Premières impressions
– L’arrivée des Mercier chez les Marty
Point de vue de l’hôtesse, Nadia
Voici enfin le jour J. J’attends avec impatience la famille Mercier, un veuf avec deux ados, m’a-t-on dit.
Depuis le perron de l’entrée, Léo à mes côtés, je scrute l’allée en pensant à ce que je vais leur dire dès les premiers instants, lorsque j’aperçois leurs silhouettes se détacher au fond du sentier.
- Ils arrivent, cria Léo tout excité.
Je vais à leur rencontre le cœur battant.
- Bonjour, dis-je d’un ton peu assuré. Bienvenue chez nous et dans notre village.
Un silence s’installa entre nous. Nos regards se croisèrent, gênés et intimidés.
- Je m’appelle Nadia et je vous attendais avec impatience. Entrez donc, j’ai fait du café et un gâteau et il y a des jus de fruit pour les enfants
- Merci, c’est gentil à vous me dit-il après quelques secondes d’hésitation. Moi c’est Stéphane et voici Julia et Alexandre.
- On n’est plus des enfants me dit Alexandre en me regardant droit dans les yeux.
- Venez vous mettre à l’aise. Nous nous occuperons de vos affaires plus tard.
Ils rentrèrent. Alexandre, adolescent curieux et intelligent découvrait le salon avec ravissement. Julia ne disait rien, le regard noir rivé sur son portable, le visage fermé. Elle n’avait pas l’air très contente d’être ici.
Après nous être restaurés, je leur fis visiter la maison avec Léo pour guide puis ils prirent possession de leur chambre respective.
- Vous avez une très belle maison, me dit Stéphane et un joli parc.
- Nous l’habitons depuis dix ans déjà. Elle est grande et confortable.
Je leur proposai alors de faire un tour dans le village en attendant le retour de mon mari.
Alexandre et Julia ne voulurent pas venir. Au retour je préparai le dîner. Stéphane voulut m’aider.
Il est très sympathique et fort séduisant malgré son air absent, pensai-je en rougissant légèrement, transportée de joie.
Après les présentations avec mon mari un peu froid et distant à mon goût, nous passâmes à table. Stéphane appela ses enfants. Alexandre arriva aussitôt mais Julia se fit attendre. Son père alla la chercher dans sa chambre en râlant après elle.
- Elle est gentille mais un peu rebelle, nous dit-il gêné.
Il revint quelques instants plus tard, inquiet. Elle n’était pas dans sa chambre et il ne savait pas où la chercher. Nous l’appelâmes, nous partîmes à sa recherche dans toute la maison, dans le parc et dans le village. En vain. Elle avait disparu.
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Antoine Coustou chez Jean et Mariette Tollis
Castelvielh fin octobre
Je suis arrivé il y a deux jours au village. Le voyage a été un peu difficile. D’abord le train puis un bus qui s’est traîné jusqu’à Castelvieilh. Enfin, j’exagère un peu mais mon rythme de citadin surexcité n’a plus l’habitude de cette lenteur relative. J’ai pourtant apprécié de traverser des villages figés dans les temps anciens, des châtaigneraies, des jardins en terrasse, partout. J’ai découvert que ces terrasses se nomment joliment bancels ou faïsses.
Jean et Mariette Tollis m’attendaient sur la place du village. Je devrais plutôt dire Mariette et Jean. Mariette est toujours devant, finit les phrases de son mari, parle, s’agite du matin au soir. Nous nous dirigeons vers une petite maison rustique, coiffée d’un toit de lauzes et flanquée d’un four à pain. Mariette m’explique qu’il s’agit d’une ancienne bergerie qu’ils ont entièrement restaurée et réaménagée lorsqu’ils ont pris leur retraite. Nous entrons dans une grande pièce salon, salle à manger cuisine. C’est simple mais coquet et accueillant comme eux. Juste un petit couac lorsque nous montons vers les chambres. J’ai oublié de prendre des pantoufles et Mariette, très fière de ses parquets cirés me laisse entendre que cela la contrarie un peu.
Un petit tour à la supérette me permettra peut-être de trouver une solution, sinon je resterai en chaussettes.
Retour au rez de chaussée, petit coup de Castagnole, sorte de vin de Noix maison.
Ensuite, c’est une avalanche de questions, un feu croisé d’interrogations sur mes intentions, mon parcours d’écrivain. Ils ont cherché sur Google mais ils sont restés sur leur faim. Je ne suis pas assez célèbre pour y trouver beaucoup d’informations.
Le dîner (Soupe à l’oignon doux, poulet rôti, purée maison, pélardon et crumble au miel de châtaignier) se déroule dans un climat détendu. J’essaie de donner une bonne image de moi et de mes projets. Mes hôtes seront déterminants pour mon avenir et j’ai vraiment envie de m’installer ici.
Le lendemain, rencontre avec Madame le Maire et les autres candidats habitants flanqués de leurs familles d’accueil. Un apéritif nous est servi sur la place du village : échanges de questions – réponses. Avec Tony et Jeanne, c’est presque un coup de foudre amical. Jeanne, la bibliothécaire a eu la curiosité de lire mon dernier livre, ce qui me flatte. De plus, nous nous rendons rapidement compte que nos goûts littéraires et cinématographiques sont très proches. Marie Ange Cassou, amie de mes hôtes, nous rejoint. Elle aussi veut découvrir qui je suis. LesTollis l’ont certainement missionnée pour me cuisiner. Je réponds au mieux : ma famille, mes racines plus anciennes dans la région, du côté de Saint Germain de Calberte…
Les enfants se sont déjà trouvés des copains dans le village et courent autour de nous. Les ados affalés sur un mur, tripotent leurs téléphones en se lançant des regards furtifs et en sirotant des boissons colorées. Nous visitons ensuite le village, ses commerces, sa bibliothèque. Les maisons serrées les unes contre les autres, dégagent une impression de force et de sérénité même si je me demande ce qu’il en est au cœur de l’hiver ou même lors des épisodes cévenols.
Nous sommes ensuite réunis pour une mini-conférence qui va nous résumer l’histoire du village et de la région. La journée se terminera par un buffet gargantuesque. Entre-temps, j’ai enfin pu acheter d’horribles charentaises qui me grattent les pieds mais m’ont valu un sourire irrésistible de la part de Mariette.
C’est au petit déjeuner du deuxième jour que je perçois une petite crispation. Les Tollis sont moins bavards qu’à l’habitude. La Comtoise égrène ses coups dans le vide du silence. Que se passe t’il ?
Mariette a longuement parlé avec son amie Marie Ange (ancienne secrétaire de mairie) à qui j’ai confié la veille une partie de mon arbre généalogique. Il en ressort que mon arrière-grand-père aurait été au cœur d’une sombre histoire dans la vallée voisine. De quoi s’agit-il ? Est-ce une erreur ou bien je suis passé à côté d’un secret de famille ? Je vais multiplier les rencontres dans le village et les échanges avec ma famille pour essayer d’y voir plus clair.
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Point de vue de FaustineLadour
Fiona , ma chère jumelle .
Nous voilà arrivés . Dimanche matin , à Castelvielh . Tu dois être
impatiente de connaître mes premières impressions ,aussi vais-je te les livrer de suite .
Dans le train de nuit ,je n’ai pas beaucoup dormi . Le fait de partager un espace si réduit avec des inconnus m’importunait un peu . Au terminus , nous attendaient nos hôtes .
Ils étaient souriants et visiblement contents de faire notre connaissance .
Nous avons pris un petit déjeuner au buffet de la gare .Olivier nous a très vite mis à l’aise en nous parlant de sa région qu’il aime tant et notamment de son village qu’il administre depuis de nombreuses années .
Figure-toi que la rivère qui coule au pied du village porte le même nom que nous « Ladoure » avec un « e » en plus ! C’est un signe , non !
Nous sommes confortablement logés et en plus , sommes plus ou moins en autonomie .En effet , la famille Marchal dispose d’un petit appartement, indépendant mais adossé à la maison principale , de manière à pouvoir
héberger les remplaçants du docteur quand la famille s’échappe .
Aujourd’hui , évidemment nous allons partager les repas ensemble . Mais à partir de demain , il faudra organiser notre semaine .
Une voiture et des vélos sont à notre disposition .
Le cadre est enchanteur et comme tu t’en doutes notre premier ravissement a été l’ambiance sonore des lieux : silence ou pépiement des oiseaux ou bruissement des feuilles ou chant d’un coq au loin .
Alban est lui aussi sous le charme .Ses yeux brillent et il a ce petit air malicieux qui ne trompe pas .
Nous avons déballé nos affaires .
Je vais faire un brin de toilette et nous irons rejoindre Olivier et Clotilde .
Je te tiens au courant de nos prochaines découvertes .
Bisous verdoyants .
Faustine .
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Journal intime de Miléna Tomasi, 14 ans
Le 21 octobre.
Cher journal,
La famille invitée par mes parents est arrivée ce week-end… Je flippais énormément de ce moment, depuis que mes parents se sont proposés pour accueillir des inconnus sous notre toit. Quelle idée de m… J’ai tout essayé pour les faire changer d’avis. Que ce serait pas bien pour mon année de 3e, que je dois préparer le Brevet de manière calme et sans perturbation, que j’ai aussi mes cours de théâtre avec la prof de théâtre, Madame Anne Cristina. Et mes cours de volley, aussi ! Mais ils m’ont dit que c’était que 2 semaines et que ça allait tous nous ouvrir aux autres. Que ce serait une superbe expérience pour tout le monde. Tu parles !
Je te dresse un portrait de la famille Commère (oui, je me suis mise à les appeler comme ça en secret, juste pour me venger !). La mère, c’est Tiphaine, elle gère une supérette comme la mienne. Super, les conversations ! Ça ne tourne que autour de ça… Vive le métier de merde, mais ça, chut, je l’ai pas dit. Le père, c’est Alexandre, il est ingénieur (je saurais pas définir ce que c’est, comme la plupart des gens, d’ailleurs). Il n’a pas l’air de vouloir lâcher son ordi portable, pour son travail, et ça a l’air de gaver sa meuf. Je sens que je vais rigoler s’ils se clashent… Hihi.
Mais le pire, c’est les 2 enfants. Hugo, qui a 7 ans, est hyper calme, il a l’air tout renfermé. On sait pas ce qu’il pense, il a le regard noir, il me fait trop flipper ! Le seul point commun qu’on a, c’est qu’on avait pas l’air de vouloir de ces vacances imposées. Tiago, son frère, lui il a 5 ans. Et il est hyper difficile à suivre ! Il fait que parler, de tous les sujets qui lui passent par la tête, il passe du coq à l’âne sans qu’on s’y attende. Mes parents m’ont prévenue, il est TDAH. Hyperactif et pas très concentré, de ce que j’ai compris. Il peut aussi balancer des trucs qui lui passent par la tête sans se soucier des conséquences. Je n’ai pas encore été confrontée à lui, mais ça me fait tellement peur son truc, que j’ai décidé de l’éviter au max. Heureusement, ses parents ont décidé de dormir dans la même chambre que lui ! Sauf que moi, je suis obligée de prêter ma chambre à Hugo… J’étais tellement gênée le premier soir, que j’ai éteint ma lampe de chevet très tôt. Pour pas avoir à lui parler. Lui a lu sa BD, sans jamais me dire un truc. Je crois qu’on a trouvé le rythme qu’il faut pour ces 2 prochaines semaines.
Cher Journal, je sens que je vais beaucoup t’écrire ces prochains jours…
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Point de vue de Léontine Marchant
CASTELVIELH,
Nous voici enfin arrivés après 8 heures de route. « Ce n’est pas trop tôt crient les enfants !
Direction la Mairie , où Madame le Maire nous reçoit très gentiment et nous indique le chemin qui mène chez Anne CRISTIN, notre famille d’accueil.
C’est l’institutrice du village et ça rend Léon un peu fébrile à l’idée de la rentrée scolaire.
Après avoir emprunté un chemin caillouteux le numéro 32 est là devant nous et nous apercevons Anne Christin qui nous attend dans son jardin. Chacun fait connaissance et la joie règne en cet instant pour la plupart d’entre nous. Les enfants, bien que fatigués sont ravis de l’endroit. Seule Eléonore ma compagne paraît étonnée et mal à l’aise. Anne Christin nous fait visiter sa maison, et les alentours de Castelvielh. Accompagnés de Colin et Coline nos 2 chiens les plus vieux la balade est magnifique.
Anne nous informe qu’un repas est offert le lendemain à midi par la commune à tous les visiteurs et les familles d’accueil afin que chacun fasse plus ample connaissance. Nous voici à table et après les présentations de chaque famille nous attaquons un repas fort goûteux et roboratif.
En discutant avec mes voisins de table j’échange sur le sujet qui m’amène dans cette commune .
La famille Costes Trincou semble très intéressée car leurs parents agriculteurs cherchent à louer des terrains incultivables qui pourraient me convenir.
Pour l’instant tout semble positif malgré le silence de ma compagne qui n’échange avec personne.Les enfants quant à eux s’amusent avec les petits villageois.
Les chiens calmes rassurent la famille Marty qui me pose beaucoup de questions et enchantent Bastien et Cyril qui ont besoin de chiens de garde pour leurs troupeaux.
Tout irait bien si je savais pourquoi Eleonore est si distante voire indifférente. Notre avenir dépend également d’elle….
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La famille d’accueil vue par le chat Chami.
Mais pourquoi mon humaine m’a emmené dans cette galère !!!!
4 mômes !
Déjà que la chienne Skippy me harcèle à longueur de temps, j’ai désormais des gosses sur le dos : et vas y que je t’attrape, que je te caresse, que je te colle des vêtements tous plus ridicules les uns que les autres .
Ca crie, ça court partout, ça fait du bruit…Au secours !!!
J’ai dû trouver des tas de recoins pour me planquer afin d’échapper à leur fougue.
Ah ben eux, ils sont contents : ils n’avaient pas de peluche dans leur maison. Je satisfais contre mon gré leur besoin de tendresse.
« Il est mignon le chat »…et gnagnagna.
Ah c’est sûr qu’ils ne vont pas aller se coller à Skippy qui leur a tout de suite montré ses limites. Au moins, exceptés les cris, elle est peinarde !
J’avoue avoir quand même un faible pour Polly. Elle, elle est douce. Elle me susurre des chansons douces, elle me berce, elle me câline.
Je dors avec elle, sous ses draps. J’aime me blottir contre elle, lui faire des câlins et lui ronronner mon bien-être à l’oreille.
Les autres, je vais vomir sur leur lit !
Les parents ne m’intéressent pas.
Lui, Matthias, il est trop grand, trop barbu et parle trop fort. Je crois qu’il me fait un peu peur, même s’il est prévenant avec moi.
Elle, Karine, est toujours très affairée entre son boulot et ses obligations à la mairie. Tout ce qui compte pour moi, c’est qu’elle nous nourrisse !
Mon humaine a l’air de les apprécier. Elle parle beaucoup avec eux.
Je la sens heureuse ici.
Moi je le suis quand les gosses sont partis chez leur autre parent respectif.
Enfin du calme et de la tranquillité !!
La campagne alentours est très belle. J’y fais plein de découvertes olfactives, gustatives, auditives. Mes sens sont en éveil !
Je veux bien vivre ici…mais dans notre maison à nous !
___________________________________________________________________Ebauche du portrait d’un chien
du point de uue de l’écriture pour le feuilleton , je trouve qu’un animal de compagnie tel qu’un des chiens d’une famille d’accueil ou d’un des visiteurs , est une rude bonne idée , selon sa patte d’ours à dagobert , touffue de poils longs , et donc légèrement terreuse après la balade charmante du dernier samedi sous une bruine légère pour s’être vue conviée de participer à la gambade et aux ramassages de quelques grosses châtaignes dans les bois libérés du reste , voilà , encore faut-il laisser transparaître à son récit la grandeur des épisodes qu’il saurait raconter de sa grandeur d’âme , fois d’animal à la noblesse pasticheuse gourmande communicative et exemplaire .
il pourrait avoir surpris un écureuil fureter dans les parages , et dans ses partages d’informations avec la gente bipède , en les semant dans leurs énervements – à devoir le rattraper et à piétiner d’éventuels champignons – à discourir si librement entre les feuilles mortes de l’automne , elles qui auraient mis tant de temps à arriver au sol pour y mourir en tapis moutonneux , définitivement ) .
Bon , en définitive et en défilant , ne manquent les rapports de causes à effets entre le meilleur ami de l’homme et ce dernier soucieux à son égal de son bien-être , et à l’aventure d’un partage , à se respecter à une permanente horloge mutuellement , avec bien sûr les sentiments tragi-comiques qu’ils entretiennent l’un pour l’autre , et après-coup séparément
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Premières impressions de Mamadou Cissé
Ce sont les vacances de Toussaint. Nous sommes reçus chez Bastien et Cyril dans leur hameau abandonné. Eh bien c’était super !
Bastien et Cyril sont très sympathiques et sont très heureux de nous faire découvrir à Irine et moi-même tous les recoins intéressants et la région avoisinante.
D’abord nous avons fait le tour du hameau, puis de leur propriété. Irine s’est intéressée du coup à la fabrique des fromages de brebis.
Puis nous avons porté nos pas plus loin, nous avons marché sur les GR, apprécié la beauté des paysages, la couleur des arbres en automne, écouté les oiseaux, respiré l’air des bois et même trouvé des champignons.
Le soir nous nous sommes régalés d’omelette aux cèpes tout en bavardant autour des activités qu’offre ce petit bourg de 800 habitants, club théâtre, bibliothèque, cinéma itinérant, club de volley, club de foot, club de marche… Pas vraiment le temps de s’ennuyer.
Quand j’ai parlé à Cyril de permaculture, il m’ aiguillé vers une ferme bio de Julien et Nadine.
Nous avons eu une première rencontre avec toutes les familles d’accueil et les autres candidats.Nous étions tous là en observation.
Le soir, Irine et moi, on réfléchissait. Qu’est-ce qu’on fait ? Le village est attrayant, les gens ouverts pour le moment. Fait notable, il y a une école, un médecin un vétérinaire. L’endroit est très beau, il y a de belles maisons vides.
Même s’il fait froid en ce moment, c’est normal, c’est l’automne. Pour ma part, je commence à aimer cet endroit et à me dire que j’aimerais bien vivre ici, m’intéresser à l’histoire du lieu, à celle de ce vieux château d’où on voit tout le pays. Une vraie merveille. On pourrait le revigorer un peu, créer un chantier pendant l’été et le remettre sur pied petit à petit.
Ce serait bien d’en parler dans une prochaine réunion.
Cependant, il faudrait aussi que je gagne ma vie, sinon, comment va-t-on faire ? Pourrais-je enseigner dans la ville voisine. Ce serait vraiment extra !
Irine se voir déjà fabriquer des fromages chez Cyril et Bastien et jouer à la marchande sur les marchés ! Et puis, elle a noué amitié avec l’institutrice et elle se verrait bien faire des animations avec elle. Voilà où nous en sommes. Il faut faire quelques démarches
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Premières impressions de Gabriella Kasongo
Ana, ma sœur,
On nous a envoyées dormir, Prudence et moi, mais 8heures et demie, ce n’est pas une heure… Je ne peux pas dormir. Comme je t’avais promis, je te raconte tout.
Quand on est arrivées dans une ville qui s’appelle Le Vigan, après quatre heures de train et de bus, on était bien énervée avec Prudence et maman commençait à être en colère. Elle flippait grave je crois.
Un homme nous a abordées, vieux, grand, avec un drôle d’accent et une casquette. Il devait nous amener chez sa fille qui travaillait à cette heure. On est monté dans une vieille voiture pourrie (heureusement que tu ne m’as pas vue dedans… la honte). Il ne disait pas grand-chose et nous encore moins .
Alors on a roulé dans des collines (pas de mer en vue!). Il paraît que c’est ça la campagne. Vite, après une forêt sombre où j’aurais trop peur de me promener, on a vu quelques maisons entassées, aucun immeuble et tout en haut un château fort, comme celui de notre livre d’histoire, mais très abîmé. Je ne crois pas qu’un chevalier puisse y habiter.
On s’est arrêté avant l’entrée du village devant une immense maison qu’on a contournée, et derrière il y avait un très très grand jardin avec de l’herbe, des arbres que je ne connais pas, des balançoires. J’aurais bien été jouer mais l’homme nous a fait entrer par une baie vitrée dans la « chambre de maman » pour poser nos affaires. Je te dis pas … aussi grande que notre salon, toute blanche avec des jolies peintures et un lit géant couvert d’un tissu du bleu que j’aime. Trop beau ! On ne bougeait pas ; il a ouvert une autre porte : une salle de bain, comme dans un château avec des carreaux bleus aux murs et d’autres avec des vagues, un miroir énorme et une douche où on peut rentrer toutes les trois et même un VC (heureusement, j’avais envie, je n’osais pas demander). Il a dit que c’était que pour nous ! Il est sorti , a ouvert une autre porte sur un couloir et montré une autre chambre, pour nous… Mais maman a dit que non, qu’on n’avait pas l’habitude et qu’il y avait assez de place dans le grand lit pour les trois. Il nous a laissées un petit moment . On ne savait pas quoi faire, maman non plus.
Il est revenu nous chercher par le même couloir et nous a amené dans un salon, plus grand que tout l’appartement, plein de meubles , de tapis, de jouets et une télévision plus grande que moi. Tout d’un coup, on a vu une petite dame à cheveux gris avec un tablier et deux petites filles, bien plus petites que moi… peut être qu’elles pourront jouer avec Prudence… Mais quand elles nous ont vues, elles se sont mises à hurler …On s’est réfugié dans la robe de maman. Personne ne disait rien jusqu’à l’arrivée d’un monsieur et d’une dame, jeunes comme maman. Ils étaient embêtés à cause des petites. Rose et Méline, elles s’appellent. On a fini par faire connaissance et puis il a fallu manger.
Maman avait dit qu’il fallait manger de tout, mais c’était vraiment pas comme chez nous, ni comme à la cantine. Je ne peux pas dire si c’est bon. Le plus drôle , c’était le dessert : des espèces de fruits cuits, chauds, durs, marron… on ne savait pas quoi en faire. Il nous ont expliqué comment les peler. On a ri… c’était sucré, très bon. Ce sont des châtaignes qui poussent sur un arbre, il paraît. Ils nous le montreront demain, et aussi les poules : des vraies, vivantes, avec des plumes, qui pondent des œufs ! On commençait à aller mieux;mes petites riaient aussi.
Oui mais alors, un monstre est entré dans la pièce, un chien grand comme une montagne, tout noir et il s’est précipité sur moi et m’a léchée… Pouah. J’ai cru qu’il allait nous manger. J’ai pris Prudence par la main et je me suis précipitée dans la chambre . Ils ont dit qu’il était gentil, qu’il s’appelait Hector, qu’on l’aimerait quand on aurait fait connaissance. Maman a dit : « demain, elles sont fatiguées » et elle est venue nous coucher avant de les rejoindre. Elle nous a dit que que demain il y aurait une grande fête dans le village pour les enfants Invités et ceux du village. Je lui ai fait promettre : si on leur fait peur, on rentre à la maison !