feuilleton 24 25 village cherche habitants 6ème étape

Tatouille, Chami et Skippy

Tatouille – Merci de m’avoir protégé face à cette saloperie d’Ursula les copains.

Je suis sûr qu’elle n’aurait pas hésité à me piétiner la garce !!

Skippy – Ca c’est certain. Elle est vraiment malsaine.

T’as vu, elle n’en menait pas large.

Chami – Tu m’as trop fait rire Skippy avec tes babines retroussées. On aurait dit que tu faisais des grimaces. J’étais éclaté, surtout quand tu t’es mise à baver !!

Skippy – ah ah ah. Et toi, quand tu lui as craché dessus, j’ai cru que tu allais t’étouffer !!

En tout cas, il va falloir la surveiller .

Je vais demander à Hector de la pister aussi. L’union fait la force.

Tatouille – Je pense même qu’il va falloir avertir Solange rapidos car j’ai surpris Ursula dans une pièce avec Marie-Ange, et elle était en train de la malmener.

Skippy – Ah bon !! Où ça ??

Chami – oui moi aussi je l’ai vue. Elle est entrée de force chez Marie-Ange. J’ai sauté sur le rebord de la fenêtre pour les observer.

Ursula a attaché la pauvre Marie-Ange sur une chaise, sans ménagement ! Elle s’est assise en face d’elle et lui posait des questions en la menaçant de son doigt crochu !

Skippy – Oh non !!! Je sais que , comme toi Tatouille, Solange a trouvé un sac avec du linge ensanglanté dans la 4L de la sorcière. Elle en parlait avec Faustine. Je comprends mieux maintenant pourquoi elles voulaient avertir les gens du village .

Il faut agir !!

Chami, toi tu fonces chercher Solange, moi je vais chercher Hector et on se retrouve chez Marie-Ange.

Tatouille – Euh… et moi, je fais quoi ??

Skippy – Je te dirais bien d’aller jouer avec tes crottes de nez , ah ah ah. Mais non, je plaisante !

Toi tu fonces dans la 4L pour essayer de couper les fils qui l’empêcherait de la démarrer.

Choisis les bien pour ne pas t’électrocuter !

C’est bon pour toi ?

Tatouille – Nickel !!

Skippy – Let’s go les gars !!!

Ursula, entre rêve et réalité

Marie-Ange, effrayée, avait fini par cracher le morceau : elle commence à raconter :

«  C’est Louis, le grand-père d’Antoine, il m’a convaincue pour le bien du bébé, il aurait fini à l’assistance publique et il lui avait trouvé une famille qui ne pouvait pas avoir d’enfant.Elle l’a adopté sans trop poser de question et moyennant une pension mensuelle pour l’élever. J’avais juste à le déclarer sous le nom de ses nouveaux parents. Mais je ne peux pas dire de qui il s’agit, la seule chose à savoir c’est que l’enfant s’appelle Laurent et qu’il est heureux avec sa petite famille, il ne serait pas bon de venir le perturber avec cette histoire »

Cette nuit, j’ai très mal dormi. Des mauvais rêves ou était-ce la réalité ? Je ne sais plus, depuis que j’ai un peu perdu la tête, tout s’embrouille. Pourtant je me rappelle bien du jour où mes parents m’avaient ramenée dans ce village pour rencontrer la famille de Vincent, c’était au printemps. Ils disaient qu’il fallait qu’il répare. Certes Louis, le père de Vincent m’avait violemment bousculée et j’étais tombée la tête sur le béton, mais je ne m’en étais pas trop mal remise, je crois, si ce n’est cette grosseur qui pointait sous ma robe. Ma mère disait : « Ne t’inquiète pas, ça va passer ». Nous sommes restés quelques jours chez les parents de Vincent. Il n’était pas là : « Il ne peut pas venir, il fait d’importantes études à la ville. » Souvent, Louis et sa femme Jeanne s’enfermaient avec mes parents : « Nous avons à parler disaient ils. Reste dans ta chambre et repose-toi . » mais moi, je n’étais pas fatiguée et je mettais mon oreille à la porte et je les entendais tous discuter à voix basse. Quelques bribes de conversations me parvenaient mais je ne comprenais pas bien . « Elle n’est pas en état de s’en occuper et c’est à cause de vous », disait ma mère et Louis répondait : « oui, je le sais, croyez bien que je regrette bien ce geste de colère, mais ne vous inquiétez pas, je vais faire le nécessaire, tout est prévu.ma mère était sage-femme, elle sera là et je connais une jeune femme à l’état civil qui fera ce qu’il faut. Elle a juste besoin d’un peu d’argent et ce n’est pas un problème pour moi. »

Quelques jours après, de violentes douleurs me tordaient le ventre. Jeanne et sa belle mère s’affairaient autour de moi et puis j’ai entendu un cri, les deux femmes tenaient à bout de bras une chose toute rouge et dégoulinante, qui s’égosillait comme un chaton qui cherche sa mère. Mon dieu, que c’était laid ! Et puis j’ai entendu ces mots qui résonnent encore en moi : «  c’est un garçon ». Une semaine après, je suis rentrée chez moi. Où est passé le chaton que j’avais à peine entrevu ? Juste le temps de voir ses grands yeux verts . Mon ventre avait bien dégonflé, maman avait raison, ça m’avait passé, mais ma tête me faisait de plus en plus mal. Depuis j’ai vu quantité de médecins et avalé tant de médocs ! Et puis j’ai fait des séjours de plus en plus longs dans des cliniques, pour terminer à Ville Evrard… l’hôpital des fous. Mais je le sais, je ne suis pas folle, j’ai seulement quelques flashes. On me dit que ce sont des hallucinations, qu’il faut que je prenne bien mes médicaments et que je reste à l’écart du monde pour ma tranquillité.

Mais je ne suis pas tranquille ! Je suis obsédée par ce chaton aux yeux verts. Rêve ou réalité ?

Hier soir, en quittant Marie-Ange, je suis rentrée directement chez mes potiers, ma tête tambourinait de plus en plus fort, pleine de ce qu’elle m’avait appris. Je m’apprêtais à monter dans ma chambre lorsque j’ai entendu Pauline dire :

«  Est-ce que tu as lu le journal, aujourd’hui ? » « Non, » répondit Jean. » Il y a une femme qui s’est échappé d’un asile psychiatrique en région parisienne, une certaine Mariane Beauregard. Les gendarmes la recherchent dans la région. Ils disent qu’elle peut être violente et qu’elle a gravement blessé une infirmière en s’enfuyant. Qu’en penses-tu ? » «  Qu’il faudra penser à verrouiller la porte avant de se coucher » ironisa-t-il.

Mais non, mes petits potiers, vous n’avez rien à craindre de moi, vois êtes mes deux préférés du village, pensais-je. Maintenant, il faut que j’aille me coucher et réfléchir à l’avenir, car Samedi il y a une grande fête, le village est en effervescence et tous se prêtent au jeu de la décoration des rues, des balcons et sur la petite place, il y aura un bal. Laurent et sa famille viendront sûrement, maintenant que je sais qui il est. Il n’y a qu’un seul Laurent dans le coin mais je ne l’ai jamais vu. Il me faudra cependant être prudente car cet article de journal m’inquiète, il arrive un peu trop tôt à mon goût

Faustine

Avant même d’ouvrir les yeux ,encore blottie sous la couette, j’avais perçu un changement :le silence ouaté . Alban et moi étions décidés à quitter la banlieue parisienne pour échapper au désordre sonore y régnant et nous avions trouvé dans cette bourgade la tranquillité espérée . Mais ce matin , à peine réveillée , ce cocon feutré m’impressionnait .

Le silence était encore plus présent que d’habitude .

Je levai une paupière puis l’autre . Une clarté tamisée ,étrange , laiteuse filtrait au travers des rideaux .

Je courus à la fenêtre . Le parc de la maison était tapissé d’un blanc manteau , vierge de la moindre trace .

La neige , par terre , sur les toits , étouffait tous les bruits .

Castelveilh ne me décevait pas , en une semaine , ce village s’était paré des couleurs et de l’ambiance des 4 saisons .

La pluie , le vent , la neige ou le soleil s’harmonisaient avec les pierres des habitations , les collines , la rivière , éloignant la monotonie d’un temps uniforme .

Mamadou

Ursula a mis de l’ambiance au village. Tout le monde se méfie. Quelle atmosphère !

Les jeunes impétueux avec leurs états d’âme et leur désir de faire des bêtises. Bon, mais c’est comme ça la jeunesse !

Déjà, il y en a pas mal qui se désistent. L’écrivain n’a pas envie de rester, Eléonore et Léontine non plus.

Quant à nous, pour le moment, nous nous sentons bien chez Bastien et Cyril. Ils sont plutôt cool comme disent les jeunes.
En même temps, j’ai vu une maison, pas loin de chez eux, tout près des sentiers de randonnée.

J’adore la nature et Irine aussi, c’est une bonne marcheuse.
J’ai fait une demande de professorat dans la ville proche et je crois qu’elle a été reçue positivement.
Je me sens bien ici, je suis sûr que tout sera bien.
Si j’ai mon poste à la rentrée prochaine, c’est ok pour nous !

Ima Kasongo

Ça n’a pas été facile au début. Je n’étais pas plus à l’aise que les filles mais je ne voulais pas qu’elles s’en aperçoivent . Marlène et Benoît faisaient tout pour nous mettre à l’aise , mais il y a un tel décalage avec Marseille et ce que j’ai connu avant ! La maison est trop belle, comme dans un magazine, j’avais toujours peur qu’on abîme. . . Je ne sais pas rester sans rien faire à me laisser servir comme une princesse. La mère de Marlène l’a compris et m’a proposé de l’aider à cuisiner. Du coup, ça va mieux , d’autant plus qu’ils ont l’air d’aimer. .. Rose et Méline sont souvent après moi pour que je leur chante des chansons… je sens Prudence un peu jalouse, mais maintenant, les filles jouent ensemble et ça fait plaisir.

Les réunions et les fêtes organisées dans le village ont permis de faire connaissance avec villageois et les autres invités. Je participe à tout, même au cours de yoga… C’est drôle, ces gesticulations … Mais surtout ce qui nous a soudés, c’est la disparition de Julia. Quelle peur ! Quelle histoire ! Heureusement que Mamadou les a retrouvés et qu’avec Bastien et Cyril , ils ont calmé la situation. La Maire c’est occupé des deux jeunes et leur a demandé de participer aux animations pour les enfants pendant tout le reste des vacances aux côtés de l’institutrice et d’Irine qui a bien sympathisé avec elle. Les ados , accompagnés d’Alexandre , le jumeau qui se morfondait tout seul, ont d’abord traîné des pieds mais ils ont fini par se prendre au jeu et faire plein de propositions ; ils préparent un spectacle pour la fin du séjour. Je m’amuse beaucoup à les observer. Ils sont timides sur scène, n’osent pas se toucher ni bouger. Je mets mon grain de sel ; je les encourage. On me laisse faire.

Je parle souvent avec Julia . Tout à l’heure , je me suis fâchée contre elle qui parlait mal de son père qui se promenait en compagnie de Nadia . Sa colère s’est retournée contre moi qui ne sais pas ce que c’est d’avoir un père comme ça ! Je ne sais pas pourquoi, j’ai tout lâché. Je me suis mise à parler, parler. J’ai tout raconté, même ce que je n’avais jamais dit à personne. Ça débordait . J’ai fini par me taire.Elle m’a regardé, effarée, les larmes aux yeux, incapable de dire autre chose que : « je n’aurais jamais cru… » jusqu’à ce que les autres l’appellent. Je culpabilise de lui avoir fait porter ça, mais c’est trop tard. Pourtant , elle ne m’en veut pas. C’est elle qui a proposé que, comme je sais coudre, je les accompagne à la ressourcerie pour trouver de quoi faire les costumes. Solange gardera les filles : elles font une fine équipe avec Hugo, le chien de la maison et Skippy, le chienne de Solange. C’est un coup de foudre réciproque et je ne les ai jamais vues aussi épanouies. Elles rient. Il me semble qu’elles ont grandi.

Et moi, je suis heureuse de ma sortie ! Je ne me suis jamais sentie légère comme ça.

J’espère que ce n’est pas une parenthèse. Je crois que j’ai envie de vivre ici. Je commence à me renseigner pour un travail… Il me faudrait un travail pour avoir un appartement … Je vais aller voir la Maire. Même si ça m’intimide…J’aimerais que Solange, Irine et Mamadou , Faustine restent aussi.. . Pas Ursula. Je sens que Gabriella ne l’aime pas. Je regrette le départ d’ Antoine Coustou avec son projet de maison pour les écrivains. Il aurait pu nous apprendre à écrire. J’ai tant de choses à dire. Les autres, je les connais moins, mais comme les enfants s’entendent bien, ce serait bien qu’ils restent aussi.

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