.
Et j’entre au paradis, fleuri de rêves clairs
Où l’on voit se mêler en valses fantastiques
Des éléphants en rut à des chœurs de moustiques.
Et puis, quand je m’éveille en songeant à mes vers,
Je contemple, le cœur plein d’une douce joie,
Mon cher pouce rôti comme une cuisse d’oie.