A écrire pour septembre 2022

A

ATELIER D’ECRITURE – ALT

?? SEPTEMBRE 2022 

Centre Culturel Terrasson  20h15

Feuilleton nouveau à amorcer:

Pour démarrer, une citation un peu transformée de Jón Kalman Stefánsson dans Lumière d’été, puis vient la nuit :

« Certes, il existe d’autres lieux où la plupart des bâtiments [ ne se distinguent pas les uns des autres] qui ne peuvent s’enorgueillir d’être le berceau de quelque célébrité, d’aucun individu qui se serait illustré en sport, en littérature ou dans le domaine du crime. Il semble cependant qu’il y ait un point par lequel notre village se distingue des autres… »

A vous de proposer une possibilité qui pourrait fournir le début du feuilleton de l’année et de proposer la forme par laquelle il pourrait se poursuivre.

Jeu 1 Une fin pour quelle histoire ?

Voici 5 fins de romans existants . Choisissez en une qui pourrait conclure une histoire de votre cru :

1 « – Rien d’autre, vous n’avez rien d’autre à me dire, Monsieur ?

– Rien, non, Directeur »

2 « Comme elle était lourde, ils la portaient alternativement. »

3 « – Alors, qu’est-ce que t’as fait

-j’ai vieilli »

4 « Puis la paix retomba sur un petit tas de poussière livide »

Jeu 2 : Correspondance.

Anna et Clara passent chacune leurs vacances dans un lieu commençant par l’initiale de leur prénom et situé à (un nombre, au hasard, de 0 à 30) places à partir du premier lieu commençant par cette lettre dans l’index d’un Atlas. Elles échangent plusieurs SMS, mails, cartes postales ou lettres, à votre choix.

Ecrit en juin 2022, jeu 1: avec des expressions étrangères

Jeu n° 1 jouer avec les expressions des autres

Voici quelques expressions étrangères. Choisissez-en 5 dont vous inventez la signification et intégrez les dans un texte  commun:

expressions anglaises

– être en dessous de la météo

– c’est un hareng rouge

– Aller sauter dans le lac

– avoir un slip rose

– Elvis a quitté le bâtiment

– marcher avec des pieds de plomb

expressions espagnoles

– donner des citrouilles à quelqu’un

– être comme une chèvre

– parler des coudes

– ne pas avoir de grand-mère

– monter un cierge

expressions italiennes

– t’as voulu un vélo, et bien maintenant, pédale

– garder la bouche remplie d’eau

– être en jambe

– mange ta soupe ou saute par la fenêtre

– parle comme tu manges

Je ne suis pas du genre à aller sauter dans le lac de façon systématique mais j’ai toujours été persuadé que j’avais un slip rose, aussi j’étais souvent en-dessous de la météo. Jusqu’au jour fatal où je me dis au réveil d’une nuit agitée, « t’as voulu le vélo, eh bien maintenant, pédale ! ». Je mûrissais depuis quelques mois d’aller acheter ma baguette de pain aveque mon bicycle à assistance électrique. J’étais comme un hareng rouge et me mis à parler des coudes, au point que j’en oubliais d’enfiler mon slip rose à rembobinage électrostatique pour amortir les cahots de la route. J’en oubliais même de monter un cierge. J’enfourchai ma machine et pédalai comme une chèvre jusqu’à ce carrefour fatal où une chauffarde qui donnait sans doute des citrouilles à quelqu’un m’assena (comme le boulevard du même nom) un coup de pare-choc de Twingo sur le tibia qui, surpris et choqué, se fractura franchement, ainsi que son compère le péroné. Elvis avait quitté le bâtiment, je gisais sur le macadam, perclus de douleur et condamné à marcher avec des pieds de plomb pendant des mois. Même si je gardais la bouche remplie d’eau, je sentais que je n’avais pas eu de grand-mère.

C’est un hareng rouge : c’est un impatient.

Parler des coudes : se précipiter.

Monter un cierge : se dit des cyclistes priant auprès de la haute providence pour qu’elle les ait sous sa protection.

Avoir un slip rose : être chanceux.

Aller sauter dans le lac : se jeter dans les ennuis, prendre des risques.

T’as voulu le vélo, eh bien maintenant, pédale : faire ce qu’on a décidé de faire.

Être comme une chèvre : foncer à une vitesse excessive.

Donner des citrouilles à quelqu’un : être distrait, ne pas être à ce que l’on fait.

Elvis avait quitté le bâtiment : ne plus avoir la chance avec soi.

Garder la bouche remplie d’eau : rester optimise, confiant dans l’avenir

F.V.

Ohlala, j’ai vu Joséphine hier. Quelle histoire elle m’a raconté ! Son mari, Raymond, c’est la catastrophe. Il y a quelque mois, il a fait des pieds et des mains pour s’acheter une trottinette électrique. À 77 ans ! Il est revenu du magasin tout content et Joséphine, agacée par tant de manières, lui a jeté : « T’as voulu un vélo, et bien maintenant, pédale ! ». Sauf qu’il ne faut pas oublier que Raymond, il a le slip rose… Toujours en dessous de la météo le pauvre vieux, pour tout. La vie avec lui n’est pas simple. Il a donc été faire un tour en trottinette électrique dans la descente de leur impasse. Et badaboum ! Elvis a failli quitter le bâtiment ! Une chute monumentale, il est passé par-dessus sa trottinette et s’est fracassé le crâne. Joséphine a aussitôt appelé les secours, qui l’ont trouvé dans un piteux état. Au moment d’expliquer l’accident à ces personnes, Raymond a donné de belles citrouilles à Joséphine ! Elle ne savait plus où se mettre. Quand même, ce genre de folies à nos âges, c’est tout de même dangereux.

  • Être en dessous de la météo = Être complètement à côté de la plaque
  • Avoir un slip rose = Être benêt, simplet
  • Elvis a quitté le bâtiment = Mourir
  • Donner des citrouilles à quelqu’un = Mettre quelqu’un dans l’embarras
  • T’as voulu un vélo, et bien maintenant, pédale = Assumer quelque chose
  • L.D.
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Ecrit en juin 2022, jeu : 2 citations tronquées

Jeu 2 Citations tronquées

Parmi ces citations, choisissez-en une dont vous restituerez tous les mots avant d’exposer son éventuelle pertinence en vous servant d’un exemple précis

1- Le R est un M qui se P le L de la R (P/S)

2- P que j’ai R serait A que je P A T (B)

3- Nos P les plus D ne V pas sans T (C)

4 – A son A de R il est B à T (R)

citations restituées

3- Nos passions les plus dévorantes ne vont pas sans tyrannie

4- Avec son air de renégat, il est beau à tomber

S.D.

3- Nos Pas les plus Droits ne vont pas sans Tergiversation  ( C)

1- Le Repos est un Mot qui se Paie le Luxe de la Réussite (P/S)

4- Amir son Amour de Rimailleur il est Beau à Tomber (R)

Citations restituées illustrées

Nos parcours les plus désirés ne vont pas sans tracas (3)

j’aime les jeux de société, et surtout j’éprouve une joie incommensurable à gagner. J’avoue, je ne suis pas du genre à supporter de perdre. certains affirmer que le rêve est un masque qui se plaque le lendemain de la raclée ( 1), je n’ai que faire de ce rêve là, ce qui me pousse à certains arrangements lorsque la situation devient critique. Je peux cependant avoir quelques petits problèmes de conscience, surtout quand je joue avec F. pour qui, vous le savez, j’éprouve une vive attirance : avec son art de rire, il est beau à tomber (4).

Il est alors impératif que je me contrôle, car prétendre que j’ai rougi, serait admettre que je peux avoir triché ( 2)

D.Dor

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Ecrit en Juin 2022: jeu 3 apories

apories

Inventez un raisonnement faussement logique comme les shadoks

Si je dis saute à ma puce savante, elle saute.

Je lui arrache une patte antérieure et je lui dis, saute, elle saute.

Je lui arrache une 2ième patte postérieure et je lui dis, saute. Elle ne saute plus.

Conclusion : Quand on arrache 2 pattes à une puce elle est devenue sourde.

J.Z.

Quand tu as raison tu n’as pas tort

Et quand tu as tort tu n’as pas raison

Pourtant il faut voir si c’est sous le même rapport

Car on peut avoir tort d’avoir raison

Galilée en a su quelque chose…

S.D.

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Lu en mai 2022 : Irlande : Best love Rosie (2008), Nuala O’Faolain (1940-2008)

Best love Rosie (2008), Nuala O’Faolain (1940-2008)

Journaliste réputée à la BBC puis à l’Irish Times, elle écrit, au lieu de la préface que lui réclame son éditeur pour la parution de ses chroniques, un manuscrit autobiographique.

Parus en 1996 sous le titre « On s’est déjà vu quelque part », ces « mémoires accidentels d’une femme de Dublin » racontent avec une admirable sincérité l’effort désespéré d’une « Irlandaise type » pour se libérer du carcan de l’Irlande des années 60, sa tentative résolue d’échapper à ce « moule dans lequel on aurait versé le contenu de deux cruches appelées Hérédité et Milieu ». Le témoignage rencontre un succès étourdissant. Dès lors, l’écriture autobiographique devient la compagne salutaire de cette féministe qui s’ignore et que son combat a opposée aux résistances patriarcales d’un pays figé dans ses traditions catholiques avant de la décider de s’enfuir à Londres, puis à New York.

« Chimères », « J’y suis presque », ou « L’Histoire de Chicago May », – Prix Femina étranger 2006 – les trois romans qui naissent de cette nécessité d’écrire retracent, en mêlant autobiographie et fiction, la même volonté d’affranchissement d’une femme et les tributs existentiels qu’il exige.

Après avoir vécu et travaillé dans le monde entier, Rosie décide de rentrer à Dublin pour s’occuper de la vieille tante, sœur de sa mère, qui l’a élevée. La cohabitation avec Min, dépressive et alcoolique, n’a rien d’exaltant. Afin de combattre l’ennui, l’idée vient à Rosie de s’occuper utilement en rédigeant un manuel pour les plus de cinquante ans. Un éditeur américain accepte de la publier grâce à l’aide de son ami Markey qui travaille dans l’édition.

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Lu en mai 2022 : Irlande : Edna O’Brien, Fille de la campagne

Edna O’Brien, Fille de la campagne

Edna O’Brien est une écrivaine irlandaise contemporaine majeure, née en 1930. Elle nous livre en 2012 les mémoires d’une vie tumultueuse, dans Fille de la campagne.

Le titre nous interpelle car il insiste sur les origines d’une femme qui a connu une longue vie mondaine, montrant ainsi le poids de son enfance. Il est un écho à son premier roman , paru en 1960, Filles de la Campagne qui avait fait scandale à l’époque.

Chaque chapitre de ces mémoire constitue une entité autonome et correspond à une étape de sa vie.

Tout débute dans une grande maison familiale de Drewsboro où elle est très seule : sa mère qui a honte de sa laideur ne veut pas la montrer . Leur relation est très intense faite d’admiration puis rejet de la part d’Edna. Petit à petit le père dilapide la fortune familiale. Edna trouve refuge dans les livres et éprouve très tôt le désir et la pratique de l’écriture.

Viennent ensuite les années d’étude au couvent dans les odeurs d’encens, de cire et de chou, dans un cadre très coercitif où elle perd la foi . Elle y éprouve cependant les premiers émois sensuels auprès d’une sœur qui disparaît avant que n’éclate le scandale, et d’un « hobo » avec qui elle perd sa virginité. Elle s’acharne à l’étude, soutenue par de désir de liberté et d’indépendance et obtient en 1950 un diplôme de pharmacie.

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Lu en mai 2021 : Irlande: Ce genre de petites choses (2020), Claire Keegan

Ce genre de petites choses (2020), Claire Keegan

L’autrice irlandaise est née en 1968 et a écrit deux recueils de nouvelles L’Antarctique en 2010 et A travers les champs bleus en 2012 ainsi qu’un récit intitulé Les trois lumières en 2011.

L’œuvre Ce genre de petites choses trace le portrait d’un héros ordinaire : un marchand de charbon qui dans les années 1980 va se heurter à la cruauté de la société irlandaise de l’époque. Le thème de la maltraitance des filles-mères dans les couvents est au cœur de l’intrigue. Ces jeunes femmes sans ressources et exploitées par les religieuses, se voient également enlever leurs bébés. L’oppression de la religion catholique est donc systématiquement présente. Bill Furlong dont l’histoire de ces filles fait directement écho à sa propre histoire familiale, va tout faire pour sauver l’une d’entre elles envers et contre tous.

Le style de l’auteur est limpide, claire et cristallin selon notre lectrice. Pars sa fluidité, le roman est agréable à lire.