31 mars 2020
Jeu d’écriture par temps de confinement – 9 – texte borné
Voici 4 phrases. l’une que vous choisirez commencera votre texte, l’autre que vous choisirez aussi le finira
- Il semblait venir de très loin car il portait sur tout le corps de fortes traces d’aventures
Albert Cossery , les fainéants dans la vallée fertile
- En ce temps là,(…) le monde n’était ni meilleur, ni pire qu’aujourd’hui, il était seulement différent. Emmanuel Dongala, le feu des origines
- Je préférerais pas , Melville, Bartleby
- Le jour où al Terre ne comptera plus qu’un homme, ce sera un douanier. Albert Londres, Terre d’ébène
Le jour où la Terre ne comptera plus
qu’un homme, ce sera un douanier
se taire était-il une solution
se terrer non plus
la phrase sonnait comme un tocsin
sans son un tic sans ton
de ce qui dédouane tout silence
quand il faudrait le cri
le cruel décompte
à jour
autant que se faire peu
devenir insignifiant
se faire ombre
à l’arrêt à l’affût
avant tout si loin
tertre à franchir
inventaire
lignifié
tendu vers cette fin
Je préférerais pas
MS
Il semblait venir de très loin car il portait sur tout le corps de fortes traces d’aventures : du rouge à l’âme et des bleus aux joues ; un cœur en bataille et les cheveux sur la main ; une peau au beurre noir et un œil tanné . En ce temps-là (..) le monde n’était ni meilleur ni pire qu’aujourd’hui , il était seulement différent .
HG
Il semblait venir de très loin car il portait sur tout le corps de fortes traces d’aventures.
Albert Cossery , Les fainéants dans la vallée fertile
Ce matin là, il descendait d’un pas vif l’échelle de coupée d’un navire qui venait d’arriver à quai. Eden était son prénom ; cela évoquait évidemment le jardin du même nom mais son physique éloignait rapidement cette idée.
Il était comment dire, cabossé par les coups reçus lors d’innombrables rixes, dans les bouges des ports. Nez cassé, arcades sourcilières portant maintes cicatrices.
Son torse musclé mais couturé témoignait également d’une vie mouvementée.
Son goût pour l’alcool ne se voyait pas encore trop car il avait à peine trente ans.
Il avait parcouru presque toutes les mers du monde sur de vieux rafiots, paquebots ou porte-containers. Il baragouinait un grand nombre de langues ce qui lui permettait de se sortir de situations difficiles car Eden avait une idée élastique et personnelle de la légalité. Cela lui avait occasionné quelques séjours dans des geôles au confort souvent sommaire. Peu lui importait car il aimait pardessus tout se jouer des frontières sur terre et sur mer.
Le trafic était pour lui une passion et se jouer des douaniers une deuxième nature. Il y avait acquis une réputation internationale de contrebandier qui le flattait mais le mettait aussi en danger. Sa photo était placardée dans plus d’un bureau.
Aussi se disait-il souvent
Le jour où la Terre ne comptera plus qu’un homme, ce sera un douanier. Albert Londres, Terre d’ébène
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