Lu en janvier 2023, coups de cœur, la peur: La peur (1925), Stefan Zweig

La peur (1925), Stefan Zweig

Stefan Sweig est né en 1881 dans la bourgeoisie viennoise, en Autriche. Il a écrit des nouvelles (Deux heures dans la vie d’une femme, Le joueur d’échecs, La pitié dangereuse…), des essais, des romans des biographies et une abondante correspondance, notamment avec Romain Rolland et Emile Véhraeren.

Son expérience de journaliste sur le front en 1914-1918 a fait de lui un écrivain réaliste et un pacifiste inconditionnel. Il refuse de s’engager pendant la montée du nazisme mais fuit en Angleterre en 1934 car il est pourchassé en tant que Juif, puis au Brésil où il se suicide en 1942 avec son épouse par refus du nazisme.

La peur, est un recueil de nouvelles dont la première s’intitule « La peur » et se lit comme un thriller. Le lecteur partage, dès la première ligne la peur de l’héroïne, Irène qui a une vie bourgeoise mais qui terrorisée à l’idée que son mari apprenne qu’elle le trompe, par désœuvrement avec un jeune musicien.

Tout le vocabulaire est dévoué à la peur : le mot apparaît dès la deuxième ligne et ressurgit sous toutes ses variantes et images dans les suivantes. Elle prend le lecteur dans ses filets comme une araignée s’empare de sa proie.

Ainsi, à la quatrième ligne :

« Une toupie noire tournoya devant ses yeux, ses genoux s’ankylosèrent et elle fut vite obligée de se cramponner à la rampe pour ne pas tomber brusquement la tête en avant ».

L’étau se resserre lorsqu’elle est surprise par une femme qui la fait chanter.

Elle fait face à son mari intrigué par la montée de son angoisse, la disparition d’une bague.

Au futur lecteur de découvrir la suite. Les phrases ciselées qui explorent le détail, les interstices sont un régal.

Parmi les contemporains Frank Bouysse distille l’angoisse de la première à la dernière ligne de ses romans avec une écriture différente.

Simone

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