A écrire pour Mars 2023

A

TELIER D’ECRITURE ALT

vendredi24Mars2023

Centre Culturel Terrasson  20h15

Feuilleton nouveau : Un village très ordinaire ?

L’idée de D.Dou a été retenue : le village le plus moche de France

Chataignac ? Vous connaissez ? Non, bien sûr que non.

C’est bien parce que ce village n’est pas du tout connu que son conseil municipal a décidé de participer au Concours du Village le plus moche de France.

Résumé : tout concourt à rendre ce village inhospitalier, ses rues sombres , ses maisons délabrées, son absence d’entretien, son café vieillot et pas très propre. Pour parfaire le tableau, une conseillère municipale a proposé l’installation de la déchetterie en plein centre. Le village est sélectionné et s’apprête à fêter l’évènement quand une entreprise de sabotage vient ruiner les espoirs : en trois nuits, la mairie est repeinte, les rues nettoyées , les plate-bandes replantées et le stade défriché. Il faut résister grâce aux propositions des villageois et mener l’enquête. Celle-ci conduit aux maires de deux villages voisins jaloux du projet, d’autant qu’ils n’ont rien à envier à Chataignac quant à la mocheté des lieux . Les négociations aboutissent à une candidature collective. Une première réunion a lieu pour mettre en place une politique commune : le premier souci est d’identifier précisément l’initiateur et l’auteur des travaux de ravalement inopinés de Chataignac . Luvina sème le doute en évoquant la possibilité d’une « trahison » interne.En quelques mois le laisser-aller a repris ses droits et les tentatives scandaleuses d’embellissement du village ont été effacées, ce que peut constater une équipe de tournage qui vient en repérage. Tout ceci a bien perturbé Lulu le Maire, mais il n’est pas au bout de ses tourments .Il apprend par le Maire de Cépignac que c’est sa propre fille (alliée à son petit copain qui n’est autre que le fils du maire de Cépignac ) qui l’a trahi car elle n’accepte pas l’auto-dévalorisation qui a poussé son père à inscrire son village à ce concours.

Chapitre 7


jeu 1 Collage:

Voici dix phrases d’auteurs. Coupez les en deux ou trois sections. Construisez une histoire avec des fragments de textes choisis et en réduisant au maximum l’apport extérieur:

– Le baron, en face, était flanqué du maire et de sa femme, maigre campagnarde déjà vieille qui adressait de tous côtés une multitude de petits saluts (G. Maupassant, Une vie)

– Fixes, lumineux et rigides, ces yeux finissaient par épouvanter (H. de Balzac, une ténébreuse affaire)

Ce personnage eut fait bonne figure sur un support de pendule, car le cadran se fût naturellement placé sur sa face et le balancier aurait oscillé à son aise sur sa poitrine (J. Verne, Maître Zacharie)

– Il portait un vieux pardessus fripé, en faux poil de chameau,à martingale, aux poches bourrées de papiers, de revues et d’enveloppes crasseuses sur le dos desquelles il écrivait. (F.Carco, L’homme de Minuit)

– L’après-midi même, elle arrivait d’une marche alerte, nullement gênée par sa longue robe noire, le dos ployé sous une châle de même pesante tristesse, mais elle, fraîche, telle une jeune fille seulement vêtue de mousseline légère ( C. Seignole)

– Je me trouvais en une compagnie où je voyais un homme bien content de lui ( Montesquieu, les lettres Persanes)

Moi, j’ai passionnément désiré d’être aimé d’une femme mélancolique, maigre et actrice ( Stendhal, écrits minimes)

– Il s’arrêta devant le miroir central, et de tout près, les yeux dans les yeux, contempla son visage ( T. Mann)

– Il faisait jour, j’étais à deux pas d’une charmante personne et nulle pensée sinistre n’avait part à l’émotion que j’éprouvais (P. Mérimée, il vicolo di la siniora Lucrezia)

-Je suis parti clair et léger,

le corps enveloppé de vent et de lumière (E. Verhaeren)

Jeu 2 L île imaginaire

Vous débarquez , au choix,sur :

– l’île sous la mer

– l’île volante

– l’île double

– l’île des vieillards

– l’île des femmes

– l’île qui tourne le dos à la mer

Vous nous la faites découvrir

Jeu 3 au bonheur des listes

Celle des vieux habits qui m’envahissent, les miens, ceux des autres, avec les souvenirs qui s’y rattachent

Ecrit en février 2023, jeu 3, dans la peau d’un autre

0Jeu 3 dans la peau d’un autre

Décrire un humain à hauteur de fourmi, d’araignée , de fleur ou bien d’arbre

A hauteur de fourmi...

Le sol tremble, un truc monstrueux avance, ça fait un bruit d’enfer, un dôme de cuir brun, sa chaussure de marche pied gauche et l’autre au pied droit propulsent le géant tout habillé d’un jean et d’un blouson de cuir…Il sifflote, une herbe entre les dents , ce doit être sa tête là haut, coiffée d’un bonnet de laine sombre…Garez-vous c’est un écraseur! Danger il vient vers nous, toutes aux abris, pourvu qu’il n’explose pas notre fourmilière d’un coup de pied, tenez-vous au fond, soutenez les galeries pleines d’œufs!

S.D.

pour l’étourdie de service : à hauteur de chat

Une ombre vient occulter le soleil qui chauffe délicieusement ma croupe . Elle a été précédée d’un bruit sourd et répétitif qui m’a mise en alerte. Une masse noire couronnée de rouge, presque aussi grosse que moi me frôle dangereusement. Au dessus, des piquets géants et un ballon qui se promène autour en larges vagues qui assombrissent mon espace. L’ombre s’élargit et une main démesurée aux allures de pieuvre s’approche de moi. Je bande mes muscles et m’aplatis au sol pour échapper à son emprise. A l’odeur, j’ai bien reconnu ma maîtresse , la plupart du temps inoffensive, même s’il lui est arrivé de m’écraser sauvagement la queue. Quand elle est déployée, elle m’inquiète même si je l’accompagne maintenant pour qu’elle remplisse ma gamelle de croquettes fraîches. Ça me contrarie profondément d’avoir à mendier ma nourriture, mais elle ne laisse pas de paquets à ma libre-discrétion et chasser est beaucoup trop fatiguant. Je préfère ma maîtresse assise, ou même couchée. Alors ses proportions deviennent tolérables , son visage est à hauteur de ma truffe ; c’est moi qui décide, j’occupe ses genoux, son ventre, j’écarte son livre, je sollicite la caresse de la main géante mais douce… Malgré tout, je reste vigilant ; le moindre geste brusque me met en alerte, un changement de position peut menacer mon espace vital. Je suis prêt à bondir.

DDor

Dans l’écorce d’un autre : un chêne

La petite fille a trouvé mon fruit, qui avait commencé à germer et à faire fleurir de jolies petites feuilles vertes, dans la pente de la propriété de sa famille. C’était en Mai 2000, elle allait faire 7 ans le mois d’après. Sa grand-mère était avec elle, et l’a aidée, armée d’un pic, à faire un trou dans la terre un peu sablonneuse. La petite fille m’a déposé dans le trou, avec toutes les précautions dont elle était capable. Elle devait faire 1m20 de plus que moi et me contemplait de toute sa hauteur, mais je n’avais pas peur. Sa grand-mère est allée remplir l’arrosoir au jardin, puis l’a tendu à la petite. Elle m’a arrosé pour la première fois. Par la suite, je l’ai vue inquiète. Elle m’a parlé. Les chiens de sa famille l’inquiétaient : ils avaient la mauvaise habitude de faire des trous dans la terre pour débusquer des taupes… Ils risquaient de me déterrer, je risquais de mourir, sans racines ancrées dans la terre. Elle a eu une idée : installer un grillage tout autour de moi, bien enterré dans la terre lui aussi. Et j’ai grandi. La petite fille est devenue une adolescente, sa grand-mère vieillissait, mais elle était chargée de venir prendre soin de moi pendant l’école. Le 1er mai est devenu mon anniversaire : ainsi, la jeune fille serait toujours là pour venir me rendre visite et célébrer notre rencontre. Le mois d’après, elle venait et à mon tour je lui souhaitais, à ma manière, son anniversaire. Cela a duré des années. Je grandissais à vue d’œil. Le plus beau moment a été celui où j’ai atteint sa taille. J’ai vu la fierté dans ses yeux, et la joie de me voir m’épanouir à l’endroit où elle avait choisi de me planter : notre endroit, qui surplombait la campagne Landaise, les champs de maïs et les forêts en contrebas. Chaque année, mon tronc s’épaississait, je prenais encore plus racine. Elle a pris l’habitude de m’enserrer dans ses bras pour constater les centimètres gagnés dans le temps. Jusqu’au jour où ses doigts n’ont plus pu se rejoindre : j’étais devenu trop gros pour ses petits bras. Ca ne l’empêchait pas de venir se blottir contre mon écorce, j’étais devenu son refuge, elle était mon repère. Elle est devenue une jeune femme, elle venait toujours me confier ses secrets, moins souvent mais notre lien était toujours là. Mes branches lui ont ensuite apporté de l’ombre, je la dominais de toute ma hauteur mais toujours dans une extrême bienveillance. Sa grand-mère s’émouvait de ce tel lien, et elles ont souvent parlé de moi, de mon évolution et de ma vigueur. Un jour, j’ai produit mes premiers glands. Toutes les deux en ont ramassé et se sont regardées : j’étais devenu un adulte à mon tour, elles avaient accompli leur mission. Je les en remercie encore aujourd’hui.

L.D.

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Ecrit en février 2023, jeu 2, amplification

Jeu 2 : Amplification

-Voici un quatrain de Verhaeren (les heures du soir) :

Dès ce matin, par mes grand’routes coutumières

Qui traversent champs et vergers,

Je suis parti clair et léger,

le corps enveloppé de vent et de lumière

Écrire quatre quatrains composés de trois premiers vers inventé, le quatrième étant un vers du poème de Verhaeren. On respecte l’ordre du poème.

La consigne a été diversement interprétée

Dans la forêt clairsemée, entre les arbres délaissés

Biches aux abois s’égaraient.

Sautant les troncs enchevêtrés ,elles aboyèrent

Dès ce matin, par mes grand’routes coutumières .

Leur pelage ocre écumait de sueur

Leurs yeux affolés criaient la terreur,

Exposées par les dangers

qui traversent champs et vergers .

Mais une brume s ‘est levée,

Silencieuse,étendue et ouatée.

Ce rideau blanc les a cachées,

Je suis parti clair et léger .

J’ai rejoint les bois et les orées

Tâtonnant dans cet air embrumé

L’esprit guilleret, mes pas frôlant la terre

Le corps enveloppé de vent et de lumière.

H.G.T

– Je pars dans l’aube et la brume,

– Sans un regret, sans un regard

– Vers le village endormi

Dès ce matin par mes grand’routes coutumières

– Je quitte mon enfance

– Et cherche le fol espoir

– Le long des haies et des ruisseaux,

Qui traversent champs et vergers

– C’est ainsi que ma besace sur le dos,

– Mon bâton rythmant mes pas,

– Le nez en l’air, le pas vif,

– Saluant les fleurs des talus,

Je suis parti clair et léger

– Rêvant aventures et conquêtes,

– Amours et belles retrouvailles,

– la tête emplie de rêves,

Le corps enveloppé de vent et de lumière

Ddou

Toute la nuit la toux joua la chambrière
Cinglant mes parois pulmonaires
m’empêchant d’aller prendre l’air
Dès ce matin, par mes grands-routes coutumières

Mais pourquoi faut-il encore rester enfermé
Ce n’est pourtant pas la varicelle !
Mais je ne dois pas gêner toutes celles
Qui traversent champs et vergers

Alors je me suis décidé
Et tant pis pour les consignes
Oubliant les règles de vie
Je suis parti clair et léger.

Le col emmitouflé en charmante aumônière
J’ai enfin quitté ma maison
Bravant ainsi les éléments
Le corps enveloppé de vent et de lumière
S.M.

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Ecrit en février 2023, jeu1, faits divers

jeu 1 Faits divers :

Voici 4 faits divers :

– Rentrée tard chez elle une fillette de dix ans invente de toutes pièces son enlèvement avec une camarade âgée de cinq ans pour éviter les réprimandes.

– Un avion s’écrase volontairement près du parlement à Berlin. A son domicile, la police découvre un cadavre de femme caché sous un tas de charbon.

– Au rond point de l’entrée dans la ville de T. Un automobiliste a eu la mauvaise surprise de voir, au dernier moment , surgir un cerf. Le jeune homme n’a pu l’éviter. Il souffre de quelques côtes cassées et sa voiture est bonne pour la cas

– Après 10 ans de guerre, à Troie, Agamemnon rentre rentre chez lui , à Mycènes où sa femme Clytemnestre l’assassine dans son bain : elle se venge ainsi du sacrifice de leur fille Iphigénie, et de l’assassinat de son premier mari Tantale avec son premier fils.

Retenir l’un d’entre eux et en proposer une de ces trois versions au choix :

– au ralenti

– à rebours

– avec des si (comment l’histoire aurait-elle pu tourner)

4 Après 10 ans de guerre, à Troie, Agamemnon rentre rentre chez lui , à Mycènes où sa femme Clytemnestre l’assassine dans son bain : elle se venge ainsi du sacrifice de leur fille Iphigénie, et de l’assassinat de son premier mari Tantale avec son premier fils

Clytemnestre avec des si.

Si Agamemnon avait été plus prévenant tout cela ne serait pas arrivé. S’il m’avait fait la cour plutôt que de massacrer Tantale mon premier mari ainsi que notre fils encore au sein tout cela pour lever les obstacles à notre mariage, notre couple serait parti sur de meilleures bases . S’il n’avait pas placé ses ambitions politiques et guerrières avant la vie de famille il n’aurait pas sacrifié notre pauvre Iphigénie pour que cessent les vents contraires empêchant le départ des bateaux de l’armée grecque pour Troie. Si je n’avais rien su de ses frasques durant le siège de Troie avec Chryséis d’abord puis avec Briséis ensuite, s’il n’était pas revenu après dix ans avec cette trainée de Cassandre et surtout s’il l’avait écoutée la prophétesse qui savait le sort qu’on lui avait réservé et qui l’avait mis en garde mais il n’a rien voulu entendre, il se croyait intouchable , immortel peut-être ! S’il avait été un tant soit peu déconstruit tout ça ne serait pas arrivé. Je ne serais pas tombée dans les bras d’Egisthe son demi-frère lequel ne lui aurait donc pas proprement déconstruit sa sale gueule jusqu’à ce que mort s’ensuive dans sa baignoire … pas beau à voir. Je n’aurais pas eu besoin d’égorger moi-même la pauvre Cassandre cette trainée, prophétesse de malheur, ce qui mit fin définitivement à ses ratiocinations. Et si tout cela n’avait pas eu lieu, Oreste mon fils ne m’aurait pas assassinée quelques années plus tard ainsi que son demi-oncle Egisthe. Mais si tout cela n’était pas arrivé, si Agamemnon n’avait pas été ce vantard cruel ambitieux lubrique et cynique , épris de gloire et de pouvoir, la guerre de Troie n’aurait pas eu lieu, il n’y aurait pas eu d’Iliade ni d’Odyssée, Homère ne serait pas sorti de sa nuit et n’aurait pas donné naissance à la littérature et on n’aurait pas pu donner le prix Nobel de littérature à une écrivaine qui écrit pour venger sa race et la mienne écrasée depuis plus de trois mille ans par le talon de fer du patriarcat. Total soutien Annie Ernaux !

F.V.

Agamemnon à rebours.

10° Diane est courroucée.Agamemnon a tué une biche sacrée dans son bois vénéré .

Sa vengeance sera terrible .

Hélène ,grecque, femme de Ménélas , qui est le frère d’Agamemnon,est enlevée par Pâris, le Troyen .

Il faut laver l’affront et récupérer l’infidèle .Une armée se lève , dirigée par Agamemnon , le roi des rois .

Au moment du départ de la flotte, Diane retient les vents . Elle exige le sacrifice d’Iphigénie , fille d’Agamemnon,pour que soufflent à nouveau zéphyrs et alizés .

Agamemnon sacrifie sa fille .

Les vents se lèvent . La flotte prend le large et met cap sur Troie

Après 10 années de lutte , Troie tombe et les Grecs rentrent chez eux .

Agamemnon rentre à Mycènes , acclamé par son peuple .

La mère d’Iphigénie , épouse d’Agamemnon , est distante , froide, le regard sans éclat .

Clymnestre assassine son mari .

HT

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