Richard Wagamese, Jeu blanc (2012)
Richard Wagamese est né en 1955 dans le nord-ouest de l’Ontario et est mort en 2017à Kamloops, en Colombie-Britannique. Ses œuvres abordent les questions relatives aux identités et aux cultures autochtones.
Jeu blanc, écrit en 2012, a été récompensé par le Burt Award for First Nations, Métis and Inuit Literature. À notre échelle départementale, il vient d’obtenir le Prix Étranges Lectures (proposé par la Bibliothèque départementale de Prêt de Périgueux).
Saul Indian Horse a grandi sur les rives de la rivière Winnipeg, au sein de sa famille, bercé par les légendes de son peuple Ojibwé et entouré par cette nature belle et sauvage du Nord de l’Ontario (province Canadienne).
Lorsqu’il a 8 ans, il est un jour arraché à sa famille par le peuple Blanc. Sa grand-mère, avec laquelle il avait une relation fusionnelle, va mourir sous ses yeux dans la neige. Il est fait prisonnier dans un pensionnat catholique, où le but de ses détenteurs est d’effacer ses origines amérindiennes.
Il trouve son salut dans la pratique du hockey sur glace, sport dans lequel il va exceller. Il va plus tard être repéré par un recruteur, ce qui lui permettra d’échapper à l’enfer du pensionnat. Mais c’est sans compter le racisme ambiant des années 70, où trouver sa place dans une équipe de joueurs Blancs, au sein d’un Jeu Blanc (en référence au titre du livre) n’est pas chose aisée. Saul Indian Horse va devoir se battre pour exister, va devoir se battre pour affronter ses démons et les violences refoulées au fond de lui. Celles subies suite à la perte des siens, mais également celles subies au sein du pensionnat, où même les personnes bienveillantes avec lui se révèlent être de la pire espèce…
Même s’il n’a pas vécu toutes ces horreurs étant enfant, Richard Wagamese a été témoin de la destruction d’un peuple et d’une culture. Son style d’écriture est simple et efficace, ce qui en fait un roman bouleversant.