Écrit en janvier 2010, voyage, voyage 2 : Amazonie

Une destination fixée par les dés sur l’index d’un atlas d’où vous envoyez des nouvelles

Cahors le 20 janvier 2020

Mes très chers Amis,

Merci, merci encore pour ce merveilleux voyage que vous m’avez offert pour mon anniversaire. Une croisière en bateau-hamac sur l’Amazone. La forêt amazonienne, terre des ancêtres, gardienne des traditions. Mais, laissez moi vous raconter. Je vous passe les détails du voyage en avion et de tout ce qui va avec. Et me voici arrivée tôt le matin pour ce « rendez-vous en terre inconnue « J’embarque donc sur un magnifique bateau au nom prestigieux de « Victoria Amazonia ».

Me sentant un peu fatiguée, je demande au capitaine, ma foi fort aimable, de m’indiquer ma cabine. Et c’est avec un grand sourire et sous les regards amusés des autres passagers, qu’il me fait remarquer qu’ici, il n’y a pas de cabine. Tout le monde dort à la belle étoile dans des hamacs. Des hamacs ! Quelle horreur ! Je n’ai jamais su apprivoiser ce genre d’animal.

Mais je n’ai pas le temps de m’inquiéter de la suite que déjà il nous faut partir à la pêche aux piranhas. Notre groupe s’installe alors dans une pirogue, et oui une pirogue. Encore un animal à dompter. Mais bon, vogue la galère et vive l’aventure. Nous traversons une lagune puis nous nous engouffrons dans des passages secrets où il faut baisser la tête pour éviter les branches. Enfin notre guide nous indique un endroit qui grouille de piranhas. La pêche promet d’être bonne. Après nous avoir bien mis en garde contre la dangerosité de la mâchoire de ces petits monstres, il nous distribue à chacun plusieurs petits morceaux de viande qui doivent servir d’appât. Et oui ces bestioles sont carnivores. Je m’applique pour accrocher mon morceau de viande à l’hameçon et confiante je jette ma ligne à l’eau. Mais au bout d’une heure, je suis toujours bredouille. J’ai bien eu des touches mais à part quelques branches rien d’autres. Résultat : piranha 1 moi 0. Mais je suis quand même gagnante car j’ai encore tous mes doigts. Retour au bateau et après un déjeuner frugal petite sieste. Dormir oh oui dormir mais comment faire ? Comment grimper dans ce truc qui bouge toujours et qui tourne dans tous les sens ? Alors à ma grande honte il m’a fallu l’aide du capitaine et de son matelot pour « m’ensaucissonner » pour une petite heure de répit. Et nous voilà repartis pour une randonnée en pleine jungle, deux heures de marche avant d’arriver dans un village Xingu. Malgré la fatigue et la moiteur, j’en prends plein les yeux, flore luxuriante, aras aux couleurs chatoyantes, singes moqueurs qui semblent voler de branche en branche et même un sanglier plus apeuré que nous. Et enfin la récompense suprême, un village en pleine brousse. Des hommes et des femmes en tenue d’apparat nous attendent. Je dois avouer que je n’ai d’yeux que pour les hommes. Ils sont parés de plumes jaunes et rouges. A leurs oreilles de magnifiques boucles en plume également le tout mis en valeur par des peintures géométriques dessinées en noir sur le beau visage. Et à la taille une écharpe multicolore. Un homme à la peau cuivrée, un peu trapu certes mais beau comme un dieu s’avance vers nous. C’est Afukaka, le chef du village. Il nous souhaite la bienvenue dans un anglais ma foi meilleur que le mien. Il nous invite à nous asseoir à même le sol pour assister à une danse traditionnelle en notre honneur. Peu à peu, lentement, les danseurs emplissent l’espace. Le dos légèrement voûté, ils frappent lourdement le sol de leurs pieds nus pour marquer te tempo. Alors, le temps semble s’arrêter et je me laisse emporter par tous les sentiments qu’ils expriment. Et dans une communion totale je ressens la joie simple des choses de la vie mais aussi toute la révolte et même la colère devant la bêtise et la cupidité de l’homme moderne. Je suis dans un autre monde, sur une autre planète : o, ta vie est dure mais tellement vraie. Je ne me souviens pas bien du retour mais il m’a semblé court et c’est encore troublée par tant de beauté mais aussi tant de questions dérangeantes que je me suis endormie dans mon cher hamac. Voilà mes chers amis quelques unes des choses merveilleuses, parmi tant d’autres, que j’ai vécues grâce à vous. Encore mille fois merci.

Votre amie fidèle

Dominique C.

PS: mon anniversaire est toujours le 25 novembre et il y a encore tant de terres inconnues.

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