Jeu 3 jeu avec Sempé
Observez le dessin page suivante et proposez un petit texte aboutissant à une autre conclusion.

Je le connais, c’est un ancien prof de maths du lycée où j’étais élève.Dépressif et complètement givré. Il doit mesurer et compter mentalement l’écart des rails entre eux et vérifier leur parallélisme.
S.R
Ce matin Charles emprunte la passerelle qui passe au-dessus des voies ferrées, passage obligé pour partir à pied à son travail : il aperçoit un homme sur le quai de la gare qui semble attendre un train mais le quai est désert et cela fait tout drôle car d’habitude à cette heure là, il est bondé de monde…. « Mais alors que fait-il là ? se demande Charles, Il n’a pas de bouquet de fleurs à la main donc il n’attend pas sa dulcinée c’est bien dommage d’ailleurs car j’adore le côté romantique des quais de gare. Ce n’est pas un homme d’affaire ni un professeur car il n’a pas d’attaché-case. C’est qui alors ? Il n’a pas de téléphone non plus sinon il s’en servirait …c’est tout de même bizarre ! Et il n’a même pas un journal dans la main ! Que fait-il donc là ?. . » Charles s’interrogeait et s’inquiétait sérieusement du bien fondé de la présence de cet homme quand soudain il s’exclama : « mais suis-je bête ! Il ne sait sans doute pas, vu qu’il n’a aucun moyen d’information, que c’est la grève de la SNCF aujourd’hui !….le pauvre, il risque d’attendre longtemps. »
S.M.
J’attends mon train qui ne devrait pas tarder et j’observe les deux personnes qui me lorgnent depuis la passerelle qui surplombe les voies. Que font-ils là ? Ils me regardent depuis un moment en parlant entre eux. Je m’interroge. Curieux endroit pour attendre un train. Promenade habituelle d’anciens cheminots, détectives ratés ??
A part moi, il n’y a personne. Dommage que je ne puisse pas voir ce qu’ils vont faire lorsque j’aurai pris mon train qui ne devrait pas tarder. Le mystère restera entier !
Ddou
Les trains, c’est sa passion.
Tous les jours à midi il se rend à la gare quai A et pendant deux heures il regarde les trains qui arrivent puis repartent, les voyageurs qui descendent, ceux qui montent et à chaque fois il ressent une joie immense d’être là sur ce quai. Il admire le nouveau TGV, le OUIGO à un étage, si beau, si élégant et malgré sa peur de la vitesse il rêve d’être là assis près de la fenêtre du premier étage.
A 12 h 30 le TER arrive. C’est son préféré. Ses couleurs un peu vieillottes rouge et jaune l’enchantent dès qu’il l’aperçoit. A 13 H 25 le TGV pointe son nez. Celui-là lui fait un peu peur. Il n’aime pas la vitesse. Enfin il attend l’Intercité de 13 h 58 qui est toujours un peu en retard.
Mais aujourd’hui que se passe-t-il donc ? La gare est déserte. Un silence troublant l’enveloppe. Il ne comprend pas. Il reste immobile au bord du quai, il scrute le lointain, à droite puis à gauche. Rien. Pas un train en vue.
Il pense qu’il s’est passé quelque chose, il ne sait pas quoi mais ce dont il est sûr c’est qu’il reviendra demain et les jours suivants et espère un jour monter à bord de l’un d’eux.
D.L.
Petite gare de province sans aucun voyageur autre qu’un homme sur le quai.Son regard perdu dans le lointain laisse penser qu’il est très en avance mais qu’il est décidé à attendre le temps qu’il faudra pour avoir un train. Y-a-t’il une grève ? Aime-t’il les quais de gare vides ? Vient- il de province et sa correspondance ne lui laisse pas le temps d’aller visiter la ville ?
H.L
« Tu vois , c’est ça le service public : faire fi de la rentabilité et assurer pour un ou des milliers! »
H.G.T.
J’étais passée plusieurs fois , le vendredi vers 17h30 sur le pont qui enjambe le chemin de fer, à la gare, en promenant mon chien. Chaque fois, mon regard avait été attiré par un petit homme, debout au bord du quai, imperturbable, une grosse valise posée à ses pieds. Un soir, j’ai entendu le sifflet du TER de 17h 43 Brive Périgueux, et je suis revenue sur mes pas pour voir mon homme prendre son train. A ma grande surprise, lorsque la rame s’est arrêtée et que la porte s’est ouverte j’ai vu sortir un bras, une grosse valise noire à la main , aussitôt réceptionnée par l’homme qui fit ensuite passer sa valise verte. Le train redémarra et soudain le quai fut vide. Trois semaines d’affilée, j’observai le même manège et mon imagination nourrie d’histoires policières, allait bon train sur le contenu du bagage : de la drogue ? des billets de banque ? peut-être même les morceaux de sa femme… Je devais en avoir le cœur net. Je descendis rapidement sur le quai et avançai rapidement à la rencontre de l’homme qui s’enroula dans la laisse détendue du chien et qui, pour garder son équilibre lâcha son précieux bagage : il s’ouvrit , crachant sur le quai un linge blanc méticuleusement repassé et plié. Le visage de l’individu était décomposé. Prise de remord, je l’aidai à ramasser ses vêtements souillés par la poussière du quai et à refermer la valise. Je l’invitai, pour se remettre, à prendre un pot au café de la gare . Il se débonda dans un flot de paroles dont je vous résume l’essentiel : le contrôleur du train était un vieux copain d’école qui lui rendait un précieux service. Chaque semaine, il lui remettait une valise de linge sale qu’il livrait à sa mère à la gare de L. Celle ci, lors de la navette du matin lui avait transmis la valise de vêtements lavés par ses soins et notre homme la récupérait. D’après lui, elle continuait, ainsi à se sentir utile… c’était surtout lui que ça arrangeait.
D Dor