feuilleton 25 26 étape1

Procédé littéraire : insertion de titres de films

19 septembre 2025 – Perris, Californie

Perris, une destination improbable qui ne figure sur aucune carte de rêve. Le jour se lève sur une ville presque oubliée, écrasée par un Soleil rouge. Pour arriver ici, j’avais pris Le dernier bus qui m’avait déposée au Terminus, devant le Bagdad Café, un bar mexicain à l’orée du désert où je suis logée chez La Patronne, dans une Chambre avec vue sur les terres arides où virevoltent les tumbleweeds, ces boules de buissons séchés. Elle est sympa, elle m’a prêtée La Motocyclette qui dormait dans un appentis pour que je puisse aller explorer les contours du lac riche d’une faune et d’une flore dont j’ai fait de nombreux croquis.

Mais aujourd’hui je pars. J’attends en Plein Soleil un bus hypothétique qui me sortira de ce Trou où j’ai pourtant apprécié la gentillesse des familles venues du Sud, qui m’ont nourri de tamales et de récits anciens. (tiens, un zeugme !)

J’hésite entre remonter vers le Nord, traverser la Californie intérieure où Au milieu coule une rivière, noter les noms de lieux effacés des cartes modernes, retrouver la trace des anciens chemins ou bien traverser le désert des Mojaves où l’on trouve, dit-on, une concentration de spécimens aux allures d’ Aliens ce qui me rapprocherai des montagnes de la Sierra Nevada que j’aimerai aussi explorer.

Mais le bus tarde, si je ne pars pas aujourd’hui ce sera pour Le jour d’après. Enfin, j’aperçois une poussière blanche s’élever au loin sur la Route 66, il arrive ! Je saute de ma chaise mais mon enthousiasme est de courte durée, ce que je prenais pour de la poussière est en fait une énorme fumée blanche qui s’échappe du capot, en peu de temps la rue et le café se retrouve dans La brume. Le chauffeur à demi asphyxié m’explique que Le départ va être retardé de un ou plusieurs jours.

Me voici toujours à la Case départ, que faire ? Rester encore un peu ou entreprendre ma route par d’autres moyens ? Cette longue attente m’a épuisée, je crois que je viens de vivre Le jour le plus long.

Titres de films :

Le jour se lève – Marcel Carné – 1939

Soleil rouge – Terence Young – 1971

Le dernier bus – Gillies MacKinnon – 2024

Terminus – Pierre-William Glenn – 1987

Bagdad Café – Percy Adlon – 1987

La Patronne – Robert Dhéry – 1950

Chambre avec vue – James Ivory – 1985

La Motocyclette – Jack Cardiff – 1967

Plein Soleil – René Clément – 1960

Le Trou – Jacques Becker – 1959

Nord – Xavier Beauvois – 1992

Au milieu coule une rivière – Robert Redford 1992

Alien – Ridley Scott – 1979

Le jour d’après – Roland Emmerich – 2004

Route 66 – Rob Kellas – 2019

La brume – Daniel Roby – 2018

Le départ – Jerzy Skolimonwsli – 1967

Case départ – Lionel Steketee – Fabrice Eboué – Thomas Ngijol 2011

Le jour le plus long – Ken Annakin – Bernhard Wicki – Andrew Marton – Darryl F. Zanuck – Gerd Oswald 1962

Feuilleton : voyageuse

Nom : Jeanne Viaud

Age : 40 ans

Lieu de vie : Ronce-les-Bains, Charente-Maritime

Profession : Cartographe indépendante et illustratrice naturaliste

Profil de la voyageuse :

Jeanne Viaud est une femme discrète, curieuse et méthodique, passionnée de nature et de dessin. Fille unique d’un garde forestier et d’une bibliothécaire, elle a grandi près de la forêt de la Coubre, nourrie par les récits familiaux des expéditions de son arrière-grand-oncle, qu’elle n’a pas connu, mais qui a eu une vie riche en voyages qu’il consignait dans ses carnets et dont il en tirait la plupart de ses romans qu’il signait du surnom de Loti que lui avait donné une vieille reine tahitienne.

Après des études de géographie, elle s’est formée au dessin scientifique. Elle vit dans un petit appartement à Rochefort où elle travaille en freelance pour des atlas, des musées ou des revues de voyage.

Mais Jeanne n’est jamais vraiment chez elle. Elle ne voyage pas pour accumuler des destinations, mais pour documenter les formes du monde : des reliefs oubliés, des plantes endémiques ou des dialectes en voie d’extinction. Ce qu’elle aime par dessus tout ce sont les zones inexplorées ou oubliées des cartes modernes.

Ses conditions de voyage :

Jamais en avion : elle privilégie les moyens de transport lents : train, bateau, marche à pied, voire cheval si nécessaire.

Toujours seule : pour rester perméable face à un imprévu, aux rencontres locales et à ses propres pensées.

Jamais sans ses carnets : elle en emporte toujours trois, un pour les dessins, un pour les croquis de terrain et un pour les notes de voyage.

Jamais à l’hôtel : elle loge chez l’habitant, sous tente ou dans des refuges pour être au plus près des lieux et des gens.

Un impératif : partir sans date de retour fixe.

Feuilleton consignes générales

Feuilleton 2025 2026

CARNET DE VOYAGE IMAGINAIRE (à garder précieusement même si pour l’instant vous n’avez rien à faire)

Destination : tirée au sort : sur un atlas (rien ne sert d’accumuler de la vraie documentation sur le lieu)

Rédacteur/trice : c’est un voyageur ordinaire (ni un fuyard, ni un tueur en série, ni un bandit, ni un violeur, ni un pique-assiette). A définir précisément, avec un nom, un prénom, un âge, un lieu de vie, un profil qui doit donner un peu d’épaisseur ua personnage au cours du récit. Poser aussi ses conditions de voyage.

C’est Brigitte qui se charge de la création de notre voyageur/euse et du premier chapitre en septembre

Le carnet débute sur le lieu de destination : Le carnet commencera à Perris, Californie , au Sud ouest de Los Angeles, près d’un lac. A la grande époque on y a trouvé de l’or

***

Chaque intervenant est choisi par tirage au sort. Il termine son texte par trois propositions de suites. Si elle implique un changement de lieu , tirer au sort

Chaque épisode doit utiliser pour tout ou partie un procédé littéraire au choix, précisé en début d’épisode

  • haïku
  • lipogramme ( s’interdire une voyelle)
  • boule de neige
  • anagramme
  • pastiche d’auteur connu
  • pastiche de chanson
  • insertion de nombreux titres de films, de titres de romans, d’extraits de chansons, d’incipits ou d’extraits de romans existants
  • insertion d’expressions étrangères (traduites)
  • Homophonie approximative finir un texte par une homophonie approximative du début (qui s’entendent à peu près de la même façon)
  • contrepèterie finir un texte par une contrepèterie du début (Interversion des lettres ou des syllabes d’un ensemble de mots )
  • insertion de zeugmes (coordination d’éléments qui ne sont pas sur le même plan ex : vêtu de probité candide et de lin blanc)
  • recettes inattendues, inventées pouvant inclure un S+7 (remplacement des noms par le premier nom situé 7 places plus loin dans un dictionnaire)
  • objet insolite dont on développe la notice d’utilisation
  • détournement d’une image (tableau, photo de magazine, de film, dessins…) – n’a pas besoin de correspondre au lieu où se trouve le/ la voyageur/geuse
  • anaphores (chaque phrase commence de la même façon)
  • abus de digressions
  • en remplaçant les noms par une expression définitionnelle .
  • Abus d’euphémismes
  • récit épique

  • commentaire sportif
  • beau présent (utiliser des mots uniquement composés des lettres du sujet dont on parle) ou bel absent (n’utiliser aucune des lettres du sujet dont on parle)
  • abus d ‘oxymores (rapprochements de termes contradictoires)
  • abus de notes en bas de page
  • fable morale ( les instigateurs ne sont ni des hommes ni des animaux)
  • dépliant touristique (imaginaire)

feuilleton 24- 25 Chapitre 8

Où il faut bien que tout s’achève et se résolve…ou pas

Ima, le grand choix.

Je suis la seule à avoir un projet tout bouclé avant la fin du séjour… Mais plus les gens enthousiasment autour de moi, plus je doute… Certes Prudence et Gabriella s’épanouissent ici, mais, même si elle ne le dit pas, je sens la tristesse de Gabriella de s’éloigner de son amie Ada et ça me fait de la peine.

La mairie m’a proposé un appartement social dans une maison de la vieille ville qu’ils finissent juste de restaurer… Ils m’ont dit qu’ils m’aideraient à avoir les aides pour payer le loyer, et que ça commençait par deux mois gratuits, le temps de m’installer et de recevoir mon premier salaire. Je ne peux pas rêver mieux, au rez de chaussée, deux chambres, une grande douche aussi belle que celle de Marlène, une belle cuisine toute équipée, tout , très clair, et en plus, une petite cour avec un arbre. Je n’ai rien à y mettre dedans (Gabriella leur a dit, la honte!) . Irine, Mamadou, Faustine, Solange, Anne , Marlène, Benoît mes hôtes et leurs parents me pressent de ne pas regarder en arrière, d’accepter, le temps ferait le reste.

Pauline a décidé d’aller chercher mes affaires à Marseille avec sa camionnette… Ça m’a fait rire, parce qu’un coffre de voiture suffit bien . Julia s’est imposée pour nous accompagner…Drôle de gamine. Elle est à la fois heureuse et triste de retourner à Paris : elle a découvert avec moi une chaleur affective qui nous fait du bien et elle ne parle que de retours pour les vacances … Nous voilà parties et revenues avec mes trois sacs qui ballottent dans le vide et ma machine à coudre. J’ai le cœur serré. On est rentré tard. Je suis épuisée… mais pas moyen de dormir.

Vendredi après midi à cinq heures, après ma journée de travail à l’atelier, tout se précipite : je signe tous les papiers et récupère les clés. Gabriella m’accompagne jusqu’à la mairie et s’éclipse, m’expliquant avec son sérieux habituel, qu’elle a à faire.

Presque une heure en démarches et explications pratiques dont je me souviens à peine, et nous voilà enfin parties pour ma première vraie adresse.

J’ai d’abord vu de la lumière puis entendu des bruits de voix qui sortaient de « chez moi ». A la porte, Gabriella, radieuse m’attend et j’ai vu ! J’ai vu une table et quatre chaises dépareillées, un vieux buffet en bois très joli, une autre table avec ma machine à coudre posée dessus… Pas le temps de réaliser, il me semble voir un canapé gris avec des coussins… mais Gabriella me tire vers les chambres un grand lit fait, avec des barreaux de fers dans une, deux petits lits dans l’autre et quelques jouets. « C’est pas un rêve maman, c’est vrai ! Hier, avec Cyril on a fait tout le tour du village et récupéré des affaires dont les gens ne se servaient pas. On a tout nettoyé pour que ce soit beau quand tu arrives !… Et puis bientôt , on aura un chien, c’est Marlène qui me l’a promis. »

Je n’arrive pas à réaliser, je suis sans voix. Je tombe dans le canapé, c’est vrai qu’il y en a un, un peu défoncé mais il paraît que c’est « mon canapé ». Le poêle que l’on vient de poser ronronne et je ne sais pas d’où sortent les bûches (saurai-je le faire marcher?).

Cyril me sourit et affirme que ce n’est pas le moments de poser des questions, de dire que ce n’est pas possible puisque ça l’est, que je dirai merci plus tard, qu’il est temps de fêter ça.
C’est seulement à ce moment là que je réalise que tous les amis sont là, même Ursula la mine triste mais avec un bouquet de fleurs, vraisemblablement cueillies dans les parterres municipaux. Cyril a sorti du pain des fromages, des pâtés, du vin et des jus de fruits. Chacun a amené son couvert qu’il me laissera pour me « monter en ménage »… Je ne connais pas l’expression. Je finis par sortir de ma sidération et participer à la fête, gagnée par la chaleur naturelle de l’ambiance. Ils ont raison ; on réfléchira plus tard.

La soirée se termine très tard, on rentre encore dormir chez Marlène et Benoît, épuisées de tant d’émotions.Demain matin, avant la fête, on s’installera.

Adieu Ursula, bonjour Marianne.

Ursula était très bouleversée après sa rencontre avec Laurent qu’elle avait imaginé bien autrement. Lorsqu’il était arrivé, face à elle, au beau milieu du village, son cœur s’était mis battre très fort, mais elle avait vite déchanté devant son regard furieux. Tout ça à cause de cette vieille bagnole qui maintenant était en panne. Après l’avoir houspillé en public, il avait tourné les talons sans qu’elle eût le temps de répondre. Elle était restée plantée là, figée, sans voix. Se sentant observée, elle avait regardé autour d’elle et vu Karine Viguier, la Maire, au côté de Solange Gardien, son invitée, qui avaient toutes deux assisté à la scène. Solange était accompagnée de ses animaux, son rat perché sur son épaule, elle baissa la tête, sans doute parce qu’elle savait que c’était son rat dégoûtant qui avait saccagé la voiture. Même le rat détourna son regard rouge. De l’autre côté de la rue c’était la jeune congolaise, Ima, qui l’observait d’un air compatissant et qui avait esquissé un petit geste de la main en signe d’amitié en faisant un pas hésitant en avant comme pour venir à sa rencontre mais avait renoncé, sans doute par timidité. Les larmes lui étaient montées aux yeux et elle s’était senti soudainement lasse, elle avait choisi de rentrer au plus vite chez Pauline et Jean.

Le lendemain matin, Pauline fit venir un jeune homme, qu’Ursula avait déjà croisé au village. Il se présenta : « Bonjour, je m’appelle Mamadou, je vis chez Bastien et Cyril. Je pense pouvoir intervenir sur votre voiture, ce n’est pas mon métier mais j’ai toujours été passionné de mécanique et à mes heures perdues je retape de vieilles voitures. » Ursula le trouva sympathique et fut conquise par son grand sourire éclatant de blancheur, elle accepta et une heure plus tard elle put ramener l’auto au village. Malgré tout, elle était soucieuse car en sortant du bois une voiture était passée devant elle et il lui semblait avoir reconnu Antoine Coustou sur le siège passager. Cet Antoine qu’elle était allée voir un jour, cela ne s’était pas très bien passé. Il n’avait pas l’air de comprendre les questions qu’elle lui posaient et en même temps il avait l’air effrayé de ce qu’il pourrait apprendre. Il avait préféré fuir. Et maintenant il revenait mais qui conduisait ?

Non, Antoine n’avait pas fui, les questions d’Ursula à propos de son père et son grand-père était trop précises. Ce qu’il avait pu apprendre en enquêtant de son côté lui donnait à penser qu’il y avait un secret de famille. Il avait donc pris la route très tôt pour aller voir son père Vincent. Ce père qui ne parlait jamais de la famille et qui n’avait revu son propre père qu’une fois en cinquante ans. Ça en plus des ragots du village sur le grand-père, il était temps d’en finir. Il fallait qu’il sache.

Vincent Coustou était veuf depuis quelques années déjà lorsqu’il s’est retrouvé à la retraite. Il s’ennuyait et la solitude aidant il s’était mis à repenser à sa jeunesse et son premier amour Marianne. Marianne Beauregard, la bien-nommée, avec ses grands yeux verts qui attiraient comme un aimant. Qu’était-elle devenue ? Depuis que son père l’avait sommé de partir faire ses études à plus de cent kilomètres du village, il ne l’avait jamais revue. Il avait accepté sans broncher, à l’époque quand le vieux donnait un ordre personne n’osait se rebeller. Il avait été faible et s’en voulait encore. Et encore plus après que sa grand-mère très malade avait demandé à le voir, il était revenu et les révélations qu’elle avait faites le hantait encore. Car il n’avait rien fait, jeune marié, son épouse attendait leur enfant et il avait eu peur des conséquences que cette histoire aurait pu avoir sur leur vie.

Lorsque son fils Antoine avait surgi sans prévenir et lui avait raconté ce qu’il se passait à Castelvielh, en lui montrant le journal où figurait l’avis de recherche avec une photo, il l’avait reconnue tout de suite, ses yeux verts étaient toujours les mêmes, profonds et magnétiques. Et toutes ces questions posées par Marianne, qui se faisait appeler Ursula, le décidèrent enfin à parler à son fils. Il ouvrit un tiroir et en sortit une boîte en fer où se trouvaient quelques vieilles photos dont une qu’il posa sur la table devant son fils. Antoine observa la photo et reconnu la jeune fille brune aux yeux verts aux côtés de son père qui l’enlaçait. Alors Vincent lui raconta toute l’histoire, sa jeunesse, son grand amour, ce bébé volé, son père autoritaire et les complicités au village. Enfin tout ce qu’il savait déjà et ce qu’il avait appris plus tard, bien trop tard. Dès le lendemain ils prirent tous deux la route pour Castelvielh.

Mariette Tollis était inquiète, elle marchait précipitamment et arriva essoufflée chez son amie Marie-Ange Cassou. « J’ai reçu un coup de fil d’Antoine Coustou, il me demande de l’héberger aujourd’hui avec son père Vincent » lui dit-elle. « Ça ne me dit rien qui vaille, justement aujourd’hui, le jour de la grande fête, tout le village et les alentours seront là. Ah ma pauvre Marie-Ange ! Après tout ce temps, comment cela va t-il finir ? Enfin surtout pour toi ! ». Marie-Ange faisait grise mine, elle savait que cette histoire la rattraperait un jour mais tout n’était pas perdu. Après cinquante ans il y a prescription, elle décide d’aller voir la madame maire, Karine.

Karine Vigier avait le journal en main, elle fixait cette photo, depuis que Solange lui avait fait part de ses soupçons, elle pensait que le doute n’était plus permis, il fallait qu’elle prévienne la gendarmerie, mais était-ce le bon moment ? En pleine fête, la première depuis de début de l’année, l’arrivée des gendarmes va tout gâcher, non décidément ce serait donner du grain à moudre à mes opposants déjà qu’ils avaient tordu le nez lorsque j’avais accepté la venue de cette « Marianne/Ursula » sans leur en parler. C’est vrai que j’ai été un peu légère sur ce coup mais trop tard pour me flageller, pensa t-elle. Déjà une idée germa et sa décision fut prise.

Lorsque Vincent et Antoine arrivèrent chez Mariette, un comité d’accueil les attendait. Karine et Marie-Ange étaient là, bien décidées à les persuader de ne pas faire de vague au beau milieu de la fête ! C’est alors que Pauline arriva avec Ursula à la demande de Karine. Et ce fût l’heure des grandes explications. En fin de matinée tous sortirent de chez Mariette, les mines défaites et les yeux rougis. Ce fut très pénible, tout ce grand déballage, le grand-père Coustou, à l’origine de ce drame en avait pris plein le dos : les absents ont toujours torts ! Laurent devait-il savoir qu’on lui avait menti toute sa vie ? Les Marty qui l’avaient adopté, tous deux décédés maintenant, s’en étaient bien occupé, il n’y a pas à dire. Comment aborder la chose ?

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Feuilleton village cherche habitants: épisode 7 la mécanique se met en place

La mécanique se met en place

Pour Ursula le temps presse.

Toute la nuit j’ai repensé aux révélations de Marie-Ange. Je n’avais donc pas rêvé ni eu d’hallucinations : j’ai eu un enfant, pourquoi tout le monde a voulu me le cacher ? A cause de cette prétendue folie ? Quand je repense à cette pauvre vieille, je l’ai bien secouée quand même, j’espère qu’elle ne va pas aller se plaindre auprès de la Mairesse. Celle-là, elle fait un grand détour dès qu’elle m’aperçoit, je pense qu’elle regrette de m’avoir acceptée si vite. D’ailleurs, elle n’est pas la seule, j’ai l’impression que tout le village m’évite ou m’espionne, jusqu’aux animaux comme ce sale rat et le chat enragé qui regardaient par la fenêtre de Marie-Ange hier soir, ils ont déguerpi à toutes pattes dès que je suis sortie de la maison. Mais peu importe il faut que je reste focus sur mon objectif et que tout cela se termine rapidement car l’article du journal risque d’éveiller quelques soupçons, heureusement il n’y avait pas de photo mais dans un prochain article, qui sait ?

Je décidai de partir faire un tour dans le village. Jean et Pauline étaient déjà affairés dans leur atelier. Je mis la tête par la porte entr’ouverte pour leur souhaiter le bonjour. Jean m’accueillit avec un grand sourire comme à son habitude mais Pauline était plus distante, je passais outre et finis d’entrer. Sans détour je leur ai demandé où je pourrais trouver Laurent. Pauline me regarda l’air surpris : Laurent Marty ? Dit-elle. Jeanl répondit : pourquoi tu en connais beaucoup des Laurent dans le coin ? Je l’interrompis vivement : oui, oui, c’est cela Laurent Marty, je dois aller lui rendre visite et Jean m’indiqua leur adresse sous le regard réprobateur de sa femme. Sans plus attendre je me mis en chemin.

En m’approchant de la maison je vis deux petits anges en train de jouer dans la cour, un garçonnet tout blond et une fillette. « Bonjour les enfants !» lançais-je avec un grand sourire. Les deux petits me regardèrent et vinrent en sautillant jusqu’au portail. Eux, au moins, je ne leur fais pas peur, tant mieux ils sont si jolis ces petits cœurs ! « Bonjour Madame, je m’appelle Léo, je joue avec ma copine, elle c’est Héloïse et toi t’es qui ? ». Je franchis le portail, m’assis par terre et entamai une discussion avec les enfants. J’appris ainsi que Léo était le fils de Laurent. Oh quelle joie ! Je suis donc grand-mère. Mais soudain une voix féminine nous interrompit « Les enfants, où êtes-vous ? ». Une femme femme apparut, surprise de me voir. Elle paraissait toutefois sympathique et pas du tout effrayée. Je m’excusais pour mon intrusion en prétextant une fatigue soudaine, elle m’invita à prendre un café, ce que j’acceptai vivement en la remerciant.

Elle se présenta : « Je suis Nadia, la maman de Léo. Vous savez, ce n’est pas souvent que nous avons de la visite, Laurent, mon époux est absent toute la journée pour son travail et comme moi je travaille à domicile je vois très peu de monde et j’avoue que cela me manque. Je ne vous avais pas encore vue dans le village pourtant il y a quelque chose en vous qui m’est familier. Peut-être dans les yeux, vous avez le même regard vert que Laurent ».

Et oui, ma petite, rien d’étonnant à cela ! Après une courte conversation, je pris congé. Sur le chemin du retour j’aperçus encore ces sales bestioles fouineuses qui guettaient mon passage. Elles ne me lâcheront jamais celles-là ! Ah vivement la fête de samedi, je sais maintenant que Laurent et sa famille y viendront.

Moi aussi je serais là !

***

SOLANGE à une amie.

Moi qui croyais que la vie à la campagne était calme, je me suis mis le doigt dans l’oeil jusqu’au coude !

Que d’effervescence !

Je suppose que la venue de personnes étrangères au village à tout bouleversé.

De nouvelles têtes, ça fait jaser. Les vieux de la vieille scrutent les faits et gestes des uns et des autres. Ah là, pas besoin d’alarme ou de caméra de sécurité : le panneau « voisins vigilants » tient toutes ses promesses!!

Tout se sait…ou presque !

La dernière nouvelle qui circule, ce serait la véritable identité de cette Ursula.

Il y a dans le journal régional la photo d’une femme qui lui ressemble beaucoup, même si la couleur de cheveux est différente.

Cette femme se serait échappée d’un asile psychiatrique en blessant une infirmière.

J’ai bien sûr fait le rapprochement avec le sang découvert dans la voiture d’Ursula.

Et toute son attitude trahit un désordre mental inquiétant.

J’aime bien ce village et j’aimerai y rester, mais les événements des derniers jours m’inquiètent un peu…

Notre période d’essais touche à sa fin et nous allons devoir tous faire le bilan de cette expérience particulière afin de déterminer qui reste, et qui part.

Une grande fête est en cours de préparation pour la fin de notre séjour, et les enfants, qui ont fini par se découvrir et s’apprécier, préparent un spectacle.

Ima, (tu sais, c’est la mère de Gabriella, la gamine qui avait peur des chiens), m’a demandé de garder ses filles pendant qu’elle va à la ressourcerie avec Julia (la gamine qui avait fugué). Ah ben oui, quand je te dis que ça bouge ici !!

Elles sont adorables ses filles, et d’une gaieté sans nom.

Nous avons passé l’après midi à chanter et à danser. Elles m’ont appris une de leurs danses africaines. Elles se sont bien moquées de moi en me voyant essayer de me trémousser comme elles au son des percussions avec soupleté et agilesse !!

Qu’elles sont belles lorsqu’elles sourient : la blancheur de leurs dents et les étincelles dans leurs yeux ont illuminé mon après midi !

Voilà le topo des dernières nouvelles.

Tu vois, je ne m’ennuie pas !

Ce serait génial que tu puisses venir pour me donner ton avis.

Je te bizouille

Solange

***

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feuilleton 24 25 village cherche habitants 6ème étape

Tatouille, Chami et Skippy

Tatouille – Merci de m’avoir protégé face à cette saloperie d’Ursula les copains.

Je suis sûr qu’elle n’aurait pas hésité à me piétiner la garce !!

Skippy – Ca c’est certain. Elle est vraiment malsaine.

T’as vu, elle n’en menait pas large.

Chami – Tu m’as trop fait rire Skippy avec tes babines retroussées. On aurait dit que tu faisais des grimaces. J’étais éclaté, surtout quand tu t’es mise à baver !!

Skippy – ah ah ah. Et toi, quand tu lui as craché dessus, j’ai cru que tu allais t’étouffer !!

En tout cas, il va falloir la surveiller .

Je vais demander à Hector de la pister aussi. L’union fait la force.

Tatouille – Je pense même qu’il va falloir avertir Solange rapidos car j’ai surpris Ursula dans une pièce avec Marie-Ange, et elle était en train de la malmener.

Skippy – Ah bon !! Où ça ??

Chami – oui moi aussi je l’ai vue. Elle est entrée de force chez Marie-Ange. J’ai sauté sur le rebord de la fenêtre pour les observer.

Ursula a attaché la pauvre Marie-Ange sur une chaise, sans ménagement ! Elle s’est assise en face d’elle et lui posait des questions en la menaçant de son doigt crochu !

Skippy – Oh non !!! Je sais que , comme toi Tatouille, Solange a trouvé un sac avec du linge ensanglanté dans la 4L de la sorcière. Elle en parlait avec Faustine. Je comprends mieux maintenant pourquoi elles voulaient avertir les gens du village .

Il faut agir !!

Chami, toi tu fonces chercher Solange, moi je vais chercher Hector et on se retrouve chez Marie-Ange.

Tatouille – Euh… et moi, je fais quoi ??

Skippy – Je te dirais bien d’aller jouer avec tes crottes de nez , ah ah ah. Mais non, je plaisante !

Toi tu fonces dans la 4L pour essayer de couper les fils qui l’empêcherait de la démarrer.

Choisis les bien pour ne pas t’électrocuter !

C’est bon pour toi ?

Tatouille – Nickel !!

Skippy – Let’s go les gars !!!

Ursula, entre rêve et réalité

Marie-Ange, effrayée, avait fini par cracher le morceau : elle commence à raconter :

«  C’est Louis, le grand-père d’Antoine, il m’a convaincue pour le bien du bébé, il aurait fini à l’assistance publique et il lui avait trouvé une famille qui ne pouvait pas avoir d’enfant.Elle l’a adopté sans trop poser de question et moyennant une pension mensuelle pour l’élever. J’avais juste à le déclarer sous le nom de ses nouveaux parents. Mais je ne peux pas dire de qui il s’agit, la seule chose à savoir c’est que l’enfant s’appelle Laurent et qu’il est heureux avec sa petite famille, il ne serait pas bon de venir le perturber avec cette histoire »

Cette nuit, j’ai très mal dormi. Des mauvais rêves ou était-ce la réalité ? Je ne sais plus, depuis que j’ai un peu perdu la tête, tout s’embrouille. Pourtant je me rappelle bien du jour où mes parents m’avaient ramenée dans ce village pour rencontrer la famille de Vincent, c’était au printemps. Ils disaient qu’il fallait qu’il répare. Certes Louis, le père de Vincent m’avait violemment bousculée et j’étais tombée la tête sur le béton, mais je ne m’en étais pas trop mal remise, je crois, si ce n’est cette grosseur qui pointait sous ma robe. Ma mère disait : « Ne t’inquiète pas, ça va passer ». Nous sommes restés quelques jours chez les parents de Vincent. Il n’était pas là : « Il ne peut pas venir, il fait d’importantes études à la ville. » Souvent, Louis et sa femme Jeanne s’enfermaient avec mes parents : « Nous avons à parler disaient ils. Reste dans ta chambre et repose-toi . » mais moi, je n’étais pas fatiguée et je mettais mon oreille à la porte et je les entendais tous discuter à voix basse. Quelques bribes de conversations me parvenaient mais je ne comprenais pas bien . « Elle n’est pas en état de s’en occuper et c’est à cause de vous », disait ma mère et Louis répondait : « oui, je le sais, croyez bien que je regrette bien ce geste de colère, mais ne vous inquiétez pas, je vais faire le nécessaire, tout est prévu.ma mère était sage-femme, elle sera là et je connais une jeune femme à l’état civil qui fera ce qu’il faut. Elle a juste besoin d’un peu d’argent et ce n’est pas un problème pour moi. »

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feuilleton 24 -25 village cherche habitants 5

Feuilleton étape 5

Réponse d’Anne Cristin à Margot Bourdalet

Margot,

Suite à ma demande concernant mes «  invitées » , Léontine et Léonore, je suis très surprise de ta réponse. Je ne sais pas si en rire ou être offusquée. Je croyais que tu étais nommée médiatrice pour aplanir les problèmes. Je me permets de te dire que ta réponse n’est ni adaptée à la demande que je t’ai faite ni à ta fonction de médiateur. En effet, tu sembles plus vouloir mettre de l’huile sur le feu que régler une situation au demeurant pas très compliquée. De plus me faire parvenir le tarif de tes « honoraires » me semble totalement étonnant du fait que tout le village se met en 4 pour recevoir les nouveaux bénévolement.

Je te remercie quand même et t’informe que Léontine, Léonore, les enfants et les chiens sont déjà repartis avec pour ma part un sentiment de regret et d’échec.

Le secret du tatouage, faustine

Sous l’abri de bus, près de la mairie , un panneau d’affichage présentait les événements festifs de la commune. Je m’approchai donc afin de pouvoir me rendre compte de ce qui était proposé et pour avoir une petite idée du dynamisme de la cité .Deux jours avant notre arrivée , une sortie avait été programmée : un festival de country se déroulait à Valgorge ,bourgade à quelques kilomètres de Castelvielh . Des danseurs habillés en cow-boy, chaussés de santiags et coiffés de l’indétrônable « stetson » paradaient , avenants et souriants. Les manches relevées laissaient apparaître le poignet sur lequel était dessiné le tatouage que j’avais remarqué sur mes yogis. Enfin ce que j’avais pris pour un tatouage ! En fait , il s’agissait d’ un tampon , sésame qui permettait les allées et venues au sein de ce festival .

Mes yogis étaient aussi des danseurs de country .

Solange

Je me sens bien ici.

Les villageois sont très accueillants, l’environnement est très agréable et il y a plein de choses à faire avec toutes ces associations qui œuvrent pour le bien être de la population.

Je me suis d’ailleurs essayée au yoga avec Faustine qui est aussi une prétendante à l’installation dans Castelviehl.

Elle est très chouette cette fille. J’espère qu’elle va pouvoir rester !!

Nous avons papoté toutes les deux après le cours. Elle était contente qu’il y ait autant de monde pour tester le yoga. Et puis elle se sent bien aussi ici.

Elle m’a alertée sur une curiosité que je n’avais pas remarquée: plusieurs personnes portent le même tatouage sur l’avant bras !

Ca c’est bizarre quand même !! Une secte ? Une communauté ? Une marque comme celle que les nazis ont faites sur les juifs ? En cette période de commémoration des 80 ans de la libération du camp d’Auschwitz, ça m’interpelle !

D’autant que, apparemment, le grand-père d’Antoine Coustou aurait eu des antécédents peu avouables il y a qqs années dans le village voisin. Peut être que c’est une des raisons pour lesquelles Antoine ne reste pas !

Je me demande si le grand-père avait aussi un tatouage ?

A moins que ce ne soit lui qui les ait fait aux autres villageois ?? Ça m’intrigue tout ça !

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Feuilleton 24 25 – 4- Village cherche habitants

Mamadou 4 (à replacer avant la récupération des jeunes)

1 Nous sommes arrivés au village de Castelvieilh et nous, Mamadou et Irine , avons été très bien accueillis par Bastien et Cyril. Nous avons beaucoup de points communs et de passions communes : la nature, la terre, la beauté de ce qui nus entoure.

2 la réunion générale au village pour que chacun rencontre tout le monde : très belle organisation, mets délicieux, tout pour que chacun puisse se détendre, aller au devant de l’autre.

Mais déjà, quelques couacs :

a : le plus grave, une enfant adolescente Julia disparaît

b : des bruits qui courent : le grand-père d’Antoine Coustou , un futur résident écrivain aurait trempé dans de sales histoires dans la ville d’à Côté.

C:Léontine et Eléonore : rupture du couple ou rupture d’acceptation de vivre ici. Accord/désaccord en vue

Que faire, quelle réaction avoir ?

Pour ma part, le fait que la jeune adolescente disparaisse m’a beaucoup inquiété.

On veut énerver son père et finalement on se retrouve devant le néant.

J’ai trop vu de feuilletons à la télé pour croire que Julia va revenir tout de suite.On a trop peur de se retrouver devant un cadavre et on a appelé la police . On ne rigole plus. Il y a trop de faits divers tragiques et mortels.En plus Julia a disparu très vite. Elle est peut être partie dans la campagne. En plus toute seule ! Par ces chemins accidentés et très pentus pour se rendre au sommet et sur les remparts du château. Elle est tombée et a pu se blesser. On ne peut pas la joindre sur son portable.

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Feuilleton 2024 2025 : étape 3

Article dans le bulletin municipal .

Depuis quelques jours et pour la durée des vacances ,de nouvelles familles ont déposé leurs valises ,au coeur de notre cité.

Castelvielh est un lieu où se rencontrent déjà la convivialité et le dynamisme ,les habitants chaleureux et engagés leur réserveront le meilleur accueil.

L’art de vivre qui fait le charme de notre commune les ravira .

Réjouissons-nous de leur choix et souhaitons-leur la Bienvenue !

Clotilde Balin.

Mamadou

Quelques jours ont passé. Chaque famille a accueilli du mieux qu’elle pouvait les candidats à un changement de vie radical et un voyage en terre inconnue.

La réunion de tous à la soirée avec buffet géant , musique et danse a été un franc succès et la Maire semblait heureuse et sincère de ce projet ambitieux voté par tous.

Cependant on sait bien que rien n’est simple. Les liens peuvent se tisser ou pas, la sympathie peut circuler ou pas . Les enfants sont vraiment le thermomètre d’une soirée. S’ils jouent, rient et sont heureux, l’ambiance est bonne, sinon…

Or, que se passe-t-il ? Il y a déjà la disparition de la fille de Stéphane. Déjà, des bruit courent sur ce jeune écrivain, Antoine Coustou qui fait un retour aux sources et veut créer une résidence d’artistes… La secrétaire de mairie a l’air d’en connaître un rayon sur sa famille et en particulier sur l’ arrière grand-père. Hum!ça sent déjà un peu le roussi. Déjà, les langues se délient, on ne sait pas trop de quoi il s’agit, mais ce n’est pas sympathique.

Je crois que le ire est la disparition de cette enfant. La police a été appelée en urgence. Il ne s’agit pas de traîner et de se retrouver devant un cadavre. Toute la joie de la soirée s’est volatilisée, il ne reste plus que de l’angoisse et de l’énervement. Tout le monde est sur les dents et s’est mobilisé. Il faut trouver cette enfant le plus vite possible. Un point , c’est tout.

Point de vue d’Anne Cristin à Madame Margot Bourdelet

Je m’interroge sur l’attitude de mes convives. Je suis très gênée par leurs disputes régulières où Léonore se montre très agressive et emploie des mots assez grossiers. Léontine et ses enfants sont très proches les uns des autres et parlent à tout le village. Léonore, au contraire, traverse le village sans saluer qui que ce soit se trouvant sur son passage. Elle part le matin tôt et disparait toute la journée.

Je ne sais pas analyser le problème et me demande si c’est une crise de couple ou un refus de vivre ici . De plus, les chiens n’ont aucune discipline et errent toute la journée en faisant courir des risques de morsure aux habitants ou aux troupeaux. Léontine m’a fait entendre qu’elle cherchait un autre endroit que notre village pour apaiser ce sujet de discorde avec Léonore. Je crains fort d’une défection de cette famille si nous ne proposons pas de projet d’installation. Peut-être pourriez vous la recevoir pour écouter leur situation et voir une possibilité de les convaincre de rester.

Nouvelle candidature

Cela faisait quelques jours déjà que j’errais dans les campagnes, j’évitais les villes, je n’approchais les villages que par nécessité, il fallait bien trouver à manger. Il y a deux jours je suis entrée dans la supérette d’un village dont j’ai oublié le nom, peu importe. Grâce aux quelques billets trouvés dans une boîte cachée dans le vestiaire des infirmières -une collecte, je crois, pour un cadeau de départ à la retraite- j’ai pu acheter de quoi me nourrir quelque temps… bon ok je n’ai pas tout payé mais le commerçant était distrait -il ne devait jamais avoir vu une rousse aux yeux verts- et il n’a pas remarqué que mes poches étaient bien gonflées. En sortant du magasin je remarque une vieille 4L verte, clef au contact, vraiment pas méfiant dans ce bled…et me voilà partie.

Après une nuit un peu fraîche, j’ai repris la route car cette fois je sais où je vais ! Le journal trouvé sur le siège arrière de la voiture n’était pas récent mais était très intéressant ; rien me concernant mais par contre cette annonce d’un village paumé qui cherche à se repeupler m’a tout d’abord intriguée et puis… Castelvielh… ce nom me dit quelque chose. J’ai cherché, fouillé dans ma pauvre mémoire et finalement je sais ce que je vais trouver à Castelvielh. Grâce à cette vieille carte Michelin rangée dans la boîte à gants, j’ai trouvé mon chemin et enfin le panneau d’entrée du village apparaît au détour un virage. Il était temps ma vieille guimbarde commençait à s’essouffler.

En route j’ai eu le temps d’échafauder mon plan, je vais aller directement voir cette Madame la Maire, je n’ai pas fait de lettre de candidature mais je vais bien trouver le moyen de l’embobiner mais il faudra la jouer fine !

Mon arrivée n’est pas passée inaperçue, je me suis garée sur la placette devant la mairie et j’ai pu remarquer les regards inquisiteurs de quelques mégères qui sortaient de l’épicerie : c’est peut-être mon accoutrement qui les dérangent. Il faut dire que j’ai pris un peu n’importe quoi dans le local des objets trouvés de ma « résidence » de Ville Evrard à savoir un sarouel multicolore, un pancho orange, une paire de crocs rose et surtout ma belle perruque rousse : c’est fou ce que les gens peuvent oublier !

Ca y est me voici dans le bureau cette madame comment déjà ? Viguier ? Oui c’est ça. Elle est là devant moi, elle me dévisage de la tête aux pieds avec un léger sourire… elle doit me trouver bien élégante ! Elle finit par me demander le pourquoi de ma visite, et là je me lance.

« Je m’appelle Ursula Trapanelle, je suis née au Brésil il y a 65 ans, où mes parents, originaires d’Auvergne, s’étaient installés et étaient propriétaires d’une fabrique de vêtements de carnaval qu’ils m’ont légués lorsqu’ils sont décédés d’un malheureux accident d’avion. Je suis donc rentière d’autant que j’ai également hérité de mon regretté parrain, ce cher tonton Christobal emporté par une longue maladie, comme on dit. Je suis à la recherche un endroit tranquille pour me reposer car je rentre d’un long voyage autour du monde, à bord d’un voilier, c’était merveilleux mais épuisant. J’ai lu votre annonce et j’ai été immédiatement conquise par ce projet. Evidemment j’ai demandé à mon fondé de pouvoirs de prendre quelques renseignements sur votre village et je crois savoir qu’il y a un vieux château qui aurait fortement besoin d’être restauré. »

Alors là, j’ai senti un grand intérêt pour ma petite histoire et je peux même dire que j’ai vu briller quelques étoiles dans ses yeux, qu’elle a de très jolis d’ailleurs. Elle m’a tout de suite annoncé qu’il y avait encore des familles d’accueil prêtes à recevoir des nouveaux venus et elle m’en a donné la liste. Je lui demande un instant pour en prendre connaissance et je finis par lui faire part de mon choix. Elle affiche un grand sourire et me demande de l’excuser prétextant un coup de fil urgent à passer dans le bureau d’à côté.

Les murs ont des oreilles surtout quand les miennes sont collées dessus. Je ne sais pas qui elle appelle mais pour sûr elle parle de moi : « Oui, une dame âgée de 65 ans, qui s’est présentée spontanément à la mairie et souhaite venir s’installer au calme dans notre région. J’ai compris qu’elle était mère célibataire d’un fils d’une cinquantaine d’année, certes cela ne va pas relever les effectifs de notre école mais je t’assure son arrivée peut être intéressante pour notre commune. Bon, elle me semble un peu extravagante mais sa situation financière pourrait être une grande chance pour notre village, elle m’a déjà parlé du château à rénover, ce qui serait un atout pour attirer quelques touristes. »

Après encore quelques mots, elle raccroche, je retourne vite sur ma chaise. Elle entre dans le bureau et m’annonce qu’elle peut me présenter tout de suite à la famille si je le souhaite.

Eh bien, allons-y ! Ha, ha, cette fois j’en suis sûre : je l’ai jouer fine !

A la sortie du village nous arrivons devant un petit atelier. De chaque côté de la porte sont accrochées des poteries de toutes les couleurs dans lesquelles sont posées des bouquets de fleurs séchées. C’est charmant ! A l’intérieur les potiers sont affairés, l’un sur son tour et l’autre à la décoration. Tout de suite ils s’interrompent et viennent à notre rencontre, madame la maire fait les présentations : «Ursula je vous présente Jean et Pauline, ce sont nos artistes ». Ils s’avancent vers moi tout sourire et me tapent la bise spontanément. Je n’ai pas l’habitude des toutes ces effusions mais je fais bonne figure.

Ha ! Jean et Pauline… je sens que l’on va bien s’entendre !

SKIPPY

Quel bonheur de respirer l’air de la campagne, d’entendre des gazouillis d’oiseaux, de me rouler dans de l’herbe épaisse et fraîche !!

Je ne sais où promener ma truffe tant il y a d’odeurs nouvelles.

Je cartographie tout, et relève les caractéristiques de chacun de mes congénères afin de mieux les approcher lorsque je les rencontrerai.

C’est que je ne suis pas une femelle facile moi ! Je ne me laisse pas renifler le derrière par n’importe quel bâtard du coin !

Quoique… il y en a un qui a suscité chez moi une érection du poil dorsal dès son approche, non par crainte, mais par émotion. J’ai redressé la tête, les oreilles bien droites, levé la queue et l’ai actionnée pour l’inviter à la rencontre.

Que de sensations lorsqu’il a approché sa truffe de mon…de ma carte d’identité !!

Nous nous sommes tourné autour histoire de nous apprivoiser, et sommes partis ensemble gambader dans les prés.

Il faut dire que c’est un sacré canon : un grand noir robuste au poil luisant, à l’allure fière et racée. Hector, viens là que je te dévore !!!

Il m’a fait découvrir le secteur, parcourir les recoins de chaque ruelle, les murs de chaque maison : le village n’a plus de secret pour moi.

Je me sens tellement bien avec lui.

Il m’a confié son inquiétude vis à vis des enfants qui sont venus chez lui le temps des vacances, et particulièrement de la petite Gabriella.

La gamine a peur de lui ! J’espère que ce n’est pas parce qu’il est noir ! Ce serait un comble : elle est noire aussi !!

Lui, il s’en fout de sa couleur de peau, il a apprécié de lui faire une grosse léchouille

bien baveuse. Il fait la même chose avec ses sœurs Rose et Méline. Pour lui, tous les enfants sont sympas et à croquer, dans le bon sens du terme.

Je lui ai conseillé de s’approcher d’elle en douceur, de poser délicatement sa tête sur ses genoux et de la regarder avec tendresse. Si, de surcroît, il associe tout ça avec un petit couinement plaintif, elle devrait fondre la gamine !!

En plus, cette pauvre gosse, craint de faire peur aux villageois comme elle a fait peur aux petites de la famille parce qu’elle est noire.

Je me dis que si elle arrive au village accompagnée d’ Hector, ça l’aiderait à faire connaissance puisqu’il la rassurerait.

A toi de jouer mon bel Hector, (m’)amadoue moi tout ça !

Noir c’est noir, il y a plein d’espoir !!

C. F.

Récit du retour de Julia

tel que l’a raconté maintes fois Mamadou

avec mille digressions différentes.

Le cinquième matin, je suis parti avec impatience à l’assaut du château qui me nargue depuis le premier jour.j’ai suivi un sentier incertain, mal entretenu, disparaissant souvent sous les broussailles, mais il m’a semblé qu’il avait été emprunté récemment. Je fixe l’entretien du sentier comme priorité, au programme de mon chantier de restauration… mais rapidement mon esprit s’égare dans le souvenir des chevaliers errants de mes lectures de jeunesse.

Alors que je commençais à progresser entre les murs délabrés des enceintes, j’ai été arrêté par une volée de cailloux et un violent :  «  Fous le camp blanc-bec ! Sinon, je te saigne à blanc ! »

J’ai découvert un freluquet boutonneux d’une vingtaine d’année, perché sur un muret de l’ancien donjon. Ne pas répondre à l’insulte. Suivant le fil de mes pensées premières, je lui ai rétorqué : «  Holà, Seigneur des Broussailles, auriez vous perdu le sens de l’hospitalité envers les chevaliers errants qui ne cherchent qu’une juste cause à défendre.Prenez garde à ce que je ne m’en offusque ! »

Le jeune homme en est resté coi. Ses mains chargées de pierres en sont tombées, tandis qu’une chevelure dorée, puis des yeux écarquillés émergeaient au dessus du lierre.Le jeune homme a semblé furieux. Quant à moi, j’avais tout de suite reconnu la jeune fille que l’on cherchait partout depuis le premier soir et dont le portrait avait circulé. J’ai profité de mon avantage.

« Oh, belle et gente Dame, seriez vous l’hôtesse ou bien la captive de ce soudard malotru ! »

Et j’ai poursuivi le jeu sur le même registre jusqu’à ce que les barrières tombent et qu’ils m’acceptent sur leur campement derrière le muret : un abri de fortune bien précaire et un espace dégagé , nettoyé, au milieu duquel un maigre feu était contenu entre des pierres. A côté , une récolte de champignons qui m’a fait bondir :

« je ne m’y connais pas encore bien en matière de champignons, mais voici deux amanites phalloïdes et trois amanites tue -mouche ; elles ont jolies mais si vous n’avez pas l’intention de mourir, mieux vaut ne as y goûter. »

j’ai sorti de mon sac à dos un sandwich au chèvre et à la confiture de châtaigne que je m’étais préparé et le leur ai partagé. Je leur ai indiqué un ancien verger plein de pommes que j’avais repéré en montant et je les ai laissés. Il a fallu que je jure de ne rien dire au village : « croix de bois, croix de fer, si je meurs je vais en enfer !»

Bien entendu, dès mon retour à la ferme, j’ai tout raconté à Irine ; on a retrouvé Bastien et Cyril pour mettre au point une stratégie. Cyril, qui est particulièrement posé s’est chargé de prévenir Stéphane chez Nadia et aussi l’infirmière, Camille Costella, car, à ma description, il avait bien reconnu dans le jeune homme son fils Mathieu, le « branleur «  du village. Il n’a pas donné de détail. Il a bataillé pour obtenir qu’ils ne changent rien à leur comportement, surtout ne tentent rien de leur côté. Ils devaient seulement laisser un accès libre à leur maison, attendre patiemment, nous faire confiance.

La nuit de cette fin d’octobre était claire mais froide. Bastien nous a conduit par un chemin escarpé, connu de lui seul jusqu’au pied du rempart. Nous nous sommes écartés et nous avons remué les buissons, interrompant nos bruitages de longs moments de silence. Le son se propage vite, à travers les pierres vers ceux qui dorment à même le sol. De paroles indistinctes sont descendues du campement. Bastien, qui est expert en la matière, a ponctué notre concert végétal du hululement d’une chouette, plus tard de cris de corbeaux et de grognements de sangliers. Ça commençait à remuer franchement dans le donjon. Alors il a enchaîné : des hurlements de loups, d’abord lointains, étouffés, puis de plus en plus présents avant de faire retomber le silence.

Cinq minutes plus tard, c’était la débandade. Les jeunes ont dévalé le sentier en faisant rouler les pierres Au village, ils se sont séparés, sans un mot, et n’ont même pas été étonnés de trouver les fenêtres de leur chambre entrouvertes. Ils se sont effondrés dans leur lit, sans trouver pour autant le sommeil.

Pendant ce temps, à la ferme, on a beaucoup ri autour d’un vin chaud et d’une bonne flambée.

feuilleton 2024 2025 village cherche habitants / premières impressions

Premières impressions

– L’arrivée des Mercier chez les Marty

Point de vue de l’hôtesse, Nadia

Voici enfin le jour J. J’attends avec impatience la famille Mercier, un veuf avec deux ados, m’a-t-on dit.

Depuis le perron de l’entrée, Léo à mes côtés, je scrute l’allée en pensant à ce que je vais leur dire dès les premiers instants, lorsque j’aperçois leurs silhouettes se détacher au fond du sentier.

  • Ils arrivent, cria Léo tout excité.

Je vais à leur rencontre le cœur battant.

  • Bonjour, dis-je d’un ton peu assuré. Bienvenue chez nous et dans notre village.

Un silence s’installa entre nous. Nos regards se croisèrent, gênés et intimidés.

  • Je m’appelle Nadia et je vous attendais avec impatience. Entrez donc, j’ai fait du café et un gâteau et il y a des jus de fruit pour les enfants
  • Merci, c’est gentil à vous me dit-il après quelques secondes d’hésitation. Moi c’est Stéphane et voici Julia et Alexandre.
  • On n’est plus des enfants me dit Alexandre en me regardant droit dans les yeux.
  • Venez vous mettre à l’aise. Nous nous occuperons de vos affaires plus tard.

Ils rentrèrent. Alexandre, adolescent curieux et intelligent découvrait le salon avec ravissement. Julia ne disait rien, le regard noir rivé sur son portable, le visage fermé. Elle n’avait pas l’air très contente d’être ici.

Après nous être restaurés, je leur fis visiter la maison avec Léo pour guide puis ils prirent possession de leur chambre respective.

  • Vous avez une très belle maison, me dit Stéphane et un joli parc.
  • Nous l’habitons depuis dix ans déjà. Elle est grande et confortable.

Je leur proposai alors de faire un tour dans le village en attendant le retour de mon mari.

Alexandre et Julia ne voulurent pas venir. Au retour je préparai le dîner. Stéphane voulut m’aider.

Il est très sympathique et fort séduisant malgré son air absent, pensai-je en rougissant légèrement, transportée de joie.

Après les présentations avec mon mari un peu froid et distant à mon goût, nous passâmes à table. Stéphane appela ses enfants. Alexandre arriva aussitôt mais Julia se fit attendre. Son père alla la chercher dans sa chambre en râlant après elle.

  • Elle est gentille mais un peu rebelle, nous dit-il gêné.

Il revint quelques instants plus tard, inquiet. Elle n’était pas dans sa chambre et il ne savait pas où la chercher. Nous l’appelâmes, nous partîmes à sa recherche dans toute la maison, dans le parc et dans le village. En vain. Elle avait disparu.

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Antoine Coustou chez Jean et Mariette Tollis

Castelvielh fin octobre

Je suis arrivé il y a deux jours au village. Le voyage a été un peu difficile. D’abord le train puis un bus qui s’est traîné jusqu’à Castelvieilh. Enfin, j’exagère un peu mais mon rythme de citadin surexcité n’a plus l’habitude de cette lenteur relative. J’ai pourtant apprécié de traverser des villages figés dans les temps anciens, des châtaigneraies, des jardins en terrasse, partout. J’ai découvert que ces terrasses se nomment joliment bancels ou faïsses.

Jean et Mariette Tollis m’attendaient sur la place du village. Je devrais plutôt dire Mariette et Jean. Mariette est toujours devant, finit les phrases de son mari, parle, s’agite du matin au soir. Nous nous dirigeons vers une petite maison rustique, coiffée d’un toit de lauzes et flanquée d’un four à pain. Mariette m’explique qu’il s’agit d’une ancienne bergerie qu’ils ont entièrement restaurée et réaménagée lorsqu’ils ont pris leur retraite. Nous entrons dans une grande pièce salon, salle à manger cuisine. C’est simple mais coquet et accueillant comme eux. Juste un petit couac lorsque nous montons vers les chambres. J’ai oublié de prendre des pantoufles et Mariette, très fière de ses parquets cirés me laisse entendre que cela la contrarie un peu.

Un petit tour à la supérette me permettra peut-être de trouver une solution, sinon je resterai en chaussettes.

Retour au rez de chaussée, petit coup de Castagnole, sorte de vin de Noix maison.

Ensuite, c’est une avalanche de questions, un feu croisé d’interrogations sur mes intentions, mon parcours d’écrivain. Ils ont cherché sur Google mais ils sont restés sur leur faim. Je ne suis pas assez célèbre pour y trouver beaucoup d’informations.

Le dîner (Soupe à l’oignon doux, poulet rôti, purée maison, pélardon et crumble au miel de châtaignier) se déroule dans un climat détendu. J’essaie de donner une bonne image de moi et de mes projets. Mes hôtes seront déterminants pour mon avenir et j’ai vraiment envie de m’installer ici.

Le lendemain, rencontre avec Madame le Maire et les autres candidats habitants flanqués de leurs familles d’accueil. Un apéritif nous est servi sur la place du village : échanges de questions – réponses. Avec Tony et Jeanne, c’est presque un coup de foudre amical. Jeanne, la bibliothécaire a eu la curiosité de lire mon dernier livre, ce qui me flatte. De plus, nous nous rendons rapidement compte que nos goûts littéraires et cinématographiques sont très proches. Marie Ange Cassou, amie de mes hôtes, nous rejoint. Elle aussi veut découvrir qui je suis. LesTollis l’ont certainement missionnée pour me cuisiner. Je réponds au mieux : ma famille, mes racines plus anciennes dans la région, du côté de Saint Germain de Calberte…

Les enfants se sont déjà trouvés des copains dans le village et courent autour de nous. Les ados affalés sur un mur, tripotent leurs téléphones en se lançant des regards furtifs et en sirotant des boissons colorées. Nous visitons ensuite le village, ses commerces, sa bibliothèque. Les maisons serrées les unes contre les autres, dégagent une impression de force et de sérénité même si je me demande ce qu’il en est au cœur de l’hiver ou même lors des épisodes cévenols.

Nous sommes ensuite réunis pour une mini-conférence qui va nous résumer l’histoire du village et de la région. La journée se terminera par un buffet gargantuesque. Entre-temps, j’ai enfin pu acheter d’horribles charentaises qui me grattent les pieds mais m’ont valu un sourire irrésistible de la part de Mariette.

C’est au petit déjeuner du deuxième jour que je perçois une petite crispation. Les Tollis sont moins bavards qu’à l’habitude. La Comtoise égrène ses coups dans le vide du silence. Que se passe t’il ?

Mariette a longuement parlé avec son amie Marie Ange (ancienne secrétaire de mairie) à qui j’ai confié la veille une partie de mon arbre généalogique. Il en ressort que mon arrière-grand-père aurait été au cœur d’une sombre histoire dans la vallée voisine. De quoi s’agit-il ? Est-ce une erreur ou bien je suis passé à côté d’un secret de famille ? Je vais multiplier les rencontres dans le village et les échanges avec ma famille pour essayer d’y voir plus clair.

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Point de vue de FaustineLadour

Fiona , ma chère jumelle .

Nous voilà arrivés . Dimanche matin , à Castelvielh . Tu dois être

impatiente de connaître mes premières impressions ,aussi vais-je te les livrer de suite .

Dans le train de nuit ,je n’ai pas beaucoup dormi . Le fait de partager un espace si réduit avec des inconnus m’importunait un peu . Au terminus , nous attendaient nos hôtes .

Ils étaient souriants et visiblement contents de faire notre connaissance .

Nous avons pris un petit déjeuner au buffet de la gare .Olivier nous a très vite mis à l’aise en nous parlant de sa région qu’il aime tant et notamment de son village qu’il administre depuis de nombreuses années .

Figure-toi que la rivère qui coule au pied du village porte le même nom que nous « Ladoure » avec un « e » en plus ! C’est un signe , non !

Nous sommes confortablement logés et en plus , sommes plus ou moins en autonomie .En effet , la famille Marchal dispose d’un petit appartement, indépendant mais adossé à la maison principale , de manière à pouvoir

héberger les remplaçants du docteur quand la famille s’échappe .

Aujourd’hui , évidemment nous allons partager les repas ensemble . Mais à partir de demain , il faudra organiser notre semaine .

Une voiture et des vélos sont à notre disposition .

Le cadre est enchanteur et comme tu t’en doutes notre premier ravissement a été l’ambiance sonore des lieux : silence ou pépiement des oiseaux ou bruissement des feuilles ou chant d’un coq au loin .

Alban est lui aussi sous le charme .Ses yeux brillent et il a ce petit air malicieux qui ne trompe pas .

Nous avons déballé nos affaires .

Je vais faire un brin de toilette et nous irons rejoindre Olivier et Clotilde .

Je te tiens au courant de nos prochaines découvertes .

Bisous verdoyants .

Faustine .

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Journal intime de Miléna Tomasi, 14 ans

Le 21 octobre. 

Cher journal, 

La famille invitée par mes parents est arrivée ce week-end… Je flippais énormément de ce moment, depuis que mes parents se sont proposés pour accueillir des inconnus sous notre toit. Quelle idée de m… J’ai tout essayé pour les faire changer d’avis. Que ce serait pas bien pour mon année de 3e, que je dois préparer le Brevet de manière calme et sans perturbation, que j’ai aussi mes cours de théâtre avec la prof de théâtre, Madame Anne Cristina. Et mes cours de volley, aussi ! Mais ils m’ont dit que c’était que 2 semaines et que ça allait tous nous ouvrir aux autres. Que ce serait une superbe expérience pour tout le monde. Tu parles ! 

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