Ces jours qui disparaissent (2017), Timothé Le Boucher
Timothé Le Boucher est un jeune auteur-dessinateur, né en 1988, distingué par plusieurs prix, notamment pour cet ouvrage.
L’intrigue :
Un jeune acrobate, Lubin Maréchal, un peu bohême, voit sa vie perturbée par des absences où sa vie se déroule hors de sa conscience. Il s’endort et se réveille après un, puis plusieurs jours sans pouvoir se souvenir de ce qu’il s’est passé pendant ce temps.
Il apparait que son existence, tout du moins son corps, est partagé par un autre… Cet autre lui-même est son exact opposé. Les deux vont tenter de concilier leurs existences si différentes, puis s’affronter pour la possession de ce corps et construire leur vie propre. Les jours disponibles pour l’acrobate vont progressivement se raréfier au profit de l’autre, tout au long de sa vie.
Il prend le temps de détailler, petit à petit, les conséquences, aussi bien professionnelles, familiales, amicales, amoureuses que sociales, sur le jeune homme, avec pour parti pris original de n’entrevoir que rarement l’autre Lubin, L’existence de l’acrobate va ainsi finir par disparaître.
La narration :
Le récit est sobrement chronologique, nous n’aurons accès qu’aux jours d’existence de l’acrobate. La vie de l’autre personnalité ne se définit que par son incidence sur la vie du personnage principal.
Il s’agit d’un trouble dissociatif de l’identité, mais en ne traitant astucieusement l’intrigue que du point de vue d’une seule des deux identités et surtout celle qui est appelée à disparaître, (grâce à un traitement psychiatrique ?), le récit devient fantastique et angoissant.
La forme :
Il s’agit d’une bande dessinée de forme très classique. Les dessins sont délicats, d’un style qu’on pourrait rapprocher de la ligne claire, dans des tons pastel. Ce traitement graphique assez apaisant tranche (volontairement ?) avec le côté angoissant du propos.
Les thèmes abordés qui y sont abordés sont : l’identité et la conscience, les rapports corps/conscience et la réalité d’une existence dans ses rapports à la réalité et aux autres.
Alain