CARNET DE VOYAGE : Deuxième étape
Je décide d’aller dans le désert Mojave où malgré son appellation est rempli de vivant. Mon premier objectif est de pouvoir m’y rendre par n’importe quel transport sauf la marche à pied vu que je suis à 150kms environ et que je ne me vois pas faire cette distance avec ce soleil qui tape dur.
Une petite leçon de géographie pour vous situer cet endroit : il s’étend sur 40.000kilomètres carrés en grande partie dans le sud de la Californie mais déborde sur le Nevada au Nord et l’Arizona à l’Est. Cela me fait un bel endroit à cartographier.
En attendant un quelconque transport je commence à écrire sur mon trip-book (pour parler local) mes prévisions d’investigation. La saison propice avec ses températures plus basses (27 degrés tout de même) vont me permettre déjà de faire des excursions plus confortables. Hormis les yuccas je pense aller en premier dans la réserve nationale de Mojave où je souhaite observer les quelques sapins blancs ainsi que les genévriers et les pins pignons qui me rappellent ma Charente.
Mais quand ? Aucun transport à l’horizon même pas une voiture qui pourrait m’amener à Baker, la ville principale et rencontrer le peuple amérindien. Je ne veux pas faire plus de projets car mon premier désir est de trouver ce transport aujourd’hui. Voilà trois heures que je fais le pied de grue et soudain un nuage au loin me donne l’espoir de partir. Au fur et à mesure que le nuage se rapproche, je vois un énorme engin deux roues qui s’arrête à ma hauteur .Un homme grand, athlétique aux cheveux libres protégés par un vieux chapeau décoré de perles me salue. Je lui demande s’il est possible de m’amener vers le Parc National Mojave. Ce n’est pas sa direction car il va au Nevada mais peut me conduire sur une partie du chemin. Trop heureuse d’avancer dans mon expédition, j’accepte. Sur le trajet, il me parle il me parle de sa vie car il est lui-même indien de la tribu Mojave. Très intéressée je le questionne sur la vie du désert. Il me raconte sa jeunesse dans sa tribu où il n’avait pour horizon qu’une immensité caillouteuse avec les yuccas appelés Joshua Trees. Son père travaillait dans une mine d’argent. Je lui demande s’il existe encore des chercheurs d’or mais à son grand éclat de rire je comprends que ma question est stupide. Grâce à des touristes venus visiter la région, il est venu en Europe et a sillonné la France du Nord au Sud et d’Est en Ouest pendant plusieurs mois. Il a trouvé mon pays très beau .Il s’est arrêté en Périgord quelques semaines et a même goûté l’eau de la Vézère. Il a beaucoup aimé les grottes et les châteaux et notre langue locale l’occitan dont l’accent chantant lui a beaucoup plu et lui rappelle un peu sa langue. Chez lui, il a grandi dans sa réserve indienne de Fort Mohave située le long du fleuve Colorado où aujourd’hui toutes les terres sont louées à des producteurs de coton, de maïs et de soja. La Tribu quant à elle exploite des casinos au Nevada pour la plupart. Le peuple s’étiole de plus en plus mais une revitalisation de la langue mojave voit le jour ainsi que la pratique des chants d’oiseaux traditionnels. Le nom de son peuple est Pipa a’ha Macave qui signifie « Le Peuple qui vit près de l’eau ».Il croit au Grand Esprit » Matavilya » né de l’union Terre-Mère et Ciel-Père. Nous arrivons dans la zone Mojave quand soudain un grand coup de freins me fait sursauter. En effet, un beau crotale d’un mètre dort au milieu de la route. Je photographie cet instant formidable et mon chauffeur habitué contourne l’animal doucement et repart sans aucune émotion.
Nous arrivons à Baker où nos chemins se séparent. Ca y est , je suis arrivée pour aller observerles sapins blancs et observer le monstre de Gila, ce lézard énorme de couleur noire, rose, orange venimeux et se déplaçant en bandes mais il me reste une belle distance pour arriver à cet endroit et j’attends ma bonne étoile pour continuer mon périple.
3 OPTIONS :
- Aller à la recherche du monstre de Gila
- Suivre un peu plus loin mon chauffeur
- Aller découvrir la tribu Mojave le long du Colorado.

