fable
En séance chacun a proposé sur un ou plusieurs papiers un mot. Les mots désignant des choses ont été associés, au hasard par deux :
la calebasse et la carcasse
la tendresse et le lilas
le doudou et la libellule
la croquette et le karcher
le bonbon et le loup (masque ou animal)
Choisir un de ces couples pour une fable, s’achevant par une morale, comme toutes les fables
la calebasse et la carcasse
La calebasse et la carcasse
« A moi, [Calebasse], deux mots
Ôte moi d’un doute »
Es-tu gourde ou musicienne ?
Chantant à tue-tête
Tu as batifolé dans les champs
Parcouru la campagne
Rivalisant avec le rossignol
Et la nuit tombant
Aveugle, tu as atterri dans un poulailler
Et toutes ces bestioles,
Hargneuses et sans pitié
Qui ne voulaient pas y passer la nuit
Se sont ruées sur ta carcasse
Qu’elles mirent en mille morceaux
Et Baudelaire aurait pu dire :
« Et le ciel regardait La carcasse superbe
Comme une fleur s’épanouir »
Voici comment d’une calebasse
On devient une carcasse
F.G.
La carcasse et la calebasse
Une carcasse décharnée gisait dans une poubelle
Près d’une calebasse qui, arrivée la veille
Couinait sans arrêt depuis tôt le matin
Et ne se souciait guère du confort des voisins
La carcasse agacée s’adressa à la belle :
« Quand arrêteras-tu de nous casser les oreilles ?
Tu ne sers plus à rien mets toi bien çà dans la tête
Ici tu n’es plus qu’une gourde alors pourquoi faire la fête !
-Comment cela ? s’exclama la calebasse choquée
Je ne fus jamais gourde, et ne le serais jamais
Aujourd’hui quoique cassée je veux encore chanter
Ma carrière ne s’arrêtera pas là je vous le dis
Et je peux même ici enchanter vos amis
Alors que vous Carcasse vous n’avez d’autre à faire
Que vous pavaner et vous faire ronger la chair !
-Méchante Calebasse, vos propos sont blessants
Et pourquoi voulez-vous me réduire à néant ?,
-Excuse-moi Carcasse, là n’était pas mon intention
Je voulais tout simplement adoucir les tensions
Et toi tu te mets en colère et m’agresse
Alors que je voulais t’apporter l’allégresse
-Pardon chère Calebasse je dois le reconnaitre
Tu nous donnes ta joie et nous notre mal- être
C’est si inattendu dans ce monde en tristesse
Qu’une personne compatisse à notre détresse !
Alors on est souvent maladroit dans nos propos
Pardon et merci d’adoucir notre monde de chaos.
Morale
Depuis la nuit des temps,
Des palais aux bas-fonds,
Du jour où l’on apparait
A celui où l’on disparait,
Que ce soit ici ou ailleurs,
La musique adoucit les mœurs.
S. M.
la calebasse et la carcasse
Sonner creux, tout un art
murmurait doucement la carcasse
aux oreilles sensibles de la calebasse…
L’une et l’autre enchâssées
fortuitement, s’étaient trouvées
des atomes crochus
et riaient à bâtons rompus
en produisant une musique
qui amusait toute la clique
des pensionnaires du couvent.
Rats et souris loirs et gerbilles,
primesautiers et plein d’entrain
vinrent leur dire ô les filles
apprenez-nous votre refrain.
Ah répondit la calebasse
Faudrait plus d’air dans vos carcasses
Comment donc y mettre du vent?
Le loir reprit, j’ai une idée
Le soufflet de la cheminée
Bien embouché fera l’affaire
Et de gonfler jusqu’à se faire
Claquer la panse en cinq lambeaux.
Horrifiés tous ses confrères
Souris et rats, nez ras de terre
Du loir couvrent les oripeaux,
Et plus personne ne s’égaie
Moralité:
A vouloir faire comme l’autre
On risque fort de se blesser
Mieux vaut ne pas trop forcer
le naturel usé des nôtres.
S.D.
Une carcasse qui vivait dans une calebasse, un jour en eu marre.
Elle se dit : ma vie est un vrai cauchemar
Alors elle dit tout haut ma liberté j’aimerais bien prendre
La calebasse l’entendit et lui répondit
Si tu prends ta liberté, il vaudrait mieux te pendre
La carcasse demanda, pourquoi dis tu cela pardi
Cette dernière lui répondit « Ne sais tu pas les dangers qui rôde dehors ? »
Offusquée, la carcasse répliqua : tu te trompes je sais que tu as tord.
Sans écouter, déterminée, la carcasse se décida à partir
enfin libre elle était et pouvait aller partout où elle voulait
La calebasse était certaine qu’elle finirait par revenir
Elle attendit attendit mais rien ne se passait
Après de longs jours, la calebasse se dit que son amie ne reviendrait jamais
Sans elle, la calebasse se sentit alors seule et abandonnée
Elle comprit alors que l’amitié c’est bien et qu’il faut la cultiver mais
Rien ne vaut le goût de la liberté.
L.N.
La calebasse et la carcasse.
Vois-tu, disait cette vieille carcasse
D’autobus à son amie la calebasse,
On m’admirait j’étais la reine de la casse
Aussi je n’y ai pas fait de vieux os :
On m’a rachetée, retapée et remise au boulot ;
Partout je vais par monts et par vaux.
Certes, lui répartit l’ex-courgette c’est bien,
Mais songe quel fut mon destin !
Née cucurbitacée au fond d’un pauvre jardin,
Cueillie puis cuisinée pour un fastueux festin,
Au cours duquel mes talents artistiques
Furent remarqués.Je fus récurée et, séchée,
J’entamai une carrière dans la musique.
Pour preuve de ses dires elle voulut jouer un morceau
De sa composition, elle y alla allegro ma non troppo.
Emportée par la mélodie la carcasse esquissa
Quelques pas sur un air de cha cha cha…
Ce lui fut fatal : elle se rompit les deux essieux.
Déséquilibrée, la calebasse chuta sa corde basse se cassa !
Dés lors plus de musique après un tel fracas.
Moralité :
Quand la basse cale et que le car casse
Le concert cesse.
F.V
LA CALEBASSE ET LA CARCASSE
Une Calebasse juchée servait
Aux portes du Désert de réserves à rince-doigt
Des messages l’en remerciaient bien
Ils y trempaient leur plume dans le fiel
En passagers nombreux à l’évoquer au Ciel
Et elle se contentait de leur contiguïté
Hurluberlus , ou Touaregs nappés
Abandonnés de fatigues à ses pieds
D’une possibilité offerte , même à humer
Lorsque au hasard d’une blonde
Elle adossée , adorable et humble
‘ Je me vois soucieuse , et jamais asséchée
Je suis aidée , par une voie conséquente
Pour être assez régulièrement approvisionnée
Dans cette fournaise , parfois brûlante
Parfois ventée des sables Sahariens ! ‘
Méditait-elle , en ne pensant qu’en liens
Là , et c’est bien utile , lorsque l’on se lance
A un régime , qui pouvait contredire le hasard
Par un mulet portant des jarres
Remplies depuis ce profond , et salvateur abysse
Qu’était un puits posé au fond d’une Oasis
Et masqué , par au dessus , de dattiers , de joncs
Et de broussailles tournant séchées en ronds
Mais auquel on savait , avec de ta patience , l’accès
Et d’y remonter son seau oxygéné
Mais elle de ci , de là , d’un autre acabit
Qui pavanait , devait à tout égal se consacrer
‘ Est-on si bien aimé avec tant de soucis
A revivre chaque instant tel qu’une première fois
Les humains couverts sermonnant tant de Lois
D’Aventures qui permettent les cadences certaines
Au pôle de suintantes mirabelles vivaient bien les passants
Et je ne les jugerais à m’en rendre hautaine .. ‘
Se disait-elle tout de go
Restant simplette , sans médire te nouvel arrivant
Oh que non ; en constatant le lieu de paroles fluettes
De remarques puériles , futiles , ou d’anodines bluettes
Perçues , chantées , crachotantes , hélées selon l’inspiration
Notant à tous adages les bruits des avions
Et de cela , être recommandée à servir à dessein
Revêt en son travail un louable entretien
Qu’on y soit entre miches , ou miettes de pain
‘ Là où tout à la chance de retarder
Nous puisons à nos bières les serments
Faits pour nos cuissons de partages ! ‘
S’entêtaient quelques uns de passages
Et bien à lui conter fleurette
Discutant bout de gras , ou y faire ses emplettes
On la caressait , la soulevait
Parfois un peu vigoureusement
Afin de lui ôter tout son précieux breuvage
Qui restait , même ici , délicat à boire
Un jour on la chargea , quand elle sentit l’Espoir
A dos de Dromadaire pour un périple
A s’enfoncer vers une zone , et la traverser
Plus sèche et plus aride , pauvre de toute vie
Ou d’un cycle humide
Elle partit se vouer à une équipe de chercheurs
‘Des Archéologues..’comme elle les nomma sans espièglerie
‘ Seront-ils utiles , s’il se faut , au moins
Je saurais les économiser , en bains de transvasement
Vers les coupelles sœurs , pour des Pierres vieilles en lavement
De toutes nous pouvons prendre soin !
‘ En effet , désirable , elle s’acclimatait
Plafonnement historique à pouvoir les bénir
Sans ni les contrarier , ni les contester
De les observer , à la suite , ressurgir
Mettant son aide pour chacune en esprit
Du fond de l’Âge de notre Galaxie
Un jour nouveau , au terme des labeurs
A force au sol compact d’une ancienne terre
D’y mâchonner ; une découverte Grandiose muée
Fut faite , et s’illumina tôt le matin des rayons rosés
Un être aussi petit , qu’un puisement sur les Casares
Déraciné de son Andin miroir
Et comme localement imprimé
De son moule qui l’avait conservé
Intact et si longtemps éteint
‘ Tiens , ça alors , me voici donc renaître ?
‘ Dit cette tête surprise à tout nouveau venu
‘Je ne suis que Carcasse , mais au départ un être ..’
Tous demeuraient livides et interloqués
De sa présence sage qui royalement se foutait
Des on-dit , des précipitations , de tous ces pâtres à nu
Et de la crainte successive de nécessités
On l’avait posée sur une couverture Bédoin
‘ Connaissant vos attentes à nous déraciner
Vous me mettrez sous le boisseau
Car il y en a de moins en moins
Ma volonté à ce cerceau ! ‘
Avait-elle encore observé , quand elle remarqua
De biais la généreuse Calebasse
Avec un teint d’Albâtre subitement frais
Et qui semblait vouloir l’aider indubitablement
‘ Bonjour , et merci de votre part , mais non , c’est très gentil ! ‘
Lui répondit-elle , dès
Qu’elle eut manifesté un moindre : ‘ Puis-je ? ‘
‘ Et nous pourrons aussi nous renvoyer de tige
A toute notre topique , en l’Utopie Humaine
Je vous fais don spatial ici de mes bontés saines
Elles sont joyeuses , mais toutes aussi prudentes des récits
Lui concéda-t-elle encore , envieuse et aguicheuse
En s’exprimant , entièrement dévouée
Dans une parité non flagorneuse
Et donc parfaite à son encontre
La Calebasse sans trépigner vint contre
Se pelota , et pleinement comprit
Toute heureuse de cet apport de considération
Dont elle bénéficia , de sa véritable attention
D’acquise comme sereine , d’imprimée , de voyageuse
Mais venant surtout de ce visage épris
Qui si intensément sincère l’avait déplacée
Sans une névrose cristallisée , sans théorie
De l’horloge qui nous eut pour un tour dévoilés
Ou d’un vaste présent émis pouvoir dorénavant
Qui nous dépêchait la discorde , et s’offrait à séant
Là où pourtant , toutes vies s’établissaient d’Apôtres
Qui comptaient bien sur tous d’éponger le médiocre
Où , ne faire de mal à personne était plaisir , et vœu
Et pour ceux de restant qui pensaient s’allier mieux
Et où , toute moralité de cette histoire enfantine
Se révélait à un vain passé , toujours à anoblir
Que nous pouvions déjà , et de la sainte Elvire
Lire , ou écrire , depuis une Fable sous bassine
Que nous vivions sereins , et quel qu’en soit l’épeautre
Nous savions bon de recevoir , ou d’acquiescer réjouis
Que , lorsqu’on s’apprécie
Tout parait simplifié
La notoriété de l’un et l’autre
N’empêche une sensibilité
M.L.