Feuilleton 2021- 22, La croisière s’emmure 3

La poignée . 

Avant cette terrible annonce , la vie était belle. Mon existence me convenait . 

Mais maintenant, je sombre dans l’ennui: oubliée , délaissée . Avant , j’étais calinée , pressée, entourée, effleurée , appuyée , empoignée … et de ce fait , je devenais glissante , poudrée , transpirante, parfumée … Que d’émotions en une seule journée ! Aujourd’hui , je suis froide , immobile , sans intérêt . Tous les passagers sont confinés , plus d’allers -retours dans les coursives . Ma porte reste calée contre le mur et seule , la capitaine , qui arpente les couloirs pour s’assurer que personne ne rompe la solitude imposée , me frôle :unique plaisir de ces heures pesantes qui s’éternisent .

Ecrit en novembre 2021, 4, Avec Manon Fargetton: Quelle est la question?

Jeu 4 quelle est la question ?

Un titre intrigue :Le Livre de toutes les réponses sauf une, imaginez quelle peut être question sans réponse

Toutes les réponses sauf une ,
celle à la question que tu me poseras
au milieu de la nuit ,
installés à contempler le ciel étoilé,
lové dans mes bras , nichés dans les draps ,
et le temps s’éternisera…
Alors plus d’interrogations ni d’hésitations,
plus de réponses,
silence céleste , chaleur partagée ,
motus et bouche cousue .

HGT

On peut répondre à toutes les questions, certes pas toujours par un savoir, combien aiment tant les réponses que celles qu’on leur donne immédiatement les satisfait bien plus que celles de ceux qui répondent qu’ils ne savent pas, qu’il faut chercher, s’assurer par étude souvent longue et fastidieuse de la vérité de la réponse…Supposons un livre qui réponde à toutes les questions que les bipèdes humains sont susceptibles de poser…Pourquoi la nuit est noire, pourquoi les feuilles tombent, que fais-tu ce soir ? Ce serait une encyclopédie si on n’y attendait que du savoir, toutes les connaissances démontrées et vérifiées de notre temps…Mais un livre qui livrerait toutes les réponses sauf une, à quelle question ne répondrait-il pas ? ce pourrait-être une question particulière et contingente, tu dors ? tu aimes les fraises ? Un livre ne peut répondre de la connaissance des faits et gestes ni des goûts de chacun …Ou bien le livre qui répond à toutes les questions sauf une ne s’est pas posé la question puis-je répondre à tout comme on me le demande, comme tous le désirent ?En se réservant un blanc une réponse en suspens sans dire à quelle question il s’agit de répondre, il se défend des absolutistes garde un peu de jeu plutôt que de répondre qu’il ne peut pas répondre à tout, ni qu’on ne saurait être certain de pouvoir poser toutes les questions…Alors je suggère que la question naïve à laquelle il ne répond pas c’est : peut-on répondre à tout ?

SD

Le livre de toutes les réponses sauf une « Charly pour toujours » : qu’est-ce que toujours ? Peut-on répondre à cette question alors que nous ne sommes pas éternels. Toujours contraire de jamais 2 termes inventés, employés sans arrêt et qui ne peuvent avoir qu’une résonance tronquée pour les mortels que nous sommes. On peut dire que toujours est l’égal d’éternité mais à part la compréhension littérale du terme comment pouvons nous répondre sur un mot qui n’a pas de consistance. Alors on ment, on se ment : je t’aimerai pour toujours dit l’amoureux et c’est quoi Toujours ? Ta vie, Sa vie ? Mais une vie ce n’est pas toujours puisque nous sommes programmés pour naître, vivre et mourir. D’aucuns opposeront qu’une vie continue à travers sa descendance, ses œuvres, ses actions mais ce n’est qu’un temps donné, non ? Toujours, jamais, éternité ne sont que des images de vocabulaire employés par notre imagination pour nous rassurer sur notre existence

Continuer la lecture de « Ecrit en novembre 2021, 4, Avec Manon Fargetton: Quelle est la question? »

Écrit en Novembre 2021, 3, avec les titres de Manon Fargetton

Jeu 3 avec les titres de Manon Fargetton

Sélectionner 5 ou 8 titres et inventer une histoire les intégrant (indépendamment des œuvres)

Camille voulait partir en randonnée dans le Sud Saharien, une idée de Bobo en mal d’exotisme, dans une vie plate où manquait le souffle de l’exotisme. Elle avait, par désœuvrement, établi une liste d’improbables voyages à accomplir : en premier, traverser l’Islande ; le suivant sur la liste : partir en randonnée, loin, loin et pendant longtemps. Mais Camille est velléitaire, presque trouillarde. Ainsi donc Camille, à l’heure de vérité, s’est dégonflée, dès l’Atlas ouvert à la page Algérie. Est-ce qu’on risque de mettre nos vies en l’air dans des voyages périlleux, dans des pays où les enlèvements de touristes se multiplient ? Même sa copine Manon (pantouflarde de première) lui déconseille cette aventure… et tout ce que dit Manon est vrai ( Manon lit la presse et se documente). Bref Camille a laissé tomber le projet d’échappée dans le Sud saharien ; elle a relancé son ex-fiancé Manuel, poète et musicien, avec qui, peut-être, elle partira camper sur l’île d’Oléron. Manel et ses mélodies secrètes sauront sûrement la faire rêver.

SR

Quand vient la vague,

nos vies en l’air

à l’heure de vérité,

La dernière seconde,

Je sais que suis

Le suivant sur la liste…

La nuit des fugitifs

Manel, ses mélodies secrètes

Puisées au souffle du vent

Se demande

Levant les yeux au ciel

A quoi rêvent les étoiles ?

Quel choix feraient-elles ?

Sur quel chemin encore invisible

Dix jours avant la fin du monde

Vaut-il mieux avancer ?

SD

Quand vient la vague « Covid » tel un tsunami, elle fout nos vies en l’air

Elle revient aujourd’hui et l’invisible mais présent virus ne nous laisse guère le choix nous coupant le souffle en pleine rémission tel un tir de fusil sur un oiseau en plein vol.

Mais après « Covid »

Dis, quand reviendras-tu ?

Dis, au moins le sais-tu ?

Attends encore un peu et ne reviens que Dix jours avant la fin du monde

Je ne veux pas être tout de suite le suivant sur la liste !

Même si je participerais sans nul doute à la nuit des fugitifs.

S. M.

Dix jours avant la fin du monde, personne ne pouvait se douter d’un tel drame.

Quand vient la vague, il est malheureusement trop tard. L’invisible se produit au loin, à des milliers de kilomètres de là. Un goéland est happé en plein vol.

Quel est le suivant sur la liste ? Personne ne le sait, mais plus personne n’a le choix. Le petit Charly, faisant un château de sable, dos au large, est emporté pour toujours. Robin tente de plonger sous l’immense vague à la dernière seconde. Anthony, qui a vu venir l’énorme rouleau depuis le restaurant en bord de cote, prend de l’avance et s’enfuit, à cinq minutes près. Mais face à la colère de Mère Nature, personne, même le plus prévoyant ou le plus rapide, n’a survécu. À quoi rêvent toutes ces étoiles, désormais ?

LD

Le policier se penche sur ses notes et ses fiches. Il y voit plus clair en procédant ainsi qu’en travaillant avec le logiciel de son ordinateur.

Sa femme l’appelle Maigret en se moquant tendrement de ses méthodes un peu à l’ancienne. Il récapitule :

  • Anthony, à 5 minutes près, il aurait pu la tuer
  • Le suivant sur la liste, peut-être Robin à la dernière seconde : non impossible, il écarte cette piste
  • Il s’effraie de ce que pensera Camille à l’heure de vérité, si tout ce que dit Manon est vrai.

Il lève la tête, regarde par la fenêtre ouverte, les branches du cerisier en fleurs et pense à sa fille qui lui a demandé hier soir : A quoi rêvent les étoiles ?

Ddou

Ils sont Aussi libres qu’un rêve, pas de contrainte, ils ne connaissent pas le mot obligation. Leur seule obligation est les horaires du lycée, les leçons à apprendre. Leur avenir est tout tracé avec une vie facile et confortable comme celle qu’ils vivent actuellement chez leurs parents. Et puis il y a eu ces manifs pour le climat lancées en premier par Greta, jeune fille de 16 ans qui prétend que les boomers foutent Nos vies en l’air. Happés En plein vol ils ont touché l’Invisible : la Terre est au bord de l’asphyxie. Pourtant, ne voulant pas y croire ils se demandent A quoi rêvent les étoiles pendant que des hommes, des femmes et des enfants meurent de faim. Tout ceci est devenu Le Choix de ces ados devant l’Héritage des Rois- Passeurs et je leur dis : Battez – vous pour un monde plus beau et Bienvenue au Monde des Adultes.

HL

Continuer la lecture de « Écrit en Novembre 2021, 3, avec les titres de Manon Fargetton »

Écrit en novembre 2021, 2, mono-vocalises

Jeu 2 : mono vocalise

Écrire un texte où vous ne vous autorisez qu’une seule voyelle

Mono-vocalise en A

Aaaaaaaa…..
Balthazar attacha la chapka à scratch, avala l’ananas, râla ,
tracassa sa maman schlass.
Ah ! Balthazar , agaçant avatar bancal sans alcazar !

HGT

La banda passa

Lara Chanta

Amanda dansa

Là-bas bras ballants, bandana à l’avant

L’agaçant Adnan valsa, s’affala…

Ah ! Ah ! Patatras ! Splash  Macadam !!!

L’avant-bras s’arracha, Pas marrant !!!

Sa maman passant par là s’alarma

Lala ! Çà va mal …. Mal….Mal

S M

La Nana chanta la Java. Nana gaga ahana, s ‘affala, la java l’aspira, l’accapara, l’affama. A » la casa « la Nana dansa quand sa maman la cassa car la java la lassa.

HL

La nana plaça papa, jazza avant la salsa, hasarda la bachata, la samba, pas de cha-cha !

SD

Mama Sara

Alla manana

Alzata, lavata

Canta, canta

La nana llarana

Papa kala

balla balla

la salsa cavalcata

balla, balla

la dansa catalana

SR

Mono-vocalise en E

Cette chère Perrette, femme fêlée perd son cheptel. Echec !

Elle cherche l’éden, recette de bettes, met d’excellence. Best-seller de mémère.

Exempte d’excès, elle revêt veste etc et fête l’été.

Ddou

– je te sers des crêpes dentelles ?

– Excédé, je jette le décret de ce dégénéré

– Empêchement ce week-end : en grève

-le ver de terre empeste les dechets ( le renfermé)

Continuer la lecture de « Écrit en novembre 2021, 2, mono-vocalises »

Ecrit en novembre 2021, il( elle) me parle de toi

Jeu 1 Il (elle) me parle de toi (ou de vous):

Un objet, une trace évoque quelqu’un qui en a fait usage et que vous retrouvez

exemple :un vieux fauteuil qui porte l’empreinte de celui ou celle qui y a passé de longues heures

La trace d’un pied nu sur la plage.

À qui appartient cette empreinte ? Qu’a pensé la personne qui est passée par là avant moi ? Je me surprends encore à poser mon pied sur l’empreinte, pour voir si elle est à ma pointure. Souvent, elle est plus petite. Un enfant ! Plus grande, c’est celle d’un homme. Le premier a la vie devant lui et n’a pas connu de drame, peut-être pas encore. Tout est insouciance, jeux et rêveries ! Le deuxième est adulte et vient faire un point sur sa vie. A-t-il une femme, des enfants, un travail intéressant ? A-t-il gardé cette insouciance, l’a-t-il à jamais perdue ? On n’imagine pas tout ce que disent ces empreintes. Si elles sont régulières ou au contraire plus ou moins espacées en fonction des pensées, de ce que voit ou entend la personne à l’instant où ses orteils se posent sur le sable fin. Parfois elles continuent à l’infini ou bien elles s’arrêtent subitement, effacées par l’océan. Et pourtant toutes ces vies continuent.

LD

Lorsque je rends visite à ma cousine, dans sa vieille maison de campagne, je suis toujours attendrie par la pierre du seuil, qui raconte les pieds d’enfants et d’adultes qui l’ont franchie jusqu’à la creuser, sur tant de générations. L’évier en pierre lui aussi garde les traces des activités ménagères qui l’ont usé, teinté, rainuré, lorsque l’eau courante n’était pas encore arrivée et qu’il fallait aller chercher l’eau à la fontaine à 200 m de la maison, jusque dans les années 60.

Là, j’entends le rire tonitruant de mon père, évoquant avec ses cousines leurs souvenirs d’enfance, comme le trajet entre les deux familles qui se faisait pendant la guerre avec une carriole attelée à un cheval dont les sonnailles prévenaient le village de l’arrivée de l’équipage.

C’est le dernier lieu vivant qui me relie encore aux anciens.

Ddou

« Amical : mais il doit tremper dans votre tasse !

Pour boire faites-vous fabriquer un hanap ! »

Je suis une pièce unique fabriquée sur mesure pour mon propriétaire qui ne pouvait pas boire dans une tasse à cause d’une infirmité, une disgrâce physique qui lui attirait bien des quolibets , mais il savait clouer leur bec aux mauvais plaisants et même parfois de façon définitive…C’était un militaire, poète à ses heures maniant fort savamment la rime et capable de vous composer une ballade comme ça au débotté. Malheureux en amour il chercha consolation dans la boisson, aussi dans ces moments difficiles je lui fus d’une grande utilité et une grande complicité naquit entre nous à cette occasion, il se prit d’affection pour moi et une fois au moins il fit allusion à mon existence dans une de ses plus célèbres tirades. Il finit par se persuader qu’il ne pourrait plus se passer de moi et de mes services y compris dans l’au-delà c’est pourquoi il exigea qu’on me mît dans son cercueil à l’heure de son trépas.

F.V.

l me parle de vous « Mon éléphant »

Depuis la mort de mes parents il ne m’a pas quitté, il est posé sur mon buffet et regarde la fenêtre : C’est devenu « mon éléphant » et tous les jours je le regarde et je pense à mes parents : C était un cadeau qu’ils avaient eu pour leur mariage on leur avait dit qu’un éléphant dans une maison cela porte bonheur à condition qu’il ait la trompe en l’air. C’est sûrement vrai car ils ont vécu 63 ans d’amour, de joie et de prospérité. Quand ils sont partis, c’est la seule chose que je voulais car cet éléphant a accompagné toute ma jeunesse et surtout les dix premières années d’enfant unique passées en Algérie: je l’ai toujours vu, jour après jour sur le buffet de leur salle à manger, toujours présent malgré de nombreux déménagements.

Il a donc 1 an de plus que moi et si lui n’a pas pris de rides, il a cependant quelques ébréchures peut-être d’ailleurs représentent- elles les blessures laissées par la perte d’un être cher, ce en quoi il me ressemble. J’ai dû un peu lui ravaler la façade….mais qu’’importe je l’aime tel qu’il est et il trône dans ma propre salle à manger me rappelant à chaque instant mes parents. Vous trouverez peut-être cela idiot mais je lui parle quelquefois. Il a participé à tant de repas de famille, de réveillons de fêtes c’est le témoin infaillible du bonheur que j’ai connu avec mes parents et il poursuit son rôle d’observateur de ma propre vie.

J’espère de tout cœur que lorsque je ne serais plus là, ma fille le prendra avec elle et lui gardera une place de choix chez elle car je suis sûre qu’il lui apportera la sérénité dans sa maison.

S.M.

Continuer la lecture de « Ecrit en novembre 2021, il( elle) me parle de toi »

Feuilleton 2021-22 la croisière s’emmure 2

Maître Kim H+4

Mais qu’est-ce que je suis venu faire dans cette galère ! Je déteste la mer, je déteste les milieux clos, je déteste les gens… huit jour passe encore, le chèque vaut bien quelques sacrifices… mais quatorze jours de confinement supplémentaire pour deux malades, qu’on ne me la fasse pas !

Téléphone… où est mon téléphone… ah oui au fond du sac…

– Oui ?

– C’est Marie

– Ah bonjour ma chérie, si tu savais ce qui m’arrive !

– Oui, je sais… toutes les télés et les radios en parlent. Le Costa Covidia est maintenu en quarantaine à l’entrée du port de Marseille. Pauvre chéri…Tu crois que je pourrai t’envoyer des oranges ?

– Marie, comment peux tu plaisanter ! Il ne m’est jamais rien arrivé de pire. Enfermé, je suis enfermé… non isolé. Quand j’ai voulu aller demander des comptes , un matelot m’a intimé l’ordre de regagner ma cabine. Sait-il seulement qui je suis ?Où est la Liberté ? Mais qu’est-ce que je suis venu faire dans cette galère ?

– Allons mon cher Maître Kim… ZEN… on respire, on garde son sang froid. D’ailleurs, ton paquebot… il n’était pas un peu en avance ? Tu m’avais dit que tu avais juste le temps de rejoindre Saint- Agrève pour ton nouveau contrat ? Tu voulais seulement prolonger ton séjour avec quelque belle conquête…

– Marie, tu n’as pas honte  de ma faire une scène alors que je suis en enfer ! Tu n’es qu’une égoïste, mesquine et perfide…Adieu !

Il ne manquait plus que ça! Je ne supporte la bassesse. Et Vera qui m’attend sur le débarcadère… Elle au moins, elle ne me fait pas d’histoire. J’ai mis les points sur les I dès le début : que j’étais marié, que je ne voulais pas faire de peine à ma femme qui ne le méritait pas… pourtant ! Quand on se retrouve, c’est du pur bonheur…Je sauterais bien à la mer pour la rejoindre si je n’avais pas si peur de l’eau. je l’avais convaincue de, m’accompagner en Ardèche : stage jeûne, marche afghane. Un contrat en or, avec des perspectives. Je ne peux absolument pas rester ici. Le dois trouver un échappatoire…les marges sont étroites. Ils ne me paieront qu’à terre dans les bureaux de l’Agence. Je dois me tenir à carreaux. J’ai besoin de ce fric!Qu’est-ce que je suis venu faire dans cette galère ? Je vais appeler Jeanne. Même si elle m’agace avec ses grands airs d’intellectuelle, il faut qu’on fasse bloc.Et l’Ardèche ! Téléphoner à Max d’abord…

Où ai-je mis ce fichu téléphone ? Ah… « Allô », Max ? Ça sonne dans le vide. Tant mieux, un message suffit «  stage impossible. Suis coincé sur le Costa Covidia. Te trouve une solution ».

le problème, c’est que je n’en ai pas. Surtout d’ici… dans cette galère ! Il faudra que je leur fasse valoir au Costa Covidia. Ce contrat qui me passe sous le nez, ils vont avoir intérêt à me dédommager… Trouver un remplaçant, c’est chaud…Il faut pas qu’il me pique le filon. Je peux pas le proposer à Marie, dans l’état où elle est… elle serait trop heureuse.

Sonnerie Téléphone. Pourvue que ça ne soit pas encore Marie, ni Max..

Continuer la lecture de « Feuilleton 2021-22 la croisière s’emmure 2 »

A écrire pour le 17 décembre 2021

ATELIER D’ECRITURE – ALT-

Vendredi17 décembre2021

Centre Culturel Terrasson  20h15

Feuilleton nouveau : La croisière s’emmure

– Il s’agit d’une croisière à thème de 8 jours en Méditerranée : Départ de Marseille sur le Costa Covidia avec escales à Gênes, Civitavecchia (Rome), Palerme (Sicile), La Valette (Malte), Barcelone, débarquement à Marseille. La capitaine est Lucie Azur

– Le thème : développement personnel avec conférences de la Professeure Jeanne Veaulau, initiation à la méditation de pleine conscience et au Yoga par Maître Kim. Le médecin du bord est le Docteur Pissefroid.

Le huitième jour, alors que le port de Marseille est en vue, plusieurs cas de Covid sont signalés à bord et le bateau est mis en quatorzaine.

Faites vivre un des « séquestrés » (croisiériste, membre d’équipage, animateur, ou même animal mascotte présent sur le bateau) à un moment quelconque du confinement.

Rien ne vous empêche de contribuer à plusieurs chapitres, soit avec le même personnage, soit avec un autre, en réaction ou pas avec les chapitres écrits par les autres.

Jeu 1 et 2 parlez moi d’amour

jeu 1 Rupture

Une rupture n’est pas facile à annoncer ; A vous de trouver un moyen original ou désinvolte : sms, mail, poème ou tout autre moyen …

Jeu 2 : Bon conseil aux amants

En vous inspirant du poème de Victor Hugo, trouvez , en utilisant une expression toute faite au pied de la lettre, un conseil à donner aux amants :

Continuer la lecture de « A écrire pour le 17 décembre 2021 »

Lu en Octobre 2021, thème  » femme de », Gabriële, Claire et Anne Berest

Gabriële (2017), Anne et Claire Berest

Gabriële Buffet-Picabia est une femme remarquable et pourtant son nom échappe à la postérité. Elle a aussi été effacée de la mémoire familiale d’Anne et Claire Berest, ses arrière petites-filles qui mènent ici l’enquête… dans le but avant tout de comprendre et réhabiliter leur mère.

Une créature de cette ampleur ne pouvait pas s’appeler Gabrielle, comme tout le monde. Non, il lui fallait un seul l et un tréma, afin de devenir la très unique « Gabrièle » Buffet-Picabia (1881-1985).

A la fin du XIXème siècle, Gabriële ne rêve pas du prince charmant et de la création d’une famille. C’est une jeune femme jalouse de son indépendance qui suit des études de musique à Paris, puis à Berlin pour devenir compositrice. Avec Varèse, elle travaille à inventer un nouveau langage pour la musique.

En 1908 au moment de repartir pour Berlin, elle rencontre le peintre Picabia et après une nuit de discussion à réinventer le monde de l’art, sa vie est scellée à celle de Picabia. Dans ce début de siècle où l’art est déconstruit et crée de nouvelles formes, elle participe à l’éclosion du peintre, à ses recherches innovantes et à celles de ses amis les cubistes orphiques. Égérie de ces précurseurs de l’art abstrait, des futuristes, des Dada, elle est toujours à la pointe des avancées artistiques, mais toujours dans l’ombre. Ce milieu d’artistes est déconcertant, ils semblent très loin de la réalité de la vie quotidienne…Elle y crée des relations fortes avec Marcel Duchamp, éperdument amoureux et avec Guillaume Apollinaire, l’ami fidèle.

Continuer la lecture de « Lu en Octobre 2021, thème  » femme de », Gabriële, Claire et Anne Berest »

Lu en octobre 2021, thème « femme de » : Guernica 1937, Alain Vircondelet

Guernica 1937 (2018), Alain Vircondelet

C’est l’histoire de cette toile célèbre, de la liaison passionnelle et tumultueuse de Picasso et Dora Maar que l’auteur choisit ici de nous raconter.

Lorsqu’ils se rencontrent en 1935, Picasso est dans une phase de repli de sa création, elle est une artiste, une photographe reconnue, photographiée et formée par Man Ray. Elle fait partie du groupe surréaliste et a été la maîtresse de Bataille dans une relation sadomasochiste.

C’est Picasso qui est maître de leur temps commun et qui exige ponctuellement sa présence dans son atelier de la rue de Savoie où elle ne reste jamais la nuit. Malgré leur passion, Picasso continue de veiller sur Marie Thérèse et ses enfants. Dora Maar n’a jamais toute la place.

Les deux artistes, se mesurent, se défient. Les portraits de Picasso s’aiguisent, les couleurs sont éclatantes. Lorsque les Républicains Espagnols demandent à Picasso une toile pour le pavillon espagnol de la foire universelle de Paris, les avions italiens et allemands viennent de massacrer par leur bombardement le jour du marché, toute la population de la petite ville de Guernica au pays Basque. Ensemble Picasso et Dora Maar conçoivent une fresque gigantesque qui hurle la douleur et la révolte contre le massacre des innocents. Picasso lui demande de photographier toutes les étapes de la création de la toile peinte au Ripolin. D’elle, il apprend la photographie, elle se met à peindre. C’est le tournant de leur histoire et de la vie de Dora Maar.

Continuer la lecture de « Lu en octobre 2021, thème « femme de » : Guernica 1937, Alain Vircondelet »

Lu en Octobre 2021, thème « femme de »: La déesse des petites victoires (2012), Yannick Grannec

La déesse des petites victoires (2012), Yannick Grannec

Dans sa morne maison de retraite, l’insolente et rageuse Adèle Gödel est fort courtisée. Par des vieillards décrépits désireux de peupler la solitude de leur avant-dernière demeure ? Non. Par les intellectuels de l’Institute of Advanced Study, de Princeton, qui convoitent les précieuses archives de son mari, dont elle est l’unique héritière. Son nom ? Kurt Gödel, mathématicien de génie, psychopathe notoire, grand ami d’Einstein qui, dans la vraie vie, prétendait ne se rendre à son bureau que pour le plaisir de la conversation du retour avec ce savant d’exception. Sa veuve Adèle, ancienne danseuse de cabaret viennoise, toujours pétulante malgré les années, refuse avec obstination et délectation de transmettre ces précieux documents, trop heureuse de pouvoir enfin mépriser à son tour cet aéropage prestigieux qui considéra avec dédain le couple improbable qu’elle forma jusqu’à la fin avec ce prodige des mathématiques. Un esprit tourmenté et malade, sur lequel elle veilla tel un ange gardien, parfaitement insensible aux charmes de la physique quantique et du théorème d’incomplétude, mais attentive et dévouée, le protégeant contre vents et marées de lui-même et des terreurs paranoïaques qui l’assaillaient sans répit.

Continuer la lecture de « Lu en Octobre 2021, thème « femme de »: La déesse des petites victoires (2012), Yannick Grannec »