jeu 1 :Développer un sujet
Voici des éléments d’une citation de Baudelaire :
Un homme………………..eau…………………secret…………………
Après avoir reconstitué la citation ( à votre façon), vous développerez l’idée de Baudelaire en l’illustrant d’un exemple concret (au moins) et la discuterez éventuellement.
Pour info, vraie phrase de Baudelaire : « Un homme qui ne boit que de l’eau a un secret à cacher à ses semblables »
Un homme sorti de l’eau cache son secret très longtemps.
Cette phrase, mon ami napolitain Peppone me l’avait chuchotée à l’oreille lors d’une soirée arrosée en 1977, là sur sa terrasse délabrée. Peppone était coiffeur dans un salon chic à Vomero. Ce métier ne l’exaltait guère, quoiqu’il gagnât assez bien sa vie.Sa passion était ailleurs : il était « détrousseur de corail ». Au large des îles du golfe de Naples, les fonds thyrénéens regorgeaient de ce corail aux branches vermeilles si fragiles, si délicates. Peppone, sous prétexte d’innocentes parties de pêche, partait seul dans ses moments de tranquillité, et là, il plongeait, masque, palmes et sac à la ceinture, il plongeait profond en apnée et cueillait les fameuses branches corallines. Il connaissait si bien les fonds aquatiques; le butin caché dans la cale, disparaissait très vite, une fois la barque arrivée au port, acheté cher par sa clientèle clandestine. Les napolitains et autres peuples des côtes raffolaient de ce corail porte-bonheur, qui ornaient pendentifs, bagues et autres bijoux… Ce petit commerce, à la barbe des gendarmes ravissait Peppone. Goût du secret, goût du risque.
Personne n’en sut jamais rien dans sa famille, , ni même Concetta, sa femme, honorée à chaque anniversaire, de quelques bijoux sertis de corail.
Ainsi va la vie, sur la côte napolitaine.
S.R.
Un homme marche au bord de l’eau, tête baissée, mains croisées dans le dos. Il se bat contre un secret qu’il ne peut confesser à personne même pas au curé étant athée ni à un ami parce qu’il a trop honte Mais il a trop besoin d’en parler alors tout au bord de la rivière près de la cascade qui couvrira ses mots il commence à se confier en chuchotant puis les mots surgissent malgré lui de plus en plus forts jusqu’à crier pour que la cascade les dissolve et que les nuages les pleuvent.
H.L.
Un homme a besoin d’eau pour se construire, c’est le secret même de son existence.
Déjà, à l’état d’embryon dans le ventre de sa mère, l’homme baigne dans ce que l’on appelle le liquide amniotique indispensable pour son développement. A la naissance, le bébé se nourrit que de lait qui contient environ 90% d’eau, contribuant ainsi à l’apport hydrique journalier.
De l’adolescence à la sénescence en passant par l’âge adulte, l’homme a un besoin vital de boire de l’eau. L’eau demeure le principal constituant des êtres vivants et l’élément indispensable à toute forme de vie. Sans eau, aucun organisme, qu’il soit végétal ou animal ne peut vivre .Il en va de notre survie, c’est le secret même de notre existence sur terre. Posez-vous alors la question pourquoi devons-nous boire modérément de l’eau de vie, Cela semble paradoxal n’est-ce pas ?Et pour conclure voici une citation qui aurait plu à Baudelaire « Je préfère le vin d’ici à l’eau de là »
S.M.
Un homme qui ne boit jamais d’eau n’est pas capable de garder un secret.
Nous sommes le 31 décembre. Après avoir confié un secret à votre meilleur ami Antoine, vous vous rendez dans votre restaurant préféré où vous rejoignez votre groupe habituel pour un repas de réveillon. Les verres se succèdent ; les voix montent et chacun y va de son anecdote croustillante. Et tout d’un coup, votre ami Antoine révèle votre secret. Heureusement, dans un éclair de lucidité, il se rend compte de sa bévue, il n’indique pas le nom de la personne concernée. L’honneur est sauf mais vous vous jurez bien de ne plus le faire dépositaire de votre intimité.
D.Dou
Un homme assis au bord de l’eau portait en lui un secret.
Je partis me promener sur les bords de la rivière et tout en longeant la rive je rêvais d’une vie meilleure. Tout à coup mon regard se posa sur un homme que je n’avais jamais vu, assis sur une grosse pierre plate, les jambes repliées sur lui-même, la tête enfouie dans ses mains, il pleurait.
Je m’approchai furtivement et lui touchai l’épaule. Il sursauta et me lança un regard effrayé empreint d’une infinie tristesse.
- Monsieur, vous allez bien ? Vous avez besoin d’aide ? Lui demandai-je.
Il ne me répondit pas.
Lentement il sortit de la poche intérieure de sa veste une photo qu’il me tendit . Sur la photo en noir et blanc, un couple accompagné de deux enfants souriaient à l’objectif.
La jeune femme, belle et élégante fixait l’appareil d’un regard clair et rieur. Ses mains fines et délicates reposaient sur les épaules de la petite fille qui regardait droit devant elle d’un air espiègle. Elle portait une robe en dentelle, des chaussettes montant jusqu’aux genoux et des souliers vernis. Sa longue chevelure bouclée encadrait son visage rond de gamine heureuse d’être là. Le mari, grand, mince, séduisant dans son costume trois pièces de bonne qualité, au regard noir et profond suscitait l’admiration. Son bras gauche entourait la taille de la femme et sa main droite était posée sur l’épaule du garçon à l’air boudeur qui donnait l’impression de s’ennuyer.
La famille idéale ! Me dis-je.
Je lui rendis la photo et lui dis qu’il avait là une bien belle famille. Je m’extasiai sur leur beauté.
Je demandai alors à l’inconnu, toujours assis par terre et immobile, si le petit garçon c’était lui.
Il me regarda sans comprendre ce que je luis disais puis marmonna :
- Non ! L’homme c’est mon père.
Je ne compris pas tout de suite ce qu’il voulait dire par là mais il n’en dit pas plus, regardant au loin vers l’autre rive.
Devinant que je n’en saurai pas davantage sur le mystère de cette photo, je m’éloignai rapidement. Il me rattrapa et m’invita à faire quelques pas en sa compagnie. Il voulait me raconter son histoire.
Son père venait de mourir. En vidant la maison de campagne de ses parents il avait trouvé cette photo dissimulée dans un des tiroirs du bureau.
Petit déjà, me confia-t-il, il avait compris que son père lui échappait. Souvent absent de la maison, pour raisons professionnelles, lui disait sa mère, il avait grandi auprès de ce père tant admiré mais si souvent parti. Lorsqu’il rentrait après une plus ou moins longue absence, les bras chargés de cadeaux, c’était la fête à la maison. Sa mère souriait tout le temps et les régalait de ses bons petits plats qu’elle confectionnait avec amour. Ils allaient au cinéma et il venait le voir jouer au foot. A l’école il était fier de raconter à ses copains son week-end tous les deux, son père et lui. Mais bien vite il repartait et sa vie redevenait triste et vide. Son père lui manquait terriblement et il ne vivait que pour le moment où il surgirait tout au bout de l’allée. Alors il s’imaginait courant vers lui et se blottir dans ses bras. Sa mère semblait s’accommoder de ses absences et ne se plaignait jamais. Avait-elle soupçonné quelque chose ? Que savait-elle de cet homme qui partageait sa vie et lui avait donné un fils ? Il pensait qu’elle n’avait jamais rien su de la vie de son mari ou qu’elle n’avait jamais voulu voir la vérité en face. Aujourd’hui âgée et malade il était trop tard pour faire revivre le passé.
Depuis son plus jeune âge il savait. Il n’avait aucune preuve de ses soupçons mais il savait. Son père avait une double vie et jusqu’à aujourd’hui Il n’en avait jamais parlé à quiconque. Il ne s’était jamais confié à sa famille, ses oncles, ses tantes, ses cousins, ses cousines. Il avait toujours repoussé au plus profond de lui-même ce qui lui paraissait une évidence. . Ce lourd secret, jamais confié, jamais démenti, s’incarnait sous ses yeux, en regardant cette photo, preuve vivante que ses soupçons étaient fondés.
En ce moment, au bord de l’eau, l’image paternelle s’efface peu à peu, devient floue. Il ne lui en veut pas, il regrette simplement de ne pas connaître son frère et sa sœur. Un jour peut-être… Il ne sait pas si la femme de la photo est toujours en vie. Il ne veut pas savoir. Il veut continuer à vivre à côté de ce secret qui a pris forme à travers la photo.
Après cette longue confession je le raccompagnai chez lui et depuis ce jour-là nous ne nous sommes plus quittés.
D.L.
propositions de citations non développées :
Un homme incapable de savourer le goût de l’eau porte en secret quelque addiction à l’alcool
un homme que l’eau effraie tait son secret, il ne sait pas nager…
S.D.
« L’homme qui marche sur l’eau a certainement un secret qui nous jette de la poudre aux yeux » est une célèbre phrase de Baudelaire.
Revenons aux faits : Mathieu raconte que Jésus est venu rejoindre ses disciples qui étaient en barque, loin de la côte sur une mer agitée ,« en marchant sur le mer ».
Avouez que c’est plutôt étrange, et que tout être doué de raison, peut, selon la célèbre formule de Majax , affirmer « Il y a un truc »
D’ailleurs Pierre ayant demandé à Jésus son soutien pour le rejoindre, s’enfonce rapidement dans l’eau avant de subir la fameuse poussée d’Archimède qui lui permet de remonter à la surface et d’être sauvé. Jésus l’accuse alors d’avoir douté. Serait-ce là « le truc » bien facilement dévoilé ?
L’évolution et la démocratisation contemporaines des sports de glisse sur l’eau, ont permis à d’intrépides aventuriers d’évoluer à la surface des flots, qui sur une planche de surf, qui sur un paddle . Vous pourrez encore m’opposer l’affirmation que Jésus « marchait », mais la position des pieds généralement décalés sur la planche auraient pu faire illusion. Les compagnons de Jésus troublés par la mer démontée et la peur d’avoir affaire à un fantôme auraient pu ne pas voir la planche, ce qui les a amenés à conclure au « miracle »,mais la planche pourrait être le « secret ».
Cependant comme je n’ai aucune preuve tangible à avancer, je vous laisse le libre choix de la clé de l’énigme.
D.Dor