Ecrit en septembre 2023, jeu2, fable, la calebasse et la carcasse

fable

En séance chacun a proposé sur un ou plusieurs papiers un mot. Les mots désignant des choses ont été associés, au hasard par deux :

la calebasse et la carcasse

la tendresse et le lilas

le doudou et la libellule

la croquette et le karcher

le bonbon et le loup (masque ou animal)

Choisir un de ces couples pour une fable, s’achevant par une morale, comme toutes les fables

la calebasse et la carcasse

La calebasse et la carcasse

« A moi, [Calebasse], deux mots

Ôte moi d’un doute »

Es-tu gourde ou musicienne ?

Chantant à tue-tête

Tu as batifolé dans les champs

Parcouru la campagne

Rivalisant avec le rossignol

Et la nuit tombant

Aveugle, tu as atterri dans un poulailler

Et toutes ces bestioles,

Hargneuses et sans pitié

Qui ne voulaient pas y passer la nuit

Se sont ruées sur ta carcasse

Qu’elles mirent en mille morceaux

Et Baudelaire aurait pu dire :

« Et le ciel regardait La carcasse superbe

Comme une fleur s’épanouir »

Voici comment d’une calebasse

On devient une carcasse

F.G.

La carcasse et la calebasse

Une carcasse décharnée gisait dans une poubelle

Près d’une calebasse qui, arrivée la veille

Couinait sans arrêt depuis tôt le matin

Et ne se souciait guère du confort des voisins

La carcasse agacée s’adressa à la belle :

« Quand arrêteras-tu de nous casser les oreilles ?

Tu ne sers plus à rien mets toi bien çà dans la tête

Ici tu n’es plus qu’une gourde alors pourquoi faire la fête !

-Comment cela ? s’exclama la calebasse choquée

Je ne fus jamais gourde, et ne le serais jamais

Aujourd’hui quoique cassée je veux encore chanter

Ma carrière ne s’arrêtera pas là je vous le dis

Et je peux même ici enchanter vos amis

Alors que vous Carcasse vous n’avez d’autre à faire

Que vous pavaner et vous faire ronger la chair !

-Méchante Calebasse, vos propos sont blessants

Et pourquoi voulez-vous me réduire à néant ?,

-Excuse-moi Carcasse, là n’était pas mon intention

Je voulais tout simplement adoucir les tensions

Et toi tu te mets en colère et m’agresse

Alors que je voulais t’apporter l’allégresse

-Pardon chère Calebasse je dois le reconnaitre

Tu nous donnes ta joie et nous notre mal- être

C’est si inattendu dans ce monde en tristesse

Qu’une personne compatisse à notre détresse !

Alors on est souvent maladroit dans nos propos

Pardon et merci d’adoucir notre monde de chaos.

Morale

Depuis la nuit des temps,

Des palais aux bas-fonds,

Du jour où l’on apparait

A celui où l’on disparait,

Que ce soit ici ou ailleurs,

La musique adoucit les mœurs.

S. M.

la calebasse et la carcasse

Sonner creux, tout un art

murmurait doucement la carcasse

aux oreilles sensibles de la calebasse…

L’une et l’autre enchâssées

fortuitement, s’étaient trouvées

des atomes crochus

et riaient à bâtons rompus

en produisant une musique

qui amusait toute la clique

des pensionnaires du couvent.

Rats et souris loirs et gerbilles,

primesautiers et plein d’entrain

vinrent leur dire ô les filles

apprenez-nous votre refrain.

Ah répondit la calebasse

Faudrait plus d’air dans vos carcasses

Comment donc y mettre du vent?

Le loir reprit, j’ai une idée

Le soufflet de la cheminée

Bien embouché fera l’affaire

Et de gonfler jusqu’à se faire

Claquer la panse en cinq lambeaux.

Horrifiés tous ses confrères

Souris et rats, nez ras de terre

Du loir couvrent les oripeaux,

Et plus personne ne s’égaie

Moralité:

A vouloir faire comme l’autre

On risque fort de se blesser

Mieux vaut ne pas trop forcer

le naturel usé des nôtres.

S.D.

Une carcasse qui vivait dans une calebasse, un jour en eu marre.

Elle se dit : ma vie est un vrai cauchemar

Alors elle dit tout haut ma liberté j’aimerais bien prendre

La calebasse l’entendit et lui répondit

Si tu prends ta liberté, il vaudrait mieux te pendre

La carcasse demanda, pourquoi dis tu cela pardi

Cette dernière lui répondit « Ne sais tu pas les dangers qui rôde dehors ? »

Offusquée, la carcasse répliqua : tu te trompes je sais que tu as tord.

Sans écouter, déterminée, la carcasse se décida à partir

enfin libre elle était et pouvait aller partout où elle voulait

La calebasse était certaine qu’elle finirait par revenir

Elle attendit attendit mais rien ne se passait

Après de longs jours, la calebasse se dit que son amie ne reviendrait jamais

Sans elle, la calebasse se sentit alors seule et abandonnée

Elle comprit alors que l’amitié c’est bien et qu’il faut la cultiver mais

Rien ne vaut le goût de la liberté.

L.N.

La calebasse et la carcasse.

Vois-tu, disait cette vieille carcasse

D’autobus à son amie la calebasse,

On m’admirait j’étais la reine de la casse

Aussi je n’y ai pas fait de vieux os :

On m’a rachetée, retapée et remise au boulot ;

Partout je vais par monts et par vaux.

Certes, lui répartit l’ex-courgette c’est bien,

Mais songe quel fut mon destin !

Née cucurbitacée au fond d’un pauvre jardin,

Cueillie puis cuisinée pour un fastueux festin,

Au cours duquel mes talents artistiques

Furent remarqués.Je fus récurée et, séchée,

J’entamai une carrière dans la musique.

Pour preuve de ses dires elle voulut jouer un morceau

De sa composition, elle y alla allegro ma non troppo.

Emportée par la mélodie la carcasse esquissa

Quelques pas sur un air de cha cha cha…

Ce lui fut fatal : elle se rompit les deux essieux.

Déséquilibrée, la calebasse chuta sa corde basse se cassa !

Dés lors plus de musique après un tel fracas.

Moralité :

Quand la basse cale et que le car casse

Le concert cesse.

F.V

LA CALEBASSE ET LA CARCASSE

Une Calebasse juchée servait

Aux portes du Désert de réserves à rince-doigt

Des messages l’en remerciaient bien

Ils y trempaient leur plume dans le fiel

En passagers nombreux à l’évoquer au Ciel

Et elle se contentait de leur contiguïté

Hurluberlus , ou Touaregs nappés

Abandonnés de fatigues à ses pieds

D’une possibilité offerte , même à humer

Lorsque au hasard d’une blonde

Elle adossée , adorable et humble

‘ Je me vois soucieuse , et jamais asséchée

Je suis aidée , par une voie conséquente

Pour être assez régulièrement approvisionnée

Dans cette fournaise , parfois brûlante

Parfois ventée des sables Sahariens ! ‘

Méditait-elle , en ne pensant qu’en liens

Là , et c’est bien utile , lorsque l’on se lance

A un régime , qui pouvait contredire le hasard

Par un mulet portant des jarres

Remplies depuis ce profond , et salvateur abysse

Qu’était un puits posé au fond d’une Oasis

Et masqué , par au dessus , de dattiers , de joncs

Et de broussailles tournant séchées en ronds

Mais auquel on savait , avec de ta patience , l’accès

Et d’y remonter son seau oxygéné

Mais elle de ci , de là , d’un autre acabit

Qui pavanait , devait à tout égal se consacrer

‘ Est-on si bien aimé avec tant de soucis

A revivre chaque instant tel qu’une première fois

Les humains couverts sermonnant tant de Lois

D’Aventures qui permettent les cadences certaines

Au pôle de suintantes mirabelles vivaient bien les passants

Et je ne les jugerais à m’en rendre hautaine .. ‘

Se disait-elle tout de go

Restant simplette , sans médire te nouvel arrivant

Oh que non ; en constatant le lieu de paroles fluettes

De remarques puériles , futiles , ou d’anodines bluettes

Perçues , chantées , crachotantes , hélées selon l’inspiration

Notant à tous adages les bruits des avions

Et de cela , être recommandée à servir à dessein

Revêt en son travail un louable entretien

Qu’on y soit entre miches , ou miettes de pain

‘ Là où tout à la chance de retarder

Nous puisons à nos bières les serments

Faits pour nos cuissons de partages ! ‘

S’entêtaient quelques uns de passages

Et bien à lui conter fleurette

Discutant bout de gras , ou y faire ses emplettes

On la caressait , la soulevait

Parfois un peu vigoureusement

Afin de lui ôter tout son précieux breuvage

Qui restait , même ici , délicat à boire

Un jour on la chargea , quand elle sentit l’Espoir

A dos de Dromadaire pour un périple

A s’enfoncer vers une zone , et la traverser

Plus sèche et plus aride , pauvre de toute vie

Ou d’un cycle humide

Elle partit se vouer à une équipe de chercheurs

‘Des Archéologues..’comme elle les nomma sans espièglerie

‘ Seront-ils utiles , s’il se faut , au moins

Je saurais les économiser , en bains de transvasement

Vers les coupelles sœurs , pour des Pierres vieilles en lavement

De toutes nous pouvons prendre soin !

‘ En effet , désirable , elle s’acclimatait

Plafonnement historique à pouvoir les bénir

Sans ni les contrarier , ni les contester

De les observer , à la suite , ressurgir

Mettant son aide pour chacune en esprit

Du fond de l’Âge de notre Galaxie

Un jour nouveau , au terme des labeurs

A force au sol compact d’une ancienne terre

D’y mâchonner ; une découverte Grandiose muée

Fut faite , et s’illumina tôt le matin des rayons rosés

Un être aussi petit , qu’un puisement sur les Casares

Déraciné de son Andin miroir

Et comme localement imprimé

De son moule qui l’avait conservé

Intact et si longtemps éteint

‘ Tiens , ça alors , me voici donc renaître ?

‘ Dit cette tête surprise à tout nouveau venu

‘Je ne suis que Carcasse , mais au départ un être ..’

Tous demeuraient livides et interloqués

De sa présence sage qui royalement se foutait

Des on-dit , des précipitations , de tous ces pâtres à nu

Et de la crainte successive de nécessités

On l’avait posée sur une couverture Bédoin

‘ Connaissant vos attentes à nous déraciner

Vous me mettrez sous le boisseau

Car il y en a de moins en moins

Ma volonté à ce cerceau ! ‘

Avait-elle encore observé , quand elle remarqua

De biais la généreuse Calebasse

Avec un teint d’Albâtre subitement frais

Et qui semblait vouloir l’aider indubitablement

‘ Bonjour , et merci de votre part , mais non , c’est très gentil ! ‘

Lui répondit-elle , dès

Qu’elle eut manifesté un moindre : ‘ Puis-je ? ‘

‘ Et nous pourrons aussi nous renvoyer de tige

A toute notre topique , en l’Utopie Humaine

Je vous fais don spatial ici de mes bontés saines

Elles sont joyeuses , mais toutes aussi prudentes des récits

Lui concéda-t-elle encore , envieuse et aguicheuse

En s’exprimant , entièrement dévouée

Dans une parité non flagorneuse

Et donc parfaite à son encontre

La Calebasse sans trépigner vint contre

Se pelota , et pleinement comprit

Toute heureuse de cet apport de considération

Dont elle bénéficia , de sa véritable attention

D’acquise comme sereine , d’imprimée , de voyageuse

Mais venant surtout de ce visage épris

Qui si intensément sincère l’avait déplacée

Sans une névrose cristallisée , sans théorie

De l’horloge qui nous eut pour un tour dévoilés

Ou d’un vaste présent émis pouvoir dorénavant

Qui nous dépêchait la discorde , et s’offrait à séant

Là où pourtant , toutes vies s’établissaient d’Apôtres

Qui comptaient bien sur tous d’éponger le médiocre

Où , ne faire de mal à personne était plaisir , et vœu

Et pour ceux de restant qui pensaient s’allier mieux

Et où , toute moralité de cette histoire enfantine

Se révélait à un vain passé , toujours à anoblir

Que nous pouvions déjà , et de la sainte Elvire

Lire , ou écrire , depuis une Fable sous bassine

Que nous vivions sereins , et quel qu’en soit l’épeautre

Nous savions bon de recevoir , ou d’acquiescer réjouis

Que , lorsqu’on s’apprécie

Tout parait simplifié

La notoriété de l’un et l’autre

N’empêche une sensibilité

M.L.

Ecrit en avril 2023, jeu 2 dispute

Jeu 2 : dispute

Il s’agit d’écrire le dialogue d’un conflit se terminant une des phrases suivantes :

Je retourne chez ma mère.

– A ton âge je ne sortais pas le soir.

– Maintenant réglez votre addition ou j’appelle la police.

– Je ne remettrai jamais les pieds dans votre magasin.

Pour corser la chose, chacun des interlocuteurs a un défaut ou un tic de langage

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La scène se déroule dans un magasin d’électroménager TV hifi literie.

Une jeune femme va se marier et vient faire sa liste de mariage, elle zozote .

Le vendeur lui a un gros problème de dyslexie et après chaque erreur de langage il émet une forme de soupir notifié- dans le texte par le signe ****

– Bonzour Monzieur, ze vais me marier et ze voudrais voir tous vos zappareils mais zurtout vos mazines à laver et vos télévizions.

– Oh bien sûr Madonzelle ****Demelle**** euh euh ,Madame je’ suis là pour çà mais tout d’abord permettez moi de vous faciliter ****féliter**** euh euh vous dire bravo car le ramiage****le variage****le**** garage****bref l’union c’est beau.

Moi-même j’ai été afoureux mou ****pardon ! amoureux fou dans le sapé****le rapé****le café****le euh euh, le présent.

Excusez-moi mais j’ai des disculpés d’équation****des félicités d’électrocution****

Euh, euh …..J’ai du mal à parler correctement.

– Z’est pas grave il y a des défauts zez tout le monde ! Qu’est ze que vous zavez à me proposer dans votre magasin

_-Eh bien , vous avez de la chance, en ce moment nous avons des portavions ****des portions****des morpions****rrr ..euh..des SOLDES sur nos maniches à laver le singe****

– Zé bien Zé bien l’interrompit la jeune fille z’ai compris mais ze voudrais voir vos téléviseurs grand écran.

– Mais bien sûr répondit le vendeur, nous avons un grand nombre de lévitations en couleur, toutes équipées avec la cale****, la cane **** Suez quoi !et plus ! et ce mois ci vos tétons sont garantis 5 ans ****pardon nous mettons une garantie exceptionnelle de 5 ans ce mois-ci.

– Zuper, z’en prends note……ze voudrais voir auzzi vos plaques à induction.

-Par ici Madoiselle, nous avons un large choix de plaques urinaires toutes conçues pour une bonne pénétration de l’élément pendant la succion ****pardon !je suis confus , je voulais dire « Pour la bonne induction des aliments pendant la cuisson ».

-Ze pense que vous vous zoutez de ma gueule !!!…za zuffit…Ze ne remettrai jamais les pieds dans votre magazin.

S.M.

-Charles, il faut qu’on parle !

-Oui ?

-Charles, ça ne peut plus continuer ainsi. On va pas passer notre vie dans ce trou normand au milieu de ces paysans obtus et illettrés.

– Mais enfin Emma, j’ai une bonne situation, je suis médecin et…

-Médecin ! Ah oui ? Tu parles ! Officier de santé seulement. Et pas des plus brillants avec9A, je n’aurai pas la cruauté de te rappeler comment tu as bien redressé le pied bot de ce pauvre Hippolyte qui est maintenant unijambiste…

Mais Emma, j’ai toujours fait ce que tu voulais c’est toi qui as voulu qu’on déménage de Toste pour Yonville car tu t’ennuyais là-bas. Nous avons de bons amis ici maintenant : Homais le pharmacien, ce brave Bournisi en notre bon curé…

-Que des imbéciles incultes !

-Et le bal de la Vaubyessard où tu t’es tant amusée et dansé avec M.Rodolphe ? Et tes escapades à Rouen pour tes leçons de piano?Et notre petite Berthe ?

Décidément tu ne comprends rien à rien mon pauvre Charles . Cette discussion réveille ma sempiternelle migraine. Donne-moi 3000 francs que j’aille à la pharmacie acheter de l’arse… euh du doliprane et si tu ne veux rien entendre je retourne chez ma mère !

-Ta mère ? Mais tu sais bien qu’elle est morte depuis longtemps la pauvre femme !

-Et alors ? Je vais à la pharmacie et après je retourne chez ma mère !

F.V.

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Lu en Octobre 2021: thème « Femme de »:La dame couchée (2021), Sandra Vanbremeersch

La dame couchée (2021), Sandra Vanbremeersch

S’inspirant librement de l’expérience vécue par l’autrice, ce récit relate le quotidien sur plusieurs années, d’une jeune femme qui accompagna en tant que dame de compagnie, la fin de vie de la veuve d’un célèbre écrivain. Celle-ci nommée Lucette Destouches n’est autre que la 2ème épouse de Louis-Ferdinand Céline.

A travers de nombreuses descriptions parfois anodines, on nous dépeint une femme acariâtre, aigrie et qui présente une sénilité mentale avancée. Une grande importance est apportée à de petits détails sur le cadre de vie, aux objets, à la nourriture et aux animaux vivants ou morts qui peuplent cette bien triste maison de Meudon. On y découvre le déroulement de ses journées ponctuées de visites d’amis mais aussi d’angoisses. La mythique demeure perd peu à peu de sa splendeur tout comme sa propriétaire.

La vieille femme dormait « Parfois 20 heures sur 24, mais c’était le secret de sa longévité. Elle était si sereine, si tranquille, si paisible quand elle dormait. Elle ne subissait plus les angoisses de la vie. »

On y découvre aussi une femme touchante qui a dédié sa vie à la danse et qui malgré la célébrité de son mari aurait voulu exister par elle-même1. La dame couchée est le premier roman de Sandra Vanbremeersch. Il nous permet donc de plonger au plus près des dernières années de Lucette Destouches en insistant sur le délabrement d’une femme mais aussi de sa maison. Ainsi, ce texte met l’accent sur le thème du grand-âge, qui nous est ici décrit au jour le jour. Une écriture minutieuse, réfléchie et élégante à ne pas rater.

Lu en septembre 2021; thème: Rencontres : Marc ROGER, Camille et le vieux libraire

Marc ROGER, Grégoire et le vieux libraire (2019)

Grégoire et le vieux libraire le premier roman de Marc Roger.

C’est l’histoire d’une rencontre entre deux êtres que tout oppose. Il y a d’abord Grégoire, 18 ans, peu doué à l’école, devenu agent de service hospitalier dans une maison de retraite malgré lui. Et il y a Monsieur Picquier, ancien libraire ayant 3000 livres dans sa petite chambre, atteint de la maladie de Parkinson et d’un glaucome aux yeux, ce qui l’empêche de les lire. Le vieux monsieur ne peut plus ni tenir un livre, ni distinguer les mots sur les pages. Grégoire fuit cet objet, qui lui rappelle sa médiocrité à l’école.

Mais le miracle va se produire. Monsieur Picquier va demander à Grégoire de lui lire des histoires. Au début il les sélectionne à dessein, sachant ce qui va lui plaire. Puis il l’ouvre à des lectures vers lesquelles il ne serait jamais allé. Et le jeune garçon va y prendre goût et mieux, va faire preuve d’un réel talent de lecture à voix haute. Petit à petit, les résidents de la maison de retraite vont se l’arracher. Tous l’adorent, tandis que les collègues de Grégoire voient cela d’un mauvais œil.

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Ecrit pour Septembre 2021: jeu 2 conversation téléphonique

Jeu 2 Interlocuteur inattendu

Inventez une conversation téléphonique dans laquelle vous, ou votre interlocuteur /interlocutrice êtes pris pour un/une autre et les confusions qui s’en suivent.

Allo Olga ?

Ah c’est pas mal Olga, mais je suis Edgar

Olga ?

Non Edgar, Olga n’est pas ici

Oh pardon, j’entends mal avec ce téléphone, il coupe un mot sur deux. Seriez-vous un amid’Olga ou son compagnon ? Cela fait très longtemps que nous nous sommes perdues de vue et par chance j’ai retrouvé son numéro dans un vieux calepin que j’avais égaré…

J’entends bien madame, mais ce numéro est le mien et il n’y a jamais eu d’Olga sous mon toit, vous faites erreur

Oh ça alors, excusez-moi, je suis déçue, ça veut dire que je ne vais pas pouvoir la retrouver….Par hasard, elle faisait du théâtre et adorait les cours de danse de salon… Elle est peut-être encore à Niort, c’est une grande brune aux yeux verts à Niort, ça ne vous dit rien ?

Ben non, je ne peux rien pour vous, j’aimerais bien aller promener mon chien qui s’impatiente…

Oh pardon, pardon, je raccroche, excusez-moi mais si par hasard vous voyiez une piste, ayez l’amabilité de me rappeler…vous avez mon numéro affiché…

C’est ça !!!

Ils raccrochent ensemble, confusion et agacement….

S.D.

– Bonjour,

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Juin 2021 coups de cœur :Valérie Perrin, les oubliés du dimanche

Valérie PERRIN, Les Oubliés du dimanche (2015)

Valérie Perrin est née et a grandi en 1967 à Gueugnon (Bourgogne). Petite, elle n’aimait pas l’école et a abandonné le lycée en première, se rendant à Paris où elle vivra de petits boulots. Plus tard elle fondera une famille et partira s’installer à Trouville-sur-mer. En 2006, elle a fait la rencontre du réalisateur Claude Lelouch. C’est alors une véritable opportunité pour sa carrière : elle va devenir photographe de plateau et scénariste. Valérie Perrin a écrit à ce jour 3 romans et 1 nouvelle. Les Oubliés du dimanche est donc son premier roman.

L’héroïne principale, Justine Neige, a 21 ans vit avec ses grands-parents suite à un tragique accident qui a coûté la vie à ses parents alors qu’elle était enfant. L’intrigue se situe dans un EHPAD, « Les Hortensias », où Justine travaille en tant qu’aide-soignante. Elle adore son métier et se lie particulièrement à Hélène, une résidente dont l’histoire la touche beaucoup. Hélène lui raconte les événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale et ce qui est arrivé à son mari, tandis que Justine s’ouvre à la vieille dame en lui racontant l’accident de ses parents, sujet tabou avec ses grands-parents, ainsi que ses amours et ses aventures de jeune femme.

Le titre du roman fait écho à ces trop nombreux résidents en attente vaine d’une visite de leurs proches. C’est l’un des autres axes abordés par l’auteure, au travers d’une enquête autour d’un corbeau qui déplore la situation de ces laissés pour compte…

Ce livre est une ode à la douceur et à la délicatesse. Elle évoque avec poésie la transmission entre générations et les liens qui se tissent petit à petit entre elles.

jeux d’écriture juin 2021: textes chauds textes froids 3

Jeu 1 texte « chaud » ou texte « froid »

Voici un texte descriptif « neutre ». Vous le transformerez en texte chaud ou en texte froid

J’ai le teint brun, mais assez uni; le front élevé et d’une raisonnable grandeur; les yeux noirs, petits et enfoncés, et les sourcils noirs et épais, mais bien tournés. Je serais fort empêché de dire de quelle sorte j’ai le nez fait, car il n’est ni camus, ni aquilin, ni gros, ni pointu (…)29 avr. 2015 ( site Momes.net)

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J’ai le teint trop brun, mais assez peu uni, le front très exagérément élevé et d’une raisonnable grandeur (et encore…), les yeux méchamment noirs, petits et profondément enfoncés, et les sourcils aussi noirs que des corbeaux et épais, mais pas bien tournés. Je serais hélas fort empêché de dire de quelle sorte j’ai le nez fait, car il n’est ni camus, ni aquilin, ni gros, ni pointu… Je ne ressemble à rien :

(Je suis moche.)

J’ai le teint d’un brun délicat, mais assez clair, uni ; le front élevé et d’une raisonnable grandeur, signes d’intelligence, les yeux noirs pétillants de malice, petits et jolis, légèrement enfoncés, et les sourcils noirs, bien dessinés et épais juste comme il faut, mais bien tournés. Je serais fort empêché de dire de quelle sorte j’ai le nez fait, car il n’est ni camus, ni aquilin, ni gros, ni pointu. Il est maintenant parfait ; heureusement car il m’a coûté une fortune. (Mon miroir me le dit tous les jours, je suis beau.)

DDou

Confinement 2 jeu hebdomadaire 3 -16 11 2020 – D’une photo à l’autre 4


1 Texte:

Jude, fille de bonne famille, s’est enfuie de son collège privée catholique avec son professeur de lettres classiques, Stefan, qui lui a fait découvrir Catulle le poète latin pour lequel il a une véritable passion qu’elle partage avec lui maintenant.

Leur fuite effrénée les a menés jusqu’au fin fond du far west dans une petite ville appelée New-Chambeaudie car elle a été fondée par un groupe de quakers ultra religieux originaires du sud ouest de la France.

Là, Jude retrouve une copine de classe : Barbara Love, qui, en fait, tient le lupanar du coin : elle propose à Jude, sans ressources, de travailler pour elle ce que cette dernière accepte bien évidemment (puisqu’elle est sans ressources et que Stéfan aussi : ses tentatives pour donner des cours particuliers de latin grec n’ont eu aucun succès). On la voit dans ce plan (Photo 4)faisant de la retape dans la rue mais sans succès. Il faut dire que les quakers ne vont jamais avec les prostituées : leur pratique religieuse le leur interdit (et surtout il y a le groupe de femens des baptistes du 7ème jour (secte religieuse concurrente qui ne tremble pas face au Démon) qui leur fait la honte chaque fois que l’un d’eux se risque à braver l’interdit). L’étude de marché qu’avait commanditée Barbara avait oublié de prendre en compte cet aspect des choses. Du coup elle se retrouve en liquidation judiciaire et ses employées initient un mouvement social pour exiger le paiement de leurs arriérés de salaire ainsi qu’une substantielle prime de licenciement.(Photo5)Il faudra aller aux prudhommes mais elles obtiennent satisfaction. Jude et Stefan font une formation en œnologie et avec leur pécule ouvrent une boutique de vins de messe et eaux bénites à New-Chambeaudie qui marche du feu de Dieu comme on peut le voir sur la photo 6.

2-JEU

Une lecture attentive et subliminale du texte précédent doit te permettre de retrouver le nom du poète récemment disparu auteur du poème suivant ainsi que le titre du recueil où il figure :

graduel

mon enfant,

fais le signe de croix

peigne tes cheveux

coupe tes ongles

ne fends pas le pain

fuis les femmes

(songe à ta mère)

fuis l’ivresse

(songe à ton oncle)

essuie bien tes pieds

appâte les oiseaux

dédaigne les fleurs

ne ris pas à table

ne joue qu’au cerceau

n’apprends rien

attends le soir

attends le pire

remercie le Vide

FV

jeu de confinement 28 Une photo souvenir de plus

Regarde Thérèse, cette photo, tu te souviens ? 
Comment ne pas s’en souvenir ? Nos premières vacances, nos premiers congés payés, notre premier camping !
 Août 1936, c’est Bébert qui prenait la photo !
– Oui, quelle année ! On les avait bien gagnés ces jours de liberté, on s’était bien battus.
Tu te souviens, la grève générale, l’occupation de l’usine, le bloquage des machines, quelle fête ! 
Ah, on ne s’était pas ennuyés avec Julot qui jouait de l’accordéon dans la cour et tout le monde qui dansait
 les parties de cartes interminables, la soupe collective et tous ces slogans et ces chansons qu’on créait pour enquiquiner les patrons
Et on avait obtenu satisfaction, comme quoi on avait bien fait de ne pas flancher !
– Tu te souviens quand on avait planté les tentes le premier soir, un peu au hasard dans un pré parce qu’il faisait déjà nuit quand on s’était arrêtés.
 Ah, on s’était vite endormis, on avait tellement pédalé ! 
Et le matin, quand on s’est réveillés, on sentait comme une présence près de nous.
– Ça, pour sentir, on sentait, puissante qu’elle était, l’odeur !
– On n’osait pas sortir de la tente
– Oui et quand enfin on a osé remonter la fermeture éclair, on a tous éclaté de rire 
en voyant les moutons agglutinés sur nos toiles de tentes,
 ha ha, on leur avait sans doute fauché leur emplacement !
– Que de bons souvenirs, ces premières vacances tous ensemble…
– Oui, c’était la première fois qu’on voyait la mer !
 
J.B

jeu d’écriture par temps de confinement 28 03 2020- 6- exercices de style

28 03 2020

jeu d’écriture en période de confinement – 6 –


Exercices de style

inspiré de R Queneau

Au départ un texte tiré de « Nouvelle en trois lignes » de Félix Fénéon ( dépêches écrites en 1906 par ce journaliste qui était aussi critique d’art) :

« On couronnait les écoliers de Niort. Le lustre tomba, et les lauriers de trois d’entre eux se teignirent d’un peu de sang »

Vous allez développer cette histoire en choisissant parmi les 10 styles suivants ( Queneau en a écrit 99) :

– litotes ( dire moins pour laisser entendre davantage)

– métaphores ( accumulation d’images)

– surprise

– hésitation

– précision

– alexandrins

– anglicismes

– interrogatoire

– négativité

– partial

 


surprise

Fallait-il que ce jour béni soit funeste ? Comment imaginer transformer le laurier en bois de sapin ? Quel émoi face à la chute ! Quoi, un lustre achevé et c’est cinq, non, trois seulement, de ces têtes blondes qui furent estoquées ! Que faire de toute cette humeur si ce n’est… prions !

MS

métaphores

Les cueilleurs de savoir issus du berceau de l’herbe des anges recevaient leur auréole. L’oiseau de lumière voleta plus ou moins légèrement jusqu’au sol, effleurant au passage trois des auréoles vertes qui rougirent.

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