lu en janvier 2023 coup de cœur, la peur : Zombillénium (2009), Arthur de Pins

Zombillénium (2009), Arthur de Pins

Zombillénium est une bande dessinée conçue par l’auteur français Arthur de Pins et éditée chez Dupuis depuis 2009. Elle est composée de 6 tomes :

Tome 1 Gretchen

Tome 2 Ressources humaines

Tome 3 Controls Freak

Tome 4 La fille de l’air

Tome 5 Vendredi noir

Tome 6 Sabbath Grand Derby

L’ensemble des tomes sont disponibles au rayon BD adulte de la médiathèque.

L’histoire nous immerge dans un parc d’attraction, situé sur la Route du Marais Putride, à Verchain-Maugré (en pleine campagne dans le département du Nord). Celui-ci emploie des morts pour effrayer les visiteurs. En signant leur contrat de travail, les employés ont tous vendu leur âme au diable à leur insu.

Sensés nous faire peur, zombies, loups-garous, sorcières et monstres en tout genre s’avèrent en perte de vitesse et ne répondent plus aux attentes des visiteurs et par conséquent des actionnaires.

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lu en janvier 2023, coups de coeur, la peur : Seule en sa demeure (2021), Cécile Coulon

Seule en sa demeure (2021), Cécile Coulon

Au XIXme siècle, Aimée subit un mariage arrangé, chose fréquente à l’époque. Elle est mariée avec un riche propriétaire du Jura, veuf. Elle vit dans un domaine austère, le domaine Marchère, avec Henria la servante et son fils muet.

Le domaine Marchère lui apparaîtrait nettement, comme un paysage après la brume. Une fois le brouillard des sapins levé sur la colline, Aimée retiendrait dans sa gorge un hoquet de surprise : jamais elle n’aurait vu un lieu pareil, jamais elle n’aurait pensé y vivre.Une bâtisse de pierre et de bois, aussi large qu’un couvent, aussi haute qu’une église, trônait au cœur du paysage.(Page 35)

Son mari, doux et prévenant avec elle, mais taiseux dénote avec l’époque et l’environnement. Cependant, la jeune femme se renferme et se ternit. Ses parents lui manquent. L’atmosphère se détend avec l’arrivée d’une professeure de musique qui éveille Aimée à de nouvelles sensations. Mais elle sera vite évincée. Les non-dits et les secrets qui l’entourent font planer sur elle une menace insidieuse. Tout cela conduit à une atmosphère suffocante qui provoque le malaise. L’inquiétude et le suspens sont omniprésents et font écho à plusieurs auteurs du 19me siècle comme les sœurs Brontë.

Dominique Dou.

Aimée, une jeune fille de 18 ans est mariée par arrangement à Candre, par ailleurs veuf.

Il vit dans un domaine austère au milieu de la forêt jurassienne avec sa fidèle servant Henria qui s’est occupée de lui depuis son plus jeune âge suite au décès de sa mère.

Angelin, fils d’Henria, personnage à la marge, intrigant, vit également sur le domaine.

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Lu en janvier 2023, coups de cœur, la peur: Captive (2022), Sarah Rivens

Captive (2022), Sarah Rivens

Captive est une série composée de 3 tomes (le dernier est paru le 25/01 dernier) et qui s’inscrit dans le genre de la Dark romance où généralement les personnages sont sombres et tourmentés. Sarah Rivens, l’autrice l’a écrit sur le réseau social Wattpad, déjà évoqué dans un précédent compte-rendu ; avant d’être publié par les éditions Hachette.

On y suit l’histoire d’Ella, « captive » au sein de la dynastie Scott est prisonnière d’un homme qui la bat et la confie à d’autres hommes qui la violent. Un jour elle est vendue au dénommé Asher, dirigeant d’un réseau criminel et autre homme brutal et sadique qui ne cesse de la violenter tant physiquement que psychologiquement. Malgré, les sévices exercés sur elle, la jeune femme ne peut s’empêcher d’être attiré par son bourreau. Le syndrome de Stockholm y est prépondérant.

C’est un livre sombre et violent.

Amandine

Lu en janvier 2023, coups de cœur, la peur:Rebecca (1938), Daphné du Maurier

Rebecca (1938), Daphné du Maurier

Adapté en 1940 au cinéma par Alfred Hitchcock, il a été lu par plus de 30 millions de personnes.

Comme dans le roman de Cécile Coulon, le domaine de Manderley est un personnage à part entière et les démons du passé hantent les personnages. Autre point commun un veuf, Maxim de Winter dont la première épouse est morte noyée, quelques mois auparavant. Tout cela contribue à créer une ambiance de thriller où la nature, comme chez Cécile Coulon occupe une place de premier plan.

A noter selon une lectrice, la peur varie avec l’âge et l’état d’esprit.

Dominique Dou.

Lu en janvier 2023, coups de cœur, la peur: Le horla (1887), Guy de Maupassant

Le horla (1887), Guy de Maupassant

La plus connue des nouveaux fantastiques écrits par Maupassant, un maître du genre au XIXème siècle. Il en a écrit trois versions, la troisième la plus aboutie se présente sous la forme d’un journal relatant à la première personne des évènements étranges sur une période allant de mai à fin août.

Le narrateur vit seul avec ses domestiques dans une belle demeure en Normandie en bord de Seine.

Un jour il observe sur le fleuve le passage de magnifiques navires dont un trois-mâts brésilien tout blanc. Peu de temps après il éprouve une sorte de malaise, d’angoisse puis de terreur dont il ne comprend pas l’origine et qui fait de sa vie un cauchemar. Il lui semble qu’une présence invisible est la cause de ces troubles. Il décide de s’absenter et va visiter le Mont Saint Michel il revient guéri et rasséréné même si une discussion avec un curé féru de légendes locales qui lui dit croire à l’existence de forces mystérieuses dans la nature ne le rassure pas. Mais au retour ses terreurs reviennent très vite avec la certitude d’une présence qu’il met en évidence par un dispositif quasi scientifique. Il fuit de nouveau à Paris où il sera témoin d’une expérience d’hypnose qui le bouleverse. De retour chez lui l’existence de l’être invisible qui le tourmente est de plus en plus évidente au point qu’il affirme l’avoir vu il décide d’engager une lutte à mort avec lui : « C’est lui, lui, le Horla qui me hante ! Il est en moi, il devient mon âme ; je le tuerai ! ».

Francis

Lu en janvier 2023, coups de coeur, la peur :Le fantôme de Canterville (1887), Oscar Wilde

Le fantôme de Canterville (1887), Oscar Wilde

Un ministre américain et sa famille achètent à Lord Canterville son château et tout ce qu’il contient… fantôme compris. Mais la famille Otis n’a vraiment pas peur des fantômes. Alors, lorsqu’un spectre qui a l’habitude de terroriser tout le monde se trouve confronté à deux jumeaux qui ne pensent qu’à lui jouer de mauvais tours, il est plus que déconcerté.

Ici la peur change de camp.

Humour anglais au programme ! Oscar Wilde s’en donne à coeur joie en décrivant les malheurs d’un spectre qui ne sait que faire pour effrayer une famille qui lui offre de l’huile pour lubrifier ses chaînes : le bruit empêche tout le monde de dormir ! 

Dominique Dou.

lu en janvier 2023, coups de cœur, la peur:Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1952), Stig Dagerman

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1952), Stig Dagerman

Stig Dagerman, écrivain suédois est fils d’une famille modeste et abandonnée par sa mère très jeune. Il commence sa carrière littéraire en 1941 d’abord comme journaliste. En 1943, il épouse Annemarie Götze, fille de réfugiés allemands.

En 1945, paraît son premier roman Le serpent où le thème du suicide est prépondérant et devient le porte-drapeau de la nouvelle vague littéraire suédoise. Mais en 1949, Dagerman se trouve dans l’incapacité d’écrire. Il divorce d’Annemarie en 1950 et se remarie en 1953. Pourtant, Dagerman plonge peu à peu dans la folie et la dépression, persuadé de ne pas être à la hauteur des espoirs que le public avait mis sur lui. Dans la plupart de ses œuvres on retrouve les thèmes suivants : la moralité et la conscience, la sexualité, la philosophie sociale, l’amour, la compassion et la justice. Il décèdera à 31 ans en se suicidant en 1954 dans le garage de sa résidence en banlieue de Stockholm.

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, paraît en 1952 dans un magazine suédois. C’est un court essai où l’auteur y développe ses réflexions sur le sens de l’existence, la mort, le suicide (précurseur de son propre suicide ?). Le ton est maitrisé, grave et souriant à la fois, alternativement sombre et lumineux, mais ne verse jamais dans l’excès. Le style d’écriture crépusculaire, témoigne de l’état des réflexions de l’auteur peu avant son suicide. Ses pensées se débarrassent du superflu pour se restreindre à l’équation essentielle de la vie et de la mort. Ayant peur de la vie, Dagerman choisit la mort.

« Je peux m’apercevoir que cette terre est une fosse commune où le roi Salomon, Ophélie et Himmler reposent côte à côte. Je peux en conclure que le bourreau et la malheureuse jouissent de la même mort que le sage, et que la mort peut nous faire l’effet d’une consolation pour une vie manquée. Mais quelle atroce consolation pour celui qui voudrait voir dans la vie une consolation pour la mort ! ».

Lu en janvier 2023, coups de cœur, la peur: Les combattantes (2022), Adeline Fleury

Les combattantes (2022), Adeline Fleury

Ce livre est une novélisation (un roman adapté d’un film ou d’une série) tirée de la série Les combattantes de TF1, diffusée en septembre 2022.

Résumé extrait du site Babelio : « Le livre adapté de la série évènement ! Septembre 1914, depuis six semaines la guerre fait rage. Dans les Vosges, les forêts sont le terrain de sanglantes batailles. Face à l’afflux incessant de blessés, quatre femmes que tout oppose sont réunies au sein d’un couvent transformé en hôpital de campagne pour leur porter secours. Agnès, la mère supérieure, Marguerite, une prostituée sur les traces de son passé, Caroline, l’épouse d’un riche industriel, propulsée à la tête de ‘entreprise familiale, et Suzanne, jeune infirmière recherchée pour meurtre… Toutes quatre ont chacune à leur façon, avec leurs armes et leurs histoires, un rôle à jouer dans cette folie menée par des hommes. Elles sont la deuxième ligne, de redoutables combattantes contre l’ennemi allemand et la société patriarcale qui les oppresse. »

Malgré que la première guerre mondiale ait ici une place importante (description de scènes de combats entre autres), l’intrigue se centre davantage sur nos quatre héroïnes. L’autrice met l’accent sur la vie des femmes la vie des femmes dans la société du XXème siècle et comment elles ont dû et su remplacer les hommes partis au front. Ce livre ferait presque office de documentaire tant le réalisme de l’histoire y est pertinent.

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Lu en janvier 2023, coups de cœur: la peur: L’intempérie, Pedro Mairal

L’intempérie (2005), Pedro Mairal

Pedro Mairal est un auteur contemporain argentin. J’aime son humour noir acide pour dépeindre la société argentine (Une nuit avec Sabrina Love, Salvatierra, Uruguayenne). L’intempérie est une œuvre à part où il prend le lecteur à bras le corps, le malmène et ne le laisse pas respirer ; la peur s’installe, le malaise ; le livre obsède.

C’est une dystopie qui présente l’Argentine dans une situation apocalyptique.

Le pays est victime d’une intempérie qui n’est jamais décrite (ce qui accroît le sentiment d’insécurité) ; mais on en vit les conséquences : elle laisse derrière elle le désert, désorganise la société et fait régresser les humains.

La narratrice, Maria Valdes Reynal témoigne de ce tourbillon dans lequel elle est engloutie et où elle nous entraîne.

La population du pays, chassée par l’Intempérie se concentre à Buenos Aires :

« Les avis étaient partagés. On discutait de savoir si ce que nous vivions était le siège de la capitale ou s’il s’agissait seulement de gens qui avaient migré vers les rues du centre pour fuir l’intempérie et mendier la nourriture. Les uns disaient qu’il fallait sortir, les autres qu’il fallait rester à l’intérieur »

La ville est donc victime du cataclysme : immeubles qui effondrent, d’autres qui se barricadent, nouveaux réseaux de circulation par des tunnels qui relient quelques bâtiments ou permettent l’accès aux supermarchés, la rue étant devenue un territoire sans droit. La ville devient un labyrinthe inextricable. Tous les repères s’effacent Les hommes et les femmes pris dans cette tourmente se replient dans un état individualiste, régressif et violent.

L’écart entre les riches et les pauvres devient abyssal et les premiers attachés à sauver leur peau abandonnent les autres ; des mouvements révolutionnaires très violents subissent une répression encore plus féroce, la plupart des humains se replient dans leur communauté originelle dont ils retrouvent la langue, les habitudes, niant les droits des autres et par-dessus tout ceux des femmes.

Ce cataclysme est une allégorie de la grande crise économique qui a secoué l’Argentine dans les années 2000, mais elle peut, plus largement englober toutes les crises climatiques, économiques et sociales à venir.

C’est un livre étouffant, sans échappatoire, difficile à supporter car la réalité n’est pas loin.

Dominique Dor.

lu en Décembre 2023, coups de cœur : la peur: la servante écarlate, Margaret Atwood

La servante écarlate (1985), Margaret Atwood

Margaret Atwood est née en 1939 et est canadienne. Elle est autrice, poétesse, critique littéraire et enseignante. Elle a commencé à écrire dès l’âge de 6 ans. Elle écrit à la fois des poèmes, des nouvelles, de la littérature jeunesse et des romans.

Son premier livre de poésie, Double Persephone ; a été publié en 1961 pour lequel elle reçoit la médaille E. J. Pratt. En 1996, son roman Captive raconte l’histoire vraie d’Alias ​​Grace condamnée à mort pour le meurtre de ses employeurs. L’autrice se fait également remarquée par sa trilogie débutée en 2003 avec Le dernier homme, L’année du déluge (2009) et MaddAddam (2013).

La servante écarlate constitue l’une de ses œuvres majeures. C’est un roman dystopique écrit en 1985 qui remporte différents prix : prix du Gouverneur général pour les romans et nouvelles en 1985, prix du livre du Los Angeles Times en 1986 ou encore Arthur C. Clarke en 1987.

L’intrigue se déroule dans la République de Gilead, anciennement les États-Unis. Cette République particulière, installée après un coup d’État militaire, est un régime sectaire totalitaire sous un groupe d’élite d’hommes appelés Commandants. La société est strictement hiérarchisée : les femmes sont soumises et peu d’entre elles ont un rôle en dehors du foyer. Elles n’ont aucun droit, pas de compte en banque, pas de travail. Une grande partie de la population de Gilead est infertile et les femmes qui ont eu des enfants hors d’un premier mariage sont après une période d’endoctrinement vouées à donner naissance à des enfants pour les couples de statut élevé sans enfant. Ces femmes sont appelées les Servantes. La narratrice Defred est une servante. On va suivre ses péripéties dans ce huis-clos. Elle décrit sa vie quotidienne, son ancienne vie où elle s’appelait encore June avec son mari Luke et sa fille. Elle nous raconte la fameuse « Cérémonie » où elle est régulièrement violée par son commandant avec l’aide de Serena la femme de celui-ci. Afin d’échapper à ce destin funeste, elle va s’engager dans une organisation secrète appelé Mayday afin d’immigrer au Canada, pays frontière où les femmes sont libres. Defred parviendra-t-elle à s’enfuir ?

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